AccueilLa UNELe Covid19 entre mains tremblantes et mains cupides et tueuses !

Le Covid19 entre mains tremblantes et mains cupides et tueuses !

Le Covid 19 a été confirmé pandémie. Les pays autour de la Tunisie se barricadent, verrouillent leurs portes et prennent des précautions, de plus en plus restrictives, pour endiguer la propagation du virus. Jusqu’à la semaine dernière, la Tunisie n’avait que des cas importés. Elle s’est tout récemment transformée en cluster, avec le 1er cas de contagion entre locaux, et celle d’un bébé porteur sain mais qui peut contaminer. Plus que la contagion, la panique est désormais généralisée, et elle est plus dangereuse que la réalité même du terrain en matière d’expansion du virus.

Le vendredi 13 mars, le chef du gouvernement se décide enfin à parler, pour dire que « la situation est sous contrôle » et annoncer une dizaine de mesures, toutes aussi sujettes à interprétation, incomplètes ou cogitées à la hâte, les unes autant que les autres.

Les frontières maritimes ont ainsi été déclarées toutes fermées, sauf pour les navires marchands, et on nous assure qu’avant l’entrée au port, tous les équipages sont contrôlés par des équipes médicales qui montent à bord.

Fermeture aussi des frontières avec l’Italie, l’autre plus grand foyer mondial du Covid 19. On se demande pourquoi l’exclusion de Rome, sachant l’existence de risques de changement de ligne pour ceux qui voudraient voyager en Tunisie.

Idem pour les vols sur l’Egypte, dont était revenu un Tunisien infecté, et l’Espagne qui avait déjà confirmé plus de 1.500 nouveaux cas d’infection et qui avait suivi l’Italie par une interdiction quasi totale à l’échelle nationale pour lutter contre la propagation du coronavirus en interdisant aux gens de quitter leur domicile, sauf pour aller travailler, se faire soigner ou acheter de la nourriture. L’Espagne a enregistré 2.000 nouveaux cas et plus de 100 morts de plus en 24 heures.

Même questionnement pour le vol quotidien vers la France, qui passe au stade 3, avec 4.500 cas et 91 morts. Le dispositif tunisien d’isolement préventif, maritime et aérien, a certes été fait, mais reste poreux. Peut-être pour des raisons économiques, ou même lobbyistes !

Rien, dans les mesures annoncées par Fakhfakh, n’a non plus été dit sur le sort des frontières avec la Libye et l’Algérie. Les premières, celles d’un pays en guerre interne, et porte d’entrée de nombreux Libyens et de commerçants tunisiens. Les secondes, celle d’un pays qui nourrit largement le tourisme en Tunisie..

  • Des exemples de mesures poreuses, presqu’irréfléchies et signées de mains tremblantes

Pour les mesures intramuros, elles paraissent jusqu’ici avoir été signées avec des « mains tremblantes », car managées avec des soucis sociaux et économiques et non guidées par le seul souci d’endiguer au plus vite la pandémie, surtout que le pays ne dispose pas des moyens nécessaires et n’en disposera pas davantage lorsque le nombre de cas augmentera comme s’y attendent tous les experts.

Des mesures, qui ont laissé la porte ouverte aux interprétations, comme celle du ministre des Affaires religieuses qui expliquait que « « les mosquées ouvriront leurs portes aux horaires habituels. L’appel à la prière ne sera pas suspendu. Cela dit, nous comptons sur la compréhension et la conscience des citoyens. Ainsi, les fidèles sont appelés à faire la prière chez eux, afin de prévenir la maladie et limiter les risques de propagation du Coronavirus ». Ou encore la mesure concernant la fermeture des cafés, restaurants et boîtes de nuit à partir de 16 heures. La parade, car la mesure n’avait pas été verrouillée et semblait avoir été prise sans étude approfondie, avait été vite trouvée. Certains cafetiers, tenanciers de boîtes de nuit et autres « salons de thé », ont décidé, légalement, d’ouvrir à minuit cinq minutes de chaque jour. Et c’est encore une mesure poreuse. Celle concernant les compétitions sportives, s’était vite heurtée à l’obstination de la FTF qui s’abritait derrière les règlements de la FIFA qui font du président de la FTF un immunisé contre les règlements tunisiens. Les mesures de Fakhfakh avaient oublié les manifestations de commerce de rues, les salons commerciaux et autres grands établissements de loisirs dans les zones du Lac de Tunis et les zones touristiques de Sousse et de Hammamet, sans oublier les bars, des hôtels et ailleurs (même si l’odeur des boissons alcoolisées pourrait être comparable à un puissant désinfectant) et autres endroits de grande fréquentation publique!

