Les magistrats étaient saisis de cette enquête depuis août 2012, après une plainte contre X déposée par Souha Arafat à la suite de la découverte de polonium 210, substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de son mari.
Les experts mandatés par les juges français ont à deux reprises écarté la thèse de l’empoisonnement, estimant que la présence dans l’environnement extérieur d’un gaz radioactif naturel, le radon, expliquerait les fortes quantités de polonium enregistrées dans sa sépulture et sur sa dépouille.
Des experts suisses sollicités par la veuve avaient au contraire jugé que leurs résultats « soutiennent raisonnablement l’hypothèse de l’empoisonnement » au polonium.
En tout cas, selon l’agence AFP qui cite le procureur de Nanterre, les trois juges de Nanterre avaient estimé dans leur ordonnance de non-lieu, et « qu’à l’issue des investigations, il n’est pas démontré que M. Yasser Arafat ait été assassiné en novembre 2004, par empoisonnement au polonium 210, et il n’existe pas de preuve suffisante de l’intervention d’un tiers qui aurait pu attenter à (sa) vie ».
À cet égard, convaincus que la justice a refermé trop vite le dossier alors que « personne n’est aujourd’hui capable d’expliquer la mort de Yasser Arafat », Francis Szpiner et Renaud Semerdjian, avocats de Souha Arafat, avaient fait appel du non-lieu en septembre 2015 et demandé l’annulation d’une expertise-clé pour l’enquête, a expliqué la même source.
Par ailleurs, dans leurs expertises complémentaires, les Français avaient ré-exploité des données brutes issues de l’analyse en 2004 par le service de protection radiologique des armées d’échantillons d’urine prélevés sur Yasser Arafat lors de son hospitalisation. Ils n’y ont pas trouvé de polonium 210, rappelle l’AFP.
Les avocats s’interrogent sur l’apparition « mystérieuse » de ces résultats d’analyses d’urine. Selon eux, ces éléments ne figuraient pas au dossier, motif suffisant pour annuler l’expertise complémentaire.