AccueilLa UNELa «tueuse», de la poule aux œufs d’or !

La «tueuse», de la poule aux œufs d’or !

On aura beau dire, on aura beau penser, le tourisme représente 14 % du PIB de toute l’économie tunisienne, génère plus de 380 mille emplois, directs et indirects, et a rapporté près de 6,2 milliards de dinars, en augmentation de près de 40%, par rapport aux 4,4 milliards de dinars d’octobre 2022 pour le pays.

La BCT le sait, qui affirmait le 18 octobre courant, que « la balance des opérations courantes a profité de la bonne performance des recettes touristiques et des revenus du travail. Cette dynamique a favorisé une consolidation des réserves de change, qui se sont élevées à 26,6 milliards de dinars (ou 119 jours d’importation) ».

On pourra encore dire ce qu’on veut, diaboliser la ministre des Finances Sihem Nemsia ou lui conseiller de financer l’agriculture en lieu et place du tourisme, mais l’argentière de l’Etat reste, à son cœur, dans une logique de mobilisation de ressources financières à tout-va, pour financer le budget d’un Etat qui a décidé, à son corps défendant aussi, de ne compter que sur ses propres capacités.

–    Une taxe de séjour parmi les plus chères au monde

La LF 2024, concoctée par la ministre et validée par les 2 têtes de l’Exécutif, afflige le secteur touristique tunisien, directement ou indirectement, par différentes taxes et impôts.
Il s’agit certes d’un projet qui fera certainement l’objet d’âpres discussions et négociations, et rien n’est encore acté. En tout cas, le gouvernement a déjà adopté le projet de budget, et elle (La LF 2024, What Else !) ne peut cependant être caractérisée telle qu’elle est jusqu’à présent que d’une « tueuse » de la poule aux œufs d’or.

Nous l’avions écrit, et le président de l’association de promotion touristique « TourismLab24 » Hédi Hamdi le confirmait sur les colonnes de notre confrère Le Temps. « Ces nouvelles taxes vont toucher à la fois le client étranger, et les entreprises touristiques », car elles vont être immanquablement répercutées sur les prix de vente, et dans les contrats d’allotement, si les TO étrangers l’acceptent.

Hédi Hamdi fait ensuite Benchmark avec les destinations touristiques concurrentes de la Tunisie, où le touriste étranger devra payer 88 €, en plus de son séjour. Par rapport aux 3,5 €, par nuitée et par personne que la Tunisie veut mettre en place, c’est 2,25 € en Espagne, 3 € en Grèce, 2,5 € au Maroc, 1 € en Italie et 0,2 % de la facture du client en Turquie et en Egypte. « En définitive, nous serons la destination avec la taxe de séjour la plus élevée », assure Hédi Hamdi.  

Comme pour toutes les taxes que le gouvernement impose sans en discuter avec les professionnels des secteurs concernés, et que les contributeurs fiscaux ont du mal à accepter (لشكو تشكي و خصيمك الحاكم) et ne peuvent s’en plaindre nulle part dans un pays où il n’y a même pas un tribunal constitutionnel, c’est qu’elles sont généralement édictées dans des objectifs bien précis d’amélioration de services ou d’infrastructure, et qu’elle finissent dans le gros panier du budget de l’Etat où les arbitrages sont restreints par l’indigence des moyens.

–    Des taxes qui ne servent à rien, sauf aux dépenses d’un budget, fortement critiqué

Pour l’exemple, le 1 % du Fodec payé par les hôteliers et les voyagistes, devait être utilisé pour consolider la communication marketing pour le tourisme tunisien sur les marchés extérieurs. Le ministre du Tourisme et le nouveau DG de l’ONTT sont incapables de l’assurer et de certifier par le chiffre la bonne gestion de ce 1 % du Fodec, qui est l’argent des professionnels du secteur.

