AccueilAfriqueLe cloud-computing pourrait contribuer à la réduction des coûts bancaires en Afrique

Le cloud-computing pourrait contribuer à la réduction des coûts bancaires en Afrique

Le cloud computing offre aux prestataires de services financiers la possibilité de réexaminer leurs dépenses en technologie et de réduire considérablement les coûts

Selon un rapport de Genesis Analytics et d’Orange Business Services, les solutions de cloud computing peuvent contribuer à réduire considérablement les coûts bancaires en Afrique. Genesis Analytics est l’une des plus grandes sociétés de conseil en économie en Afrique et Orange Business Services est un fournisseur de services numériques en ligne et la branche mondiale du groupe Orange, qui permet aux entreprises du monde entier de se connecter, de se prémunir et d’innover.

Leur rapport intitulé “Cloud Banking in Africa: The Regulatory Opportunity”, décrit comment l’adoption du cloud computing dans les services financiers peut aider les prestataires de services financiers à atteindre et à servir les pauvres. En effet, le rapport indique que seulement 41% des africains sont financièrement inclus et que plus de 700 millions d’africains n’ont pas accès à un compte bancaire ou un compte de mobile money. Cela s’explique entre autres par le coût élevé de fourniture des services financiers qui contraint les prestataires à se focaliser sur les services dédiés aux clients plus riches.

La taille des institutions financières en Afrique reste très modeste comparativement aux autres institutions financières dans le monde et accentue le problème des coûts. La plus grande banque d’Afrique (Standard Bank South Africa avec des actifs de 148 milliards de dollars) se classe 296ème au niveau mondial et la plupart des banques en Afrique ont des actifs de moins de 5 milliards de dollars. Les consommateurs, quant à eux s’attendent de plus en plus à ce que ces banques offrent la même gamme de services numériques que les banques d’autres pays.

C’est pourquoi les consommateurs se tournent en si grand nombre vers les services bancaires mobiles. Les sociétés de télécommunications ont réussi à fournir des services financiers bien plus abordables que les banques, mais elles doivent aussi trouver de nouveaux moyens de réduire les coûts si elles veulent atteindre des clients encore plus pauvres.

Le cloud computing offre aux prestataires de services financiers la possibilité de réexaminer leurs dépenses en technologie et de réduire considérablement les coûts. Le cloud computing implique l’utilisation des technologies de l’internet pour fournir une infrastructure virtuelle évolutive et livrée sous forme de service.

Les coûts fixes peuvent être convertis en une approche basée sur l’abonnement et les investissements initiaux en capital sont convertis en coûts opérationnels. Le cloud computing permet aux banques de payer moins cher pour les infrastructures et services TIC et d’obtenir une meilleure utilisation des dépenses en TIC. En particulier pour les petites banques sur les petits marchés où les compétences spécialisées en matière de TIC sont rares, l’informatique dématérialisée peut alléger une contrainte opérationnelle critique.

La raison la plus plausible de passer au cloud est sans aucun doute l’économie de coûts, mais il y a aussi d’autres raisons commerciales. La flexibilité des modèles opérationnels basés sur le cloud permet aux institutions financières de bénéficier de cycles de développement plus courts pour les nouveaux produits, ce qui permet de répondre plus rapidement et plus efficacement aux besoins des clients. Le cloud computing fournit la puissance informatique nécessaire pour effectuer des analyses en temps réel, ce qui permet aux institutions financières d’évoluer vers un modèle centré sur le client, où les besoins financiers des clients sont pleinement compris.

Les institutions financières peuvent également bénéficier d’un niveau plus élevé de sécurité des données, de résilience, de tolérance aux pannes et de reprise après sinistre grâce au cloud computing.

Plusieurs banques adoptent le cloud-computing


Quelques banques internationales et africaines ont déjà réalisé la valeur du cloud banking. WeBank est la première banque numérique chinoise qui est basée dans un cloud privé et qui utilise des technologies innovantes, telles que l’intelligence artificielle et la blockchain, pour effectuer un volume extraordinairement élevé de transactions à un coût très faible. WeBank a pu fonctionner à un coût inférieur de 95 % à celui des opérations informatiques des banques traditionnelles et a répercuté cette économie sur ses clients sous la forme de frais de compte peu élevés.

TymeBank est un nouvel entrant numérique dans le secteur bancaire sud-africain et a réalisé une économie de 56 % par rapport à d’autres start-ups en utilisant les services en cloud d’Amazon Web Services (AWS). TymeBank a répercuté les économies sur les consommateurs en proposant des services bancaires moins chers que ceux de ses concurrents, en atteignant une plus grande partie du marché mal desservi et non bancarisé. Le cloud a également permis à TymeBank d’attirer plus de 5 000 nouveaux clients par jour depuis février 2019.

Avant que les prestataires de services financiers puissent adopter le « cloud banking », les régulateurs doivent soutenir et approuver l’utilisation de la technologie du cloud dans le secteur financier. Certains régulateurs internationaux autorisent déjà l’utilisation du cloud banking dans le secteur financier. L’Union européenne (UE) a été la pionnière dans la définition d’un environnement réglementaire favorable aux services bancaires dans le cloud.

Cela a impliqué à la fois la réglementation de l’utilisation des données (les données privées y compris) et la protection des données. En vertu de cette réglementation, les institutions financières doivent s’assurer que les données personnelles des consommateurs sont recueillies légalement et dans des conditions strictes et que celles-çi sont pleinement protégées. D’autres marchés en développement, comme la Turquie et l’Argentine, ont adopté des environnements juridiques et réglementaires similaires, ce qui a permis l’utilisation des services bancaires en cloud dans leurs secteurs financiers.

Les approches des régulateurs du secteur financier africain sont en cours d’élaboration. Le rapport exhorte les régulateurs africains à élaborer des stratégies politiques et des réglementations claires sur la confidentialité, le risque et la sécurité des données, la souveraineté des données, la cybercriminalité, la protection de la propriété intellectuelle, le risque lié aux fournisseurs ou prestataires, ainsi que la complexité de la migration et le risque opérationnel, afin de permettre aux institutions financières de tirer profit du cloud banking.

 

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -