AccueilLa UNELa révolte des affamés du Covid bat les pavés !

La révolte des affamés du Covid bat les pavés !

A la Cité Ettadhamen de Tunis, et un peu partout dans d’autres villes, « une sorte de remake de l’après 14 janvier, avec saccage et vol dans les magasins et grandes surfaces », enflamme le pays, dira un assidu tunisien des réseaux sociaux.

Des scènes d’affrontement, dans une sorte de guérilla urbaine, ont été enregistrées dans différentes villes, sans qu’on ne trouve trace de tels évènements sur la page du ministère de l’Intérieur sur les réseaux sociaux. Entretemps, des scènes de pillage de grandes surfaces émaillaient la vie de beaucoup de villes tunisiennes, comme Tunis, Sousse, Bizerte et ailleurs. Des scènes toujours rapportées par des vidéos publiés sur les réseaux sociaux, sans aucun commentaire, information ou explication du ministre de l’Intérieur et chef de gouvernement Hicham Mechichi, embourbé dans son dernier remaniement ministériel.

Des évènements et des heurts avec les forces de l’ordre, qui pourraient ressembler à une sorte de « célébration » de la révolution, comme à Siliana où elle avait pris le prétexte de la diffusion d’une vidéo dans laquelle un policier agresserait un berger. Mais aussi et surtout des évènements qui ressemblent de plus en plus à une contestation sociale généralisée, qui intervient dans un contexte de confinement et de couvre-feu, dans le silence assourdissant des partis politiques.

–          Des manifestations, en lien direct avec le confinement et la crise de l’éducation

Dans un bref entretien avec Africanmanager, Romdhane Ben Amor, porte-parole du FTDES (Forum tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux) a estimé « ce qui se passe est l’expression d’une colère, dans certains milieux sociaux bien déterminés. Les espaces de contestation ont jusque-là été dans les cités populaires en ceinture des grandes villes. Je pense que le but premier n’était pas de commettre des actions de vandalisme et de pillage comme certains veulent le faire croire. Ceci dit, les casseurs ont toujours existé, en Tunisie comme en France avec les gilets jaunes ou aux USA lors des événements du Capitol ».

Toujours selon le porte-parole de cette ONG connue pour suivre tous les mouvements sociaux en Tunisie, « cette colère est le résultat d’une rupture avec l’Etat, due à un sentiment d’exclusion. Comme lorsque l’Etat prend des mesures en relation avec le confinement sanitaire, qui les privent, tous ou en partie comme ceux qui exercent dans le secteur informel, de leurs ressources et sans mesures claires, économiques et sociales pour les aider ».

Et R. Ben Amor de préciser encore que, « ces mouvements, sont aussi le résultat de la crise du secteur de l’éducation, où les mineurs sont l’élément essentiel dans ces manifestations. Et même le choix d’une scolarisation par alternance, pourrait être un facteur important dans ces manifestations. Certains se demandent pourquoi cette contestation nocturne. En fait, ces contestataires n’ont pas de demandes précises. Ils veulent juste prouver qu’ils existent et veut en découdre avec l’Etat dans sa symbolique que sont les forces de l’ordre »

–          L’impact du Covid pour une source de Tahya qui rejoint la FTDES

Une analyse d’une source autorisée de Tahya Tounes, est plus directe sur les causes économiques de ces manifestations, en rappelant en lien, « l’impact Covid sur les secteurs économiques notamment touristique, comme ce qui explique Sousse où 70% des hôtels fermés, tout comme les agences de location et toutes les activités para-touristiques et tous les travailleurs journaliers » qui se retrouvent désœuvrés et fortement mécontents.

Notre source, qui a demandé l’anonymat, évoque aussi, pour expliquer ces mouvements sociaux, « le couvre-feu à 16h qui y a aussi contribué ». Mais également, et c’est plus réel, « des problématiques non adressés par les autorités », dont il est vrai, les 200 DT d’aide lors du premier confinement, n’avait aidé que très peu de personnes vulnérables. « Sinon en lame de fond, il y a aussi une grosse problématique des 12-17ans sans contrôle parental », ce qui rejoint l’explication de l’FTDES, lorsqu’il parlait des mineurs fortement présents dans les affrontements avec les forces de l’ordre, et la problématique de la crise du secteur de l’éducation.

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