AccueilLa UNELe «Lonesome cowboy», lâché par son 2ème directeur de cabinet

Le «Lonesome cowboy», lâché par son 2ème directeur de cabinet

« Ce sont des choses qui arrivent partout dans le monde », disait ainsi une de nos lectrices, admiratrice de Kais Saïed, en commentaire à notre papier intitulé « de l’eau dans le gaz à Carthage ». D’autres ont plutôt loué les capacités du chef à savoir se débarrasser des « mauvais » conseillers.

Sauf qu’avec plus de 10 conseillers par lui-même choisis et nommés, démis ou qui ont démissionné peu importe la forme  au regard du  résultat, en un peu plus de 2 ans à la tête de l’Exécutif, force est de constater qu’il y a anguille sous roche, et c’est symptomatique d’un malentendu fondamental existant entre les différents pôles de partisans du président Saïed, ce qui affaiblit le Palais ! Les « Haters » des critiques de Saïed, devraient y réfléchir aussi. « Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie » disait bien Paul Valery !

  • Robocop, le justicier solitaire

Le président de la République tunisienne est ainsi le chef de tout l’Etat, et le chef de tout le gouvernement, où Nejla Bouden, pour autant qu’elle travaille bien, donne la nette impression d’être un pantin. Avec les conseillers qui le quittent consécutivement, Kais Saïed est désormais à lui seul, tout le staff de tout le palais de tout Carthage, et n’a nul besoin d’un quelconque conseiller, ni politique, ni économique, ni diplomatique. Tous ceux qui s’y étaient essayés ont fini par rendre le tablier.

Il est le seul législateur, et agit par décrets qu’il signe seul et sans consultations préalables, sauf de ceux qu’il sait d’avance être de son avis. Il est l’unique et autoproclamé exégète  d’une constitution qu’il a remisée depuis le 25 juillet, sans pour autant cesser de la citer et de s’y référer.

Il est le seul à comprendre ce que peuple veut, et seul le à savoir comment le lui donner et le satisfaire.

Il est seul contre les hommes d’affaires et les entrepreneurs de toutes les décades de l’histoire de toute la Tunisie.

Faire abstraction de tout ce qui a été déjà jugé dans ce dossier, remettre tous les dossiers de la commission de Feu Abdelfattah Amor, et ceux qui seront désignés par un nouveau pôle judiciaire à créer à cet effet, sur la table pour une justice presqu’au choix avec la promesse d’une réconciliation r dans plus de 10 ans, tout cela semble incroyable. Saïed oublierait-il que tous ses décrets, pris en état d’exception, pourraient tomber dans l’eau dès les prochaines législatives promises par sa propre feuille de route ? Ou compterait-il rester président de situation d’exception à vie, et tout faire à travers une justice d’exception à mettre en place qu’il donnera  au « peuple qui veut » ? Ce dernier ne voulait que le départ des Islamistes d’Ennahdha, et ils sont toujours là même lorsqu’on ne donnerait pas crédit aux dernières déclarations d’Abdellatif Mekki concernant le refus de Saïed de la mise sous résidence surveillée de Rached Khriji-Ghannouchi (ar). Le justicier solitaire (Lonesome cowboy), continue d’officier.

  • Le cas Akacha, loin d’être une exception 

Surnommée « la boîte noire du palais », et « la régente du palais », Nadia Akacha a donné sa démission du Cabinet de Kais Saïed.  L’intéressée, qui pourrait avoir été démise et qui a mis le chef de tout l’Etat tunisien devant le fait accompli en annonçant elle-même sèchement sa démission, n’était pas une simple administrative. Bien plus, Saïed avait fait de son ancienne étudiante une personnalité publique et un personnage politique, qui l’accompagne à l’étranger dans un précédent protocolaire inédit, et lui a accordé droit de signature même d’arrêtés.  Citant des membres du gouvernement tunisien, des diplomates étrangers et d’anciens membres du cabinet du président, l’agence Reuters en parle comme de « la plus proche et plus puissante conseillère de Kais Saïed et l’intermédiaire privilégiée pour s’entretenir avec lui ».

