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Le nouveau gouverneur de la BCT face au marché parallèle des changes

Le nouveau gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a du pain sur la planche, mais certains dossiers, en particulier, sont jugés plus brûlants.

Le ci-devant patron de la BCT a quitté, jeudi dernier 15 février, en effet, son poste en laissant, sans règlement, la question de la révision de la législation des changes en Tunisie, réclamée, depuis 2015, par diverses parties pour bien des raisons, quoiqu’un projet dans ce sens soit déjà élaboré.

Une des raisons invoquées est la lutte contre le développement considérable du marché parallèle des changes en Tunisie, malgré la mise en place des bureaux privés de changes depuis 2019 qui n’ont limité que très peu les dégâts, selon les analystes.
Officieusement, d’après des experts dont des cadres bancaires, 65% des devises échangées en Tunisie se font en dehors des circuits réguliers, soit dans les circuits parallèles, entre particuliers. Ainsi donc, la BCT ne contrôlerait que 35% des opérations de change sur le territoire national.

D’aucuns avancent que jusqu’à 22 milliards de dinars circulent, aujourd’hui, en Tunisie de manière incontrôlée. La BCT avait estimé, en 2019, cette somme à seulement 8 milliards dinars.

Des analystes ont attribué le développement du phénomène aux dispositions obsolètes en matière de législation de changes en Tunisie qui interdisent toute forme de transferts, ce qui a induit le recours massif au change parallèle, notamment dans les frontières tuniso-libyennes et tuniso-algériennes.

Il était de tradition qu’à l’Institut d’émission, le gouverneur entame se journée en consultant avec toute la minutie requise le tableau de bord quotidien sui lui est soumis incluant les taux de change pratiqués à Ben Guerdane. Souvent voire toujours, la surprise était toujours au rendez-vous. D’autant qu’il s’y greffe une autre, celle de ne pas comprendre les ressorts de la résilience du dinar tunisien face à l’étendue de ce marché parallèle des devises.
Les cambistes s’y bousculent, entre 200 et 300, exerçant à titre permanent sans être inquiétés .

Commerce parallèle

Avant la Tunisie, l’Algérie était gangrénée, et l’est encore tout autant. Selon les rapports de presse, le marché parallèle des changes y accapare plus de 50% des devises en circulation. A un point tel qu’il est devenu de bon aloi de revendiquer la légalisation des bureaux de change.

Or, le développement du marché parallèle de changes est étroitement lié à celui du commerce parallèle et du secteur économique informel, en général, de sorte que la solution passe par la régularisation ou la formalisation du secteur informel, programmée parmi les actions prioritaires du ministère des finances en 2024.

La tâche implique donc une coopération étroite entre ce département et la BCT, de concert avec d’autres parties directement concernées dont les opérateurs économiques et leurs structures représentatives.

Puisque le projet relatif à l’amendement de la législation des changes existe, il suffit d’accélérer son adoption, afin d’éviter les lenteurs inhérentes aux larges débats.

S.B.H

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