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La plupart des Tunisiens contre l’avortement

Les Tunisiens, dans leur Majorité,  refusent l’avortement sans motif ou pour des raisons économiques, selon la dernière enquête du réseau panafricain de recherche et de sondage, Afrobarometer, conduite par l’institut de sondage tunisien « One to One ».
Présentés mardi à Tunis, les résultats de l’enquête sur « l’équité de genre et la santé sexuelle et reproductive » ont montré que sur un échantillon national représentatif de 1200 adultes tunisiens, interviewés entre le 25 février et le 11 mars 2024, 88% des Tunisiens pensent que l’avortement est justifié si la grossesse représente un danger pour la santé de la femme ou résulte d’un viol ou de l’inceste (66%), mais ne l’est jamais s’il s’agit des raisons de contraintes économiques (50%) ou d’une autre quelconque raison (71%).

Le directeur général et co-fondateur de « One to One », Ypussef Meddeb,  a fait savoir que l’enquête a également montré le tiers (33%) des répondants estiment que les femmes et les filles de leur communauté interrompent « occasionnellement » (20%) ou « souvent » (13%) leurs grossesses. Il a ajouté que la majorité des citoyens sont d’accord que les filles puissent poursuivre leurs études en cas de grossesse ou de parentalité (83%), qu’elles soient autonomes dans les prises de décision concernant leur mariage (81%) et de procréation (59%), et que l’éducation sexuelle soit enseignée aux jeunes afin de les aider à prendre des décisions éclairées (55%).

Par ailleurs, l’enquête a révélé que près de deux Tunisiens sur 10 (16%) déclarent que les élèves/étudiantes sont « souvent » ou « toujours » victimes de discrimination, de harcèlement ou d’avances sexuelles de la part de leurs enseignants. Quatre Tunisiens sur 10 (41%) affirment que les femmes subissent du harcèlement sexuel « souvent » ou « toujours » dans les espaces publics et deux tiers (66%) des Tunisiens pensent qu’il faut faire « beaucoup plus  d’efforts » dans la protection des femmes et des jeunes filles du harcèlement sexuel.

Selon les participants à la conférence de présentation des résultats, le manque d’informations, l’accès limité aux services santé, les normes sociales ainsi que la précarité et le manque de ressources financières sont autant de  facteurs qui fragilisent la situation de la femme en Tunisie malgré les acquis juridiques et institutionnels existants.

Près de 20 mille avortements en Tunisie en 2023

Près de 20 mille avortements ont été enregistrés dans les établissements publics de santé en Tunisie en 2023, a fait savoir le psychologue et directeur à l’Office national de la famille et de la population (ONFP), Mohsen Hassen.

Cité par l’agence TAP en marge d’une conférence nationale organisée à Tunis sur la famille migrante, le responsable indique que ce chiffre a connu une hausse par rapport à l’année précédente, hausse due à plusieurs facteurs, dont le mariage tardif, les relations sexuelles en dehors du cadre du mariage et l’émigration.
La Tunisie est l’un des premiers pays arabes à avoir reconnu le droit à l’avortement pour les femmes, qu’elles soient mariées ou célibataires, et ce en vertu du décret-loi n°73-2 du 26 septembre 1973 portant modification de l’article 214 du Code pénal.

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