AccueilLa UNELa guerre froide, dans une économie qui brûle

La guerre froide, dans une économie qui brûle

La nuit de « noces démocratiques », comme l’appelait le chef du gouvernement à la sortie de la coupole de l’ARP où il venait d’obtenir le vote de confiance, s’était terminée dans la joie et l’entente. La même nuit de noces, avec toute dignité, le parti Elkarama (Ndlr : Traduisez dignité) reçoit sa dot sous forme d’un communiqué signé par le président islamiste d’Ennahdha.

Un communiqué, où le gourou de la secte condamnait, cette fois nommément, ceux pour qui il avait pourtant signé un autre communiqué où il condamnait le même Elkarama pour les mêmes faits, pour lesquels il apporte désormais son appui.

Souriez, on est dans une « démocratie » où peu importe le prix pourvu que le vote passe, et où chacun a un prix.

Hichem Mechichi a aussi payé le prix. Il a en effet ouvert sa ceinture politique au parti, fils naturel des anciennes « Ligues de protection de la révolution », ceux-là mêmes qui avaient moult fois insulté le principal partenaire commercial et financier de la Tunisie, et pays fabriquant des blindés utilisés par les forces de l’ordre tunisiennes. Des blindés, utilisés pour s’opposer aux derniers mouvements de protestation de Tunis, et pour encercler l’ARP dont les « jeunes » projetaient de faire le « Capitol » tunisien, dans une tentative de « Trumpétisation » de ce nouvel épisode de la transition politique.

Ne souriez pas, on est dans un pays où la politique à la tunisienne a ses pratiques indignes, que la raison des politiciens tunisiens n’ignore pas.

–          Il a gagné une bataille, pas la guerre

Mechichi a, hier soir au Bardo, a remporté une bataille. Mais pas la guerre, que lui livre depuis des mois le chef de l’Etat Kais Saïed. Cette dernière est désormais, officiellement déclarée, aussi froide que le temps qu’il fait en Tunisie. Un pays, pourtant, aussi bouillonnant qu’un chat sur un toit brûlant. Bouillonnant de mécontentement social. Bouillonnant de rage destructrice, d’une population déçue de 10 ans d’une dite révolution qui l’a appauvrie et qu’elle ne peut inverser l’évolution.

Une dite révolution incapable de lui confectionner un budget sans crédit, de lui donner crédit auprès des bailleurs de fonds étrangers, ni même lui assurer le vaccin anti-Covid qui mettrait fin aux mesures de restriction, et lever le confinement qui plonge son économie dans le désastre.

Regardez, la 2ème bataille pourrait être celle de la prestation de serment. Le chef de l’Etat menace de la refuser aux ministres sur lesquels pèsent des soupçons de prévarication, dans le déni complet de la préemption d’innocence et de l’autorité de la chose non-jugée. Et voici déjà Iyadh Elloumi de Qalb Tounes, de menacer d’en saisir officiellement le tribunal administratif [ar]. Et voilà la continuité du service public et la stabilité du gouvernement, de nouveau menacés !

–          L’économie en brûlot d’une guerre malsaine

Cette guerre froide, Kais Saïed/Hichem Mechichi via Rached Ghannouchi, a comme arène La Kasbah. Sous le regard scrutateur du FMI, son combustible et son brûlot sont l’économie de tout un pays. Une économie au bord de l’implosion, des finances au bord de l’asphyxie, et dont aucun des belligérants ne se soucie.

Saïed reste depuis le 13 octobre 2019, dans sa sombre bulle de complotisme sans arriver à concrétiser aucune de ses idées et encore moins ses initiatives. Rached Ghannouchi s’accroche à sa dernière bouée de pouvoir qu’est le Perchoir de l’ARP. Hichem Mechichi s’accroche à tout ce qu’il peut, par défi ou par entêtement, quitte à vendre son âme au diable islamiste.

Seuls à s’en soucier, les patrons mal-aimés, dont l’organisation ne peut que souhaiter que le chef du gouvernement passe enfin à la concrétisation de la feuille de route annoncée mardi devant les députés [ar].

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