AccueilLa UNELancement de la carte de paiement « e-Dinar Mechichi » ?

Lancement de la carte de paiement « e-Dinar Mechichi » ?

Ce n’est pas encore le 1er avril, mais on pourrait considérer que c’est le « poisson d’avril » avant terme, une sorte de poisson d’octobre, « Made-in-Mechichi ». La dernière interview du chef du gouvernement a battu presque tous les records. Elle a duré 1 heure et 20 minutes, et il aura fallu attendre la très longue diatribe du journaliste qui tripotait tout le temps son oreillette, de presque 3 minutes, pour qu’il pose sa première question à Hichem Mechichi. Un chef de gouvernement, manifestement stressé au vu de la manière dont il croisait les jambes et de la posture de ses pieds posés l’un sur l’autre, qui « Ghoule (Roule) » bien les « R » et n’hésite pas à parler au peuple arabe de Tunisie, parfois dans la langue de Molière.

  • De la diatribe à la divagation

Piqué au vif, par un exemple sur Poutine au sujet de la prise en charge totale des malades Covid-19 que lui donnait la personne en face, le chef du gouvernement se hasarde à dire, peut-être sans trop y penser ou peut-être par simple populisme, que « le malade qui ne trouvera pas de lit disponible dans le secteur public peut s’adresser au secteur privé, et l’Etat le prendra en charge. Nous n’avons aucun problème pour cela. Et le privé qui refuse, et ils sont une minorité infime, trouvera de notre part réquisition et fixation des prix et même plus ».

On ne sait pas si le chef du gouvernement a pris la mesure de ses paroles avant de les prononcer. On ne sait pas non plus si Hichem Mechichi se rend compte du coût financier d’une telle décision, et si l’Etat qu’il gouverne, un Etat qui doit s’endetter à 90 % de son PIB pour monter un budget bancable et dont plus de 50 % vont aux salaires des seuls fonctionnaires, a les moyens d’une telle déclaration.

On va donc supposer qu’une partie des citoyens se retrouve dans une situation de détresse extrême et ne trouve pas effectivement de lit Covid dans un hôpital (Certains, même de nos amis, ont été dans ce cas), et veuille aller dans une clinique privée. Qui décidera qu’il peut y aller, selon quels critères, et en vertu de quelle prise en charge ? Est-ce possible pour tout citoyen, ou uniquement pour les pauvres et les indigents ? Qui signera la prise en charge qui fera office, pour la clinique privée, de facture à présenter à l’Etat. Mais à qui ? Au ministère de la Santé qui n’arrive même pas à payer ses nouvelles recrues ? A la CNAM déficitaire ? A la CNSS sous perfusion publique, ou à La Kasbah qui devra déjà trouver les 20 Milliards DT pour les salaires ? Selon quelle procédure, et dans quel délai pourrait être fait le remboursement des factures, qui seront certainement libellées en plusieurs milliers de Dinars par malade ?

  • Réquisitionner les cliniques privées ?

Hichem Mechichi, qui se prendrait peut-être pour un Poutine sans ses pouvoirs, compterait-il lancer une sorte de carte de paiement de ces frais médicaux, que nous avons appelée (par plaisanterie comme en ont beaucoup ri les Tunisiens sur les réseaux sociaux) la carte « e-Dinar Mechichi » à présenter à l’entrée de la clinique ?

Qui pourrait croire un tel chef de gouvernement, et qui pourrait faire confiance à un tel gouvernement ? L’Europe et ses Milliards d’euros d’aides à tous bouts de champ serait incapable de le faire et même d’y penser, même si l’idée séduit tous ceux qui voient dans le secteur privé dans sangsues, des voleurs, des commerçants de la santé, et qu’il faudrait réquisitionner leurs établissements. Tout cela n’est, à notre sens, qu’une divagation, on espère la dernière, d’un chef de gouvernement à court de solutions pour des problèmes qui le dépassent. Un Etat sérieux, comme s’en est vanté le chef Hichem Mechichi en parlant dans son interview des relations avec le FMI, ne peut pas imaginer une telle chose, et un chef de gouvernement sérieux ne devrait pas débiter de telles inepties financières. Il ne lui resterait alors, comme il en avait menacé, de réquisitionner les cliniques privées. Le ferait-il ? Le pourrait-il ?

  • L’Etat est bon payeur et il honorera toutes ses dettes !

Sinon, et en plus sérieux, le chef du gouvernement a évoqué la question du paiement des dettes des entreprises publiques, et des entreprises privées, prestataires de services à l’Etat.

« Nous nous sommes proposés que l’Etat se doive de payer ses dettes. Lorsqu’il s’engage à le faire, l’Etat doit honorer ses engagements, peu importe d’où ou comment, car c’est un gage de sérieux et de sincérité. L’Etat ne l’a dernièrement pas fait et c’est inacceptable, et ne peut devenir mauvais payeur ». Mechichi l’a dit avec une manifeste indignation, et indiqué qu’il y a des entreprises qui ne veulent plus participer aux appels d’offres de l’Etat, et d’autres désormais menacées de ruine. Et il a annoncé, après avoir estimé ces dettes à 4 Milliards DT, que « l’Etat fera de leur paiement le premier pas dans sa politique de restructuration (Ndlr : Des entreprises publiques), et l’Etat va honorer ses engagements, même (Ndlr : On ne sait pas pourquoi ce … Même ?) pour les entreprises publiques, pour leur donner une bouffée d’air et apurer son passif ». A aucun moment, le représentant de l’Etat bon payeur n’a cependant donné de délai pour ces paiements. Peut-être alors, le chef du gouvernement pourrait-il faire bénéficier le secteur privé de la carte « e-Dinar Mechichi » !

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1 COMMENTAIRE

  1. Hichem Mechichi,n’est pas à la bonne place,c’est un exécutant formé dans l’administration tunisienne,et a eu tort de s’insérer dans le choix du président de la republique,en le désignant pour former le nouveau gouvernement,il est peut être sincère dans ses déclarations.On pourrait déduire qu’il est mal conseillé.

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