Jeune Afrique y est aussi allé de ses explications « exclusives », en indiquant que « la rupture avec Kaïs Saïed (actée, dit le magazine, depuis septembre dernier) serait en effet due à la perte de soutiens de la part du gouvernement et de l’administration tunisiens envers l’ancienne directrice de cabinet de la présidence. Une source interne confirme au Journal de l’Afrique que, parmi les divergences d’opinion figure celle portant sur  la mainmise du ministre de l’Intérieur Ridha Charfeddine sur l’appareil sécuritaire tunisien, qui  posait des soucis à Nadia Akacha ».

Et même si déjà des voix s’élèvent, comme Mabrouk Korchid (ar) pour fustiger l’ancienne directrice  de Cabinet de Saïed, il n’en reste pas moins utile de relire le texte de démission de Nadia Akacha qui met en avant des « divergences politiques profondes » et la cause probable citée par une source dite politique à maint médias, pour se poser la question sur  ce que disait Paul Valery sur les risques pour un pays d’être dirigé par un homme seul. Rappelons aussi, qu’avant Akacha, il y avait eu un certain Tarak Bettaieb qui avait aussi démissionné de son poste de directeur de cabinet, pour  rallier ensuite le premier groupe de protestataires contre le 25 juillet 2021.

  • Seul à essayer de « corriger » la justice

Kais Saïed est aussi seul contre les lois et pense (et dit en Conseil des ministres), que derrière chaque loi, il y a un voleur ou l’intention de justifier un vol. Il n’est donc pas anormal de voir cette Tunisie reléguée au 17ème rang africain des destinations préférées par les investisseurs.

Les journaux rapportent certes, de temps en temps, des intentions d’investissements ou d’extensions d’entreprises étrangères en Tunisie, la preuve est cependant administrée  par le chiffre du chômage de 18,4 % à fin septembre 2021, que cela ne suffit  nullement à donner un emploi pour chaque demandeur de chez « le peuple veut ».

Saïed est aussi seul face à une justice qui lui tient tête, bec et ongles, et retranchée sur ses positions de pouvoir en soi et d’indépendance vis-à-vis de l’Exécutif. La justice pénale traîne le pas sur les dossiers qu’il voudrait faire aboutir, et même les détenteurs de dossiers brûlants comme sur Béchir Akremi, ne lui prêtent toujours pas main forte. La justice administrative, de son côté, lui fait des accros sur d’autres plaintes. Et dans l’ensemble, son projet de « corriger » les juges, ne trouve pas grand appui chez les professionnels du droit.

  • Seul, avec les « Haters », dans une communication par lui personnalisée

Kais Saïed est aussi seul face à toute la presse, locale et internationale. Il ne parle ni à l’une, ni à l’autre. Défendu par les « Haters » de ses critiques, il parle aux seules caméras de Carthage, et y fait le montage qu’il veut. De cette presse, il disait récemment qu’elle ment comme un journal télévisé en citant un poète arabe. Un journal télévisé local, pourtant dirigé par une ancienne conseillère du Palais. Les vérités en communiqués de presse qu’il dit sur sa propre page fb, comme celui de son dernier entretien téléphonique avec le président des Français, ne sont pas reprises par la presse étrangère à laquelle elles  sont normalement destinées. Saïed se serait ainsi, vainement expliqué, et presque aux étrangers pleurniché. Ben Ali se serait un peu trop appuyé, dans son règne, sur les rapports des services de renseignement, et il l’avait certainement regretté. La communication, à travers ce qu’on lit sur fb ou dans les rapports policiers, n’a jamais à bonne gouvernance amené !

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1 COMMENTAIRE

  1. c’est le problème le plus important des citoyens le changement des collaborateurs du président non Messieurs les journalistes les problèmes des tunisiens : l’inflation , l’endettement, la hausse des prix, le chomage la situation sanitaire , le marché parallèle et informel la spéculation , la corruption , les services publiques , l’éducation , le manque d’investissements dans des projets créateurs de la richesse et de l’emploi , l’appauvrissement de la population , l’insécurité ,les migrants subsahariens et arabes clandestins et réguliers qui travaillent au détriment des citoyens pour financer leur émigration clandestine vers les cotes européennes ou de s’installer définitivement dans notre pays comme quoi la Tunisie a un manque flagrant de main d’œuvre tous ces problèmes dont la plupart ne sont pas connus avant 2011 .

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