Indéniablement, le chef du gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh, n’avait pas encore tiré les leçons d’autres pays, comme l’Italie et même la France, qui regrettent désormais de ne pas avoir tout fait, et dès le début et avec plus de courage politique, pour endiguer l’expansion du virus. Le coût en aurait été moindre, quoique la douleur en ait pu être plus dure aussi, mais sur un temps plus court.

La France a certainement les moyens de sa politique et a de quoi mobiliser les milliards d’euros à cette fin. La Tunisie n’est pas dans cette configuration et Fakhfakh ne le savait que trop. Comme Churchill, mais en dehors du contexte et sans la même envergure, Elyes Fakhfakh promettait ainsi, sans le dire ce fameux vendredi 13, « du sang, de la sueur et des larmes » !

 Des mesures, incomplètes et prises à la hâte

On pourrait peut-être positiver les effets de la pandémie, en mettant exergue, à l’instar du ministre des Finances Nizar Yaiche, l’effet Covid 19 sur la baisse des prix du pétrole. Mais le même ministre aurait été plus avisé de conseiller à Elyes Fakhfakh des mesures d’accompagnement au tissu économique tunisien qui tremble déjà des effets du Covid 19.

En effet, comme le soulignait à juste titre Ezzeddine Saidane dans un Post fb, aucune mesure n’a été annoncée pour soutenir les entreprises à s’engager dans la politique de prévention, pour les préparer à une politique encore plus restrictive, et les appuyer face au manque à gagner, comme dans les secteurs des services.

Beaucoup ne seront pas d’accord avec ce genre de mesures, considérant les hommes d’affaire déjà assez riches pour tout supporter. Ce sont pourtant des chefs d’entreprise qui pourraient être prochainement confrontés à des mesures de chômage technique et à des baisses de commandes. Des conséquences qui pourraient les amener à licencier pour raison économique.

La France avait été plus intelligente, car disposant les moyens de sa politique. Elle avait ainsi permis le paiement différé et même le rééchelonnement des impôts et même des crédits bancaires, sous la garantie de l’Etat.

En Tunisie, le ministre des Finances s’était plutôt dépêché d’enjoindre aux contribuables, personnes physiques et morales, de payer au plus vite leurs impôts, avant que le Coronavirus ne les en empêche. Un geste envers les entreprises pourrait les encourager à mettre la main à la poche, lorsque le gouvernement leur demandera, comme dans le fonds Covid 19 qui vient d’être créé, d’aider à faire financièrement face aux effets financiers, incontournables du Coronavirus !

Les entreprises à aider, et peut-être même sauver, ce sont les PME et les PPE, qui pourraient ne plus pouvoir payer d’impôts ou les crédits liés à la continuité de leurs entreprises, les entreprises aussi, dont certains employés pourraient être mis en quarantaine et qui auront besoin que l’employeur continue à verser leurs salaires et cotisations sociales. Quelque part, le gouvernement d’Elyes aura ainsi raté son entrée avec le monde économique !

  • Les marchands de la peur

On ne finira pas sans attirer l’attention sur ce qu’ont fait certains hommes d’affaires et commerçants et contrebandiers, lorsqu’ils avaient mis à profit la panique qui s’était emparée des Tunisiens, pour augmenter les prix des gels hydroalcoopliques contre le Coronavirus, les prix des masques et bavettes et autres moyens de protection. Les autorités tunisiennes en avaient fixé les prix. Cela n’empêche toujours pas certaines officines de les vendre à l’anciens prix et sous cape, prétendant que le stock des homologués s’était épuisé. C’est ce qu’on appelle les marchands de la peur, des agents économiques prêts à faire de l’argent, même avec des mains salis du sang de leurs concitoyens !

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