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Le paradoxe de l’emploi en Tunisie

De nombreux secteurs se plaignent d’un manque de main d’œuvre qualifiée, et ce malgré une hausse considérable du taux de chômage en Tunisie atteignant 16,5%. Parmi ces secteurs, on cite essentiellement celui bâtiment et des travaux publics. Une étude menée par le Centre Tunisien de veille et d’Intelligence Economique (CTVIE)a montré qu’il manquait 13 mille employés dans ce secteur.

Dans pareille situation, plusieurs entreprises se sont trouvées menacées de disparition faute de main d’œuvre qualifiée.

Pour Taleb Abid, responsable à la Fédération Nationale du Bâtiment, le problème principal est celui de l’employabilité et de l’insertion affirmant qu’ « une majorité de jeunes formés dans les centres de formation professionnelle ne répondaient pas aux besoins des entreprises»

Dans une interview accordée à Africanmanager, il a ainsi indiqué que les centres de formation professionnelle devront trouver des emplois pour leurs apprenants. Or, ce n’est pas le cas actuellement.

Comment faire ?

Afin de pallier les défaillances, un travail a été mené en collaboration avec l’Agence Tunisienne de la Formation Professionnelle sur la base de la gouvernance, qui doit, selon lui, permettre aux entreprises tunisiennes de s’impliquer dans le dispositif de la formation professionnelle en donnant leur point de vue quant aux programmes de formation, aux matériels de formation et à la formation des formateurs, considérée comme une pièce maîtresse du dispositif. « Dès lors que les professionnels s’impliquent dans ce dispositif, il y aura un engagement moral de leur part pour accueillir les jeunes entrepreneurs à la fin de cursus chez eux », a assuré Taleb Abid signalant que « c’est l’objectif primordial de tous les acteurs intervenants de manière à garantir une formation adéquate et une meilleure employabilité des jeunes diplômés ».

La labellisation, mot clé de cette révolution

La labellisation demeure le concept clé pour relever ce défi de taille. Cela veut dire assurer une formation de qualité qui sera en conformité avec les attentes du marché de l’emploi.

Pour ce faire, une visite a été effectuée auprès de cinq centres du réseau bâtiment et un diagnostic a été fait permettant ainsi de déceler beaucoup des défaillances, à savoir une pénurie de matériel et une formation limitée des formateurs. A cela s’ajoutent la question du management et une incompatibilité de filières.

De même, un plan de préconisation a été mis en place pour remédier à cette situation. Ce travail a été mené par une équipe technique élargie qui a procédé à l’inventaire des matériels existants avec la possibilité d’acquisition des nouveaux matériels.

L’accent a été mis aussi sur la formation des conseillers d’information et d’orientation pour améliorer la communication ainsi que les développeurs et les directeurs de centres pour qu’ils adoptent des nouveaux concepts : « la gouvernance » et « le nouveau mode de management ».

Pour quelle valeur ajoutée ?

L’objectif est créer une plateforme de formation à vocation internationale capable de mettre sur le marché local une main d’œuvre tunisienne jeune, dynamique et qualifiée qui maîtrise les nouvelles technologies tout en contribuant à l’amélioration de la compétitivité des entreprises tunisiennes.

D’après notre interviewé, ce défi peut être relevé grâce aux programmes de partenariats avec les deux fédérations françaises (Fédération National du Bâtiment et la Fédération Nationale d’Entrepreneurs du Bâtiment et des Travaux Publics).

Des protocoles de jumelage ont été consolidés dans ce sens. D’ailleurs, un protocole de partenariat a été signé récemment entre le Centre de formation professionnelle de Reims et le Centre de formation du bâtiment de Ben Arous. D’autres centres tunisiens signeront ce genre de protocoles, fin 2013 et début 2014. « Nous voulons favoriser les échanges de stagiaires et d’informations techniques tout en faisant bénéficier les centres tunisiens de la technologie », a expliqué Taleb Abid avant d’ajouter que « deux nouveaux sites web ont été mis en place pour les deux fédérations françaises englobant les informations nécessaires sur nos entreprises tunisiennes et nos partenaires. C’est certes un gain de temps, mais on veut aussi faciliter l’accès des jeunes aux informations relatives à la formation professionnelle ».

Pour conclure, Taleb Abid considère que c’est une première que les professionnels du métier soient impliquées dans la formation professionnelle relative au bâtiment, secteur potentiel qui emploie plus de 450 milles personnes.

Wiem Thebti

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