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La Tunisie peut revenir dans la course aux IDE  

La Tunisie peut revenir dans la course aux investissements étrangers en tant que pays compétitif et attirer de grands projets dans de nombreux domaines à l’enseigne  d’une stratégie politique décisive qui soutient le climat d’investissement, c’est ce qui ressort des déclarations de Khalil Laabidi, ex chef de l’Autorité tunisienne des investissements.

Dans une interview avec African Manager, il  a indiqué que le climat de l’investissement n’est pas encore en mesure de négocier un tournant positif, soulignant que l’économie nationale après la crise du Covid-19 n’a pas non plus été en mesure de bien reprendre sa cadence et que la situation est devenue plus difficile après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, ce qui a entraîné un nouveau ralentissement de l’économie et une augmentation des taux d’inflation en raison des prix élevés des équipements de production et des matières premières.

En outre, il a souligné que les chiffres et indicateurs, enregistrés fin 2022, confirment la tendance à la baisse de l’investissement, dont les taux  sont passés de 20% en 2017 à 16% à la fin de l’année dernière, en plus de l’exacerbation des taux de pression fiscale, qui sont passés de 21,9% en 2017 à 25% fin 2022, en plus de la baisse des taux d’épargne, des taux d’inflation élevés et de la baisse du niveau de vie des familles tunisiennes en raison du coût élevé de la vie.

Il a, par ailleurs, confié qu’il s’attendait plutôt à ce que les pourcentages susmentionnés se stabilisent et maintiennent les mêmes taux au durant l’année en cours.

Selon l’ancien chef de l’instance  de l’investissement, « contrairement aux  taux  enregistrés, aucune mesure n’a été prise pour soutenir l’investissement, et les réformes qui ont été convenues n’ont pas été mises en œuvre comme il se doit, ni conduites  de manière satisfaisante, ni au niveau institutionnel, ni au niveau des procédures d’investissement, ni à celui des opportunités d’investissement disponibles ».

Il a affirmé, en outre, que l’instabilité de nombreux domaines a permis aux pays concurrents de la Tunisie d’ en tirer parti et d’envoyer des messages rassurants pour attirer les investissements étrangers, selon son évaluation.

Les investisseurs tunisiens ou étrangers sont à la recherche de stabilité politique, économique et législative, alors que le pays attend l’annonce de réformes au niveau de la législation  des changes et du commerce extérieur, a-t-il dit, estimant que le retard dans la publication du Code  ne rassure pas l’investisseur.

Une destination attrayante mais…

Laabidi a reconnu que la Tunisie est une destination attrayante pour l’investissement car elle est riche en main-d’œuvre hautement qualifiée, en plus de sa proximité géographique avec les principaux marchés, mais ce qui entrave le développement de l’investissement dans le pays, c’est l’absence de mesures majeures pouvant encourager les investisseurs étrangers ou tunisiens, notamment au regard de la longueur des procédures et de leur complexité avec les faibles taux d’investissement public, qui ont affecté négativement l’évolution des ratios d’investissement privé.

D’autre part, la progression  de l’investissement public de 1% entraîne une augmentation du taux de croissance de 2,5% et une augmentation de l’investissement privé de 10%, ce qui incite à dire que l’investissement public est la locomotive de l’investissement privé en raison des capacités logistiques avancées qu’il fournit, permettant à l’investissement privé de fonctionner deb manière fluide et offrent des opportunités de développement.

Il a fait savoir que, bien que la Tunisie soit un pays attractif pour les investissements, les mesures nécessaires et appropriées n’ont pas été prises en temps opportun, notant que la législation seule ne permet pas la réalisation et l’achèvement rapides des investissements.

Il a estimé qu’il était possible de réaliser des progrès importants dans de nombreux domaines, tels que les énergies renouvelables, mais ce domaine a maintenu des taux bas  n’ayant pas dépassé 5%.

La Tunisie peut également investir dans des domaines prometteurs tels que l’hydrogène vert, pour lequel de nombreux pays tels que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Algérie, le Maroc et l’Égypte sont en concurrence.

Laabidi a parlé de la loi de partenariat entre les secteurs public et privé, soulignant que les projets d’investissement dans le cadre de cette loi n’ont pas connu de progrès significatifs, ce qui confirme que même une bonne législation et des textes juridiques ne sont pas suivis de procédures simplifiées qui peuvent faciliter les opérations d’investissement.

Actions nécessaires

Le responsable a conclu qu’en Tunisie, il y a une exagération dans le développement d’une législation inapplicable, la situation actuelle nécessite une évolution vers l’unification des procédures, le développement de l’administration électronique, l’adoption de la numérisation dans les transactions économiques, l’accélération de la promulgation  du code des changes et la révision de la loi sur le commerce extérieur.

Il a souligné que le pays se prévaut de nombreuses qualifications et avantages, ce qui lui permet de revenir facilement dans la course aux investissements étrangers en tant que pays compétitif, d’autant plus que les pays concurrents sont confrontés à de nombreux problèmes et difficultés, et que l’investisseur est toujours à la recherche d’autres destinations renouvelables.

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