Le PDG de la Société tunisienne des industries de pneumatique (Stip), Montassar Dridi a annoncé dans une déclaration faite à Africanmanager que l’entreprise fermera ses portes pour une durée de six mois et mettra fin à 1.200 emplois. Il a expliqué que ce qu’il a appelé « la faillite de la société » était le résultat de l’augmentation des importations de pneus.
Il a rappelé que son entreprise est considérée comme une fierté pour l’industrie tunisienne, qui exporte vers de nombreux pays tels que l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Niger, Malte, la Russie, l’Italie et la Roumanie. Il a souligné la bonne situation des employés de le société et le climat social y régnant , qui est très bon et les encourage à travailler, a-t-il dit.
Il a affirmé que les pneus de contrebande représentaient dans le passé 50% du marché et que ce chiffre était passé à seulement 20% grâce aux efforts des autorités tunisiennes.
D’après lui, la cause principale de la crise de la Stip était la hausse des importations. « Nous avions l’habitude d’avoir un stock d’une valeur de quinze millions de dinars(…) Il est maintenant de quarante millions de dinars (…) Il y a une façon précise de stockage des pneus… On ne peut pas les mettre les uns sur les autres… L’importation a augmenté… L’un des importateurs représente 42 marques(…) Un autre introduit sur le marché 24 marques… Certaines marchandises non-conformes sont introduites sur le marché », selon ses dires.
80% des pneus vendus à El Jem ne sont pas issus de la contrebande
Driri a encore, assuré que 80% des pneus mis en vente à El Jem relevant du gouvernorat de Mahdia ne provenaient pas de la contrebande. Il s’agit de marchandises légalement importées.
Il a affirmé ne pas avoir de problème avec la concurrence puisque son entreprise n’est pas capable de couvrir tous les besoins du marché. Il a, aussi, indiqué que la Stip ne fabriquait pas certains modèles tels que les pneus 20 et 17 pouces. « Le problème est qu’on n’importe que les mêmes modèles que ceux que nous fabriquons… Deux banques sont liées à cette pratique (…) Les propriétaires de commerces de pneus, habitués à réaliser un chiffre d’affaires de 10.000 dinars, acquièrent de la marchandise importée à hauteur de 40.000 dinars en émettant des lettres de change et des chèques ».
Il a tenu le ministère du Commerce pour responsable de la situation. Il a expliqué avoir adressé un courrier au sujet d’une récente convention autorisant les importations de pneus depuis la Turquie. Il a expliqué qu’une missive a été adressée au ministère, mais qu’on n’y a toujours pas répondu. Et d’affirmer que la Stip était dans l’obligation de fermer ses portes. Ainsi, 1.200 employés se retrouveront au chômage et il y aura un arrêt des activités des usines de l’entreprise se trouvant à Menzel Bourghiba et à Msaken.
On rappelle que la société Tunisienne des industries de pneumatiques a été créée le 21 juillet 1980. La Stip est une entreprise publique, propriétaire de la marque AMINE, qui n’en est pas à son premier souci, à l’instar de plusieurs entreprises.
En effet, la Société possède deux usines de fabrication, l’une à Menzel Bourguiba et l’autre à Msaken qui produisent entre 17 et 18% des besoins du pays alors que près de 13% sont pourvus par l’importation légalement organisée. Le reste, soit 70%, est assuré par le marché parallèle qui met en danger la pérennité de l’entreprise.
