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Fakhfakh a besoin de 5 milliards d’euros. Où ira-t-il les chercher et surtout trouver ?

On savait déjà qu’avec ses 47 milliards de dinars, le budget de l’Etat tunisien pour l’actuel exercice 2020 n’allait pas suffire à la tâche. La pandémie du coronavirus a fait le reste. Refaisant ses comptes , le chef du gouvernement,  Elyès Fakhfakh, a estimé que la Tunisie  aura besoin de pas moins de 5 milliards d’euros pour boucler son budget qui prévoyait déjà un  financement externe de 8 milliards de dinars, soit un peu plus de 2,5 milliards d’euros. Ce chiffre va au moins doubler, a-t-il déclaré tout récemment dans une interview à la chaîne France 24, précisant que «  nous sommes en train de voir toutes les pistes, aussi bien au niveau international que national».

Déjà , le gouvernement tunisien est parvenu à disposer 250 millions d’euros accordés par l’Union européenne sous forme de don et aussi de 745 millions de dollars du Fonds monétaire international, des contributions insuffisantes pour permettre au pays  de faire face à une contraction de 4,3%  de son PIB en 2020, la plus grave depuis 1956. «Cela peut être pire, tout dépend de la reprise mondiale», a averti Elyès Fakhfakh.

Encore une recette du FMI !

Comme l’a si justement souligné le FMI, et sous l’effet du  choc de la pandémie du coronavirus, la charge de la dette de la Tunisie  va sensiblement augmenter, compte tenu du fort ralentissement de la croissance et de la détérioration du solde budgétaire primaire à la suite de la baisse des recettes et des mesures prises pour faire face à la crise. En 2020, la dette publique devrait atteindre 89 % du PIB et la dette extérieure 110 % du PIB.
Pour assurer la viabilité de la dette, les autorités tunisiennes devront mener une politique macroéconomique prudente à moyen terme et surtout procéder à un assainissement continu et énergique des finances publiques, une fois la crise du coronavirus passée, recommande l’institution de Bretton Woods.

Trois facteurs réduisent les risques qui pèsent sur la viabilité de la dette, affirme-t-elle. D’abord, la majeure partie des dettes extérieure et publique est due à des créanciers officiels ; ces prêts sont assortis de taux d’intérêt moyens relativement bas et de longues échéances, ce qui réduit les obligations au titre du service de la dette. Ensuite, le risque de fortes fluctuations des taux de change, qui pourraient fortement influer sur les niveaux d’endettement, est faible par rapport à d’autres pays émergents, car la Tunisie n’autorise pas les investissements internationaux dans des instruments à court terme qui pourraient être rapidement annulés. Enfin troisième facteur,  les  banques tunisiennes sont peu exposées à la dette souveraine et aux passifs libellés en devises, ce qui accroît leur résistance aux chocs imprévus. Les partenaires extérieurs de la Tunisie peuvent l’aider à assurer la viabilité de sa dette à l’avenir en lui apportant un soutien financier à des conditions préférentielles et sous forme de dons, estime le FMI.

Quid de l’annulation du service de la dette ?

Il  y a sans doute une voie qui peut être explorée par les autorités tunisiennes en tirant un « pertinent » prétexte des graves retombées économiques et sociales de la pandémie du covid-19 sur les principaux compartiments de l’activité du pays. Elle est déjà mise en œuvre au bénéfice des pays dits les plus pauvres et pourraient y être éligibles  d’autres qui sont aux prises avec les écueils asphyxiants de la dette. C’est l’annulation  du  service de la dette des pays en voie de développement en 2020.

L’Observatoire tunisien de l’économie pense que cette  annulation permettrait à la Tunisie de libérer quelques 6,6 milliards de dinars (soit l’équivalent du service de sa dette extérieure pour l’année 2020). « Ce montant représente 2,8 fois le budget annuel du ministère de la Santé pour 2020 (2,5 milliards de dinars), ou encore 13,8 fois le budget annuel des établissements tunisiens de santé pour 2020 (478 millions de dinars) », soulignait l’Observatoire dans une lettre publiée à l’occasion de la Journée mondiale de la santé, en soutien à l’appel lancé par 100 organisations internationales pour annuler la dette extérieure des pays en développement.

L’Observatoire appelle, en outre, à une « annulation permanente » de tous les paiements de la dette extérieure dus en 2020 par les pays en développement, sans accumulation d’intérêts et sans pénalités. Une idée à creuser,  comme dirait l’autre !

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