Le Forum national de capitalisation du projet «Initiative pour le Développement Régional» a eu lieu ce mardi 27 novembre 2018 à l’Hôtel Gammarth, en présence des responsables des ministères, des partenaires internationaux techniques et financiers de la Tunisie à l’instar de la coopération allemande et des acteurs de la société civile. C’est dans ce cadre déjà que la GIZ a accompagné l’élaboration participative de 18 plans de développement régional, dans le cadre de l’élaboration du plan quinquennal 2016-2020. Ce processus axé sur la participation et l’expression des besoins des régions constitue une véritable innovation dans l’approche de conduite des processus de planification qui améliorent nettement les anciennes pratiques, favorisant ainsi la prise en compte des attentes des acteurs locaux.
Huit gouvernorats situés dans le Nord-Ouest (Béja, Kef, Jendouba et Siliana), le Centre Ouest (Kairouan, Kasserine et Sidi Bouzid) et le Sud-Est (Médenine) sont concernés et il accueilleront plusieurs projets dans plusieurs secteurs d’activités, à savoir la santé, l’éducation, l’agriculture jusqu’aux affaires sociales et la femme, famille et enfance. L’objectif est de renforcer ces régions-là qui sont reconnues en tant que collectivités locales. Du coup, les acteurs concernés par le projet seront en mesure de développer leurs propres stratégies de développement régional d’une façon participative, de les représenter devant les ministères sectoriels et de piloter sa mise en œuvre.
Dans les gouvernorats de Médenine et Kasserine tous les projets lancés ont été achevés avec un montant global de réalisation respectivement de 672 800 DT et 757 000 DT. Au Kef, certains projets ont été achevés alors que d’autres sont encore en cours avec un budget global s’élevant à 720 900 DT. Même chose pour Kairouan dont la valeur des investissements s’élève à 757 000 DT. A Sidi Bouzid, la valeur des projets lancés est de l’ordre de 615 750 DT (des projets achevés et d’autres en cours).
Jendouba se taille toutefois la part de lion avec un montant total d’investissement de 902 364 DT. Cela concerne des projets en phase de réalisation ou achevés ou encore en phase de lancement d’appel d’offres. Dans les gouvernorats de Béja et Siliana les investissements dans les projets sont aussi importants avec respectivement 703 896 DT et 784 457 DT.
La Tunisie est marquée en effet par d’énormes écarts en matière de développement régional. Les activités économiques se concentrent sur le Grand Tunis et les régions côtières du nord, du nord-est et du centre-est et du nord-ouest se trouvent majoritairement à l’écart de ces activités. Le taux de chômage s’élevait ainsi en 2014 à une moyenne de 23% dans les régions de l’intérieur alors qu’il était de 15% à Tunis, et de 10% dans les régions côtières. Cette situation a engendré notamment dans les régions défavorisées des troubles sociaux à intervalles régulier.s
En effet, depuis la révolution, le développement des régions défavorisées est parmi les principales priorités de l’action politique, ce qui implique dans une optique de décentralisation d’amplifier le pouvoir des collectivités locales dans la gestion des affaires locales et régionales.
La GIZ a également souligné dans une note que la réussite du développement régional en Tunisie et la mise en oeuvre de la décentralisation, comme cela a été souligné par la GIZ, dépendent en grande partie de la capacité future des régions à utiliser leurs plans de développement régional pour gérer leur propre développement. Les acteurs régionaux, qu’ils soient publics ou privés, doivent désormais mettre en oeuvre ces plans pour atteindre un développement régional plus autonome, plus participatif et axé sur les résultats.
