La Tunisie, la Norvège et la Chine ont demandé qu’une autre réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU soit programmée vendredi sur l’aggravation de la situation en Palestine, malgré la résistance persistante des Etats-Unis à ce que cette instance joue un rôle dans le conflit.
La session serait publique et se déroulerait avec la participation d’Israël et des Palestiniens, ont indiqué des diplomates à l’AFP mercredi.
Le Conseil a déjà tenu deux vidéoconférences à huis clos depuis lundi, les Etats-Unis – proche allié d’Israël – s’opposant à l’adoption d’une déclaration commune qui, selon eux, ne contribuerait pas à « désamorcer » la situation.
Selon un diplomate s’exprimant sous couvert d’anonymat, l’idée d’une troisième réunion en moins d’une semaine a été poussée par les Palestiniens.
L’objectif d’une nouvelle réunion est « d’essayer de contribuer à la paix… et d’avoir un Conseil de sécurité capable de s’exprimer et d’appeler à un cessez-le-feu », a souligné un autre diplomate s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Israël a refusé que le Conseil de sécurité s’implique dans le conflit, une demande à laquelle Washington a jusqu’à présent accédé, ont indiqué des diplomates à l’AFP.
Selon plusieurs sources, 14 des 15 membres du Conseil étaient favorables à l’adoption d’une déclaration commune plus tôt mercredi visant à réduire la tension.
Cependant, les Etats-Unis ont considéré que la réunion du Conseil de sécurité était un signe suffisant de préoccupation, qualifiant une déclaration de « contre-productive », ont déclaré des diplomates à l’AFP sous couvert d’anonymat.
A Washington, le chef de la diplomatie Antony Blinken a annoncé qu’un émissaire américain se rendrait au Proche-Orient pour tenter d’apaiser les tensions entre Israël et les Palestiniens.
Mais en signe de frustration après la décision des États-Unis de bloquer une déclaration du Conseil de sécurité, quatre membres européens du Conseil – la Norvège, l’Estonie, la France et l’Irlande – ont publié leur propre déclaration commune plus tard dans la journée de mercredi.
« Nous condamnons les tirs de roquettes depuis Gaza contre des populations civiles en Israël par le Hamas et d’autres groupes, qui sont totalement inacceptables et doivent cesser immédiatement », indique la déclaration.
« Le grand nombre de victimes civiles, y compris des enfants, des frappes aériennes israéliennes à Gaza, et de victimes israéliennes des roquettes tirées depuis Gaza, est à la fois inquiétant et inacceptable.
« Nous appelons Israël à cesser les activités de colonisation, les démolitions et les expulsions, y compris à Jérusalem-Est », ont-ils écrit.
Et l’ambassadeur palestinien auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a publié mercredi une lettre adressée aux hauts responsables de l’organisation, dans laquelle il les supplie d' »agir immédiatement pour exiger qu’Israël cesse ses attaques contre la population civile palestinienne, y compris dans la bande de Gaza. »