La participation du secteur bancaire au financement de l’économie pourrait être entravée par l’orientation des ressources des banques au financement du budget de l’Etat selon le banquier Ahmed Karam, président du conseil d’administration de Tunisie Leasing et Factoring, dans des déclarations au journal La Presse de vendredi 21 octobre.
« C’est une théorie classique de l’effet de l’éviction, a-t-il dit. Les ressources des banques étant par définition limitées. Si l’Etat pompe une grande part de ces ressources, il est inévitable qu’il ne reste pas assez de moyens pour financer les entreprises et les particuliers. Mais je pense que cela n’a pas été totalement le cas en Tunisie, parce que, tout d’abord, la Banque centrale a apporté les moyens nécessaires pour aider le système bancaire à être présent sur tous les fronts.
« N’empêche, il est toujours délicat d’impliquer le système bancaire d’une manière importante dans le financement du budget de l’Etat. C’est quelque chose que je considère, personnellement, malsain. Il y a des instruments plus adaptés, tels que le recours au marché financier. Les banques, qu’on le veuille ou non, sont exposées au risque souverain. Mais, on constate qu’il y a de moins en moins d’utilisation des ressources bancaires dans le financement du budget de l’Etat et c’est salutaire. L’Etat a, lui-même, compris l’enjeu, puisqu’il s’est mis maintenant à émettre des emprunts obligataires pour des montants de plus en plus importants et qui rencontrent d’ailleurs un succès auprès des épargnants.