La taxe, dite Carbone (20, 40 et 60 DT), sur les billets d’avions et de bateaux, devrait théoriquement servir à réduire l’impact Carbone des vols de compagnie aériennes comme Tunisair et des compagnies maritimes comme la CTN, et donc servir d’investissements dans ce sens. Le ministre du Transport ne pourra jamais l’assurer par le chiffre. La taxe Carbone ira aussi dans le panier global du budget, et on sait qu’il n’y a pas des projets d’investissement dans ce sens, au moins chez les deux compagnies publiques.

–    Comme une cerise sur le poumon !

Les hôteliers, comme beaucoup d’autres entreprises, étaient déjà taxées de la contribution de 4 % de l’IS, appelée « Contribution de solidarité sociale ». Hôteliers, maisons d’hôtes, hôtels de charme, campings sahariens et gîtes ruraux, verront aussi augmenter de 2 pb, la taxe sur leurs chiffres d’affaires, qui passera de 1 à 3 %, en plus de toutes les autres taxes en vigueur. Et tout le secteur hôtelier sera immanquablement impacté par la nouvelle taxe, de 3 % sur les chiffres d’affaires des fabricants de boissons, gazeuses et alcooliques et autres produits laitiers, hautement consommés par les hôteliers de toutes catégories.
Des taxes, qui impacteront certainement les prix de vente, les charges des entreprises hôtelières, et partant leurs prix et leur capacité concurrentielle. Des hausses, que le client de l’hôtel, tunisien ou étranger, ne verra pas dans la qualité de service ou la qualité de l’infrastructure. « Si le gap entre le prix moyen d’un séjour en Tunisie, et la qualité générale offerte est trop grand, oui nous perdrons en compétitivité », assure le président de « TourismLab24 », qui ajoute, comme une cerise sur le poumon, « de plus, on semble avoir oublié que le client européen est touché de plein fouet par l’inflation de son quotidien ». Et c’est de là le risque de tuer la poule aux œufs d’or. Elle fera manger quelques temps, mais ne donnera plus des œufs pour les réserves en devises de la BCT !

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4 Commentaires

  1. Et pourquoi ne pas prendre sa place vous le génie des génies qui est le seul qui s’est rendu compte dans tout le pays de cette soit disant taxation qui est nuisibles au pays, et puis le tourisme est un gros mensonge créé par des escrocs et voleurs car pour une semaine tout compris coûtant 700 € pour deux personnes y compris le billet d’avion dites nous après déduction de l’eau, l’électricité le déplacement consommés par ce duo de touristes quel est le bénéfice net bien sûr cela sans compter la moitié de ces 700 € que la Tunisie ne verra jamais puisqu’ils seront perdus en route et puis le tourisme avec sa consommation excessive d’eau, piscine, terrain de golf et les douches des touristes, au moins 5 fois par jour quel bénéfice peut tirer la Tunisie de cette opération louche

  2. Ce qui ne serait pas normal c’est que les touristes profitent des subventions de l’énergie et des produits de première nécessité arrachés de la sueur du contribuable Tunisien sans rien payer en retour
    De plus notre plus importante ressource est gaspillé dans les unités hôtelières alors que le Tunisien se voit couper l’eau essentiel à son quotidien et essentiel à l’agriculture et sa subsistance
    Les TO payent en euros certes, mais les affaires d’évasion fiscale et les versements à l’étranger ne manquent pas, ce qui ne profite en aucun cas à l’économie Tunisienne
    Ne nous attardons pas sur l’impact écologique dramatique du tourisme de masse
    Les contrats dans le domaine de l’hôtellerie sont précaires, en grande partie des saisonniers sous-payés et sous-formés ce qui ne favorise ni notre économie ni notre image à l’international, le service empathie …
    Les fournisseurs d’hôtels se plaignent constamment des impayés et des délais interminables pour être payer…et parfois il abandonnent sans être payés …
    En somme le tourisme est a repenser, on ne doit plus dépendre de cette ressource instable et assujetti aux aléas politiques, médiatiques, sanitaire et sécuritaire

  3. De quel tourisme vous parler, le tourisme caduque a €100 la semaine avec utilisation des produits subventionnés! Pensée a une réforme totale de votre secteur avant de parler de taxes!!!

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