Les principales Bourses européennes devraient fortement baisser lundi à l’ouverture tandis que la menace d’une interdiction potentielle des importations de pétrole russe fait grimper les cours du brut, alimentant les craintes inflationnistes.
Les prix du pétrole grimpent en flèche, atteignant leur plus haut niveau en près de 14 ans, après que le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a déclaré dimanche que les Etats-Unis et leurs alliés européens ont discuté de la possibilité d’interdire les importations de pétrole russe.
« Si l’Occident met un embargo sur la majeure partie du pétrole de Russie, ce serait un choc majeur pour les marchés mondiaux », a déclaré Ethan Harris, économiste en chef de BofA, qui estime que la perte pour l’Occident de cinq millions de barils russes pourrait faire grimper le brut à 200 dollars le baril.
A cela s’ajoutent des incertitudes sur la réussite des négociations sur le nucléaire iranien après que Moscou a exigé de Washington qu’elle garantisse que les sanctions occidentales ne nuiront pas à son commerce avec Téhéran.
L’envolée des prix du pétrole fait craindre aux investisseurs une poussée inflationniste accrue alors que le conflit en Ukraine risque de peser sur la croissance économique.
Le Brent s’envole de 9,8% à 129,69 dollars le baril tandis que le brut américain (West Texas Intermediate, WTI) grimpe de 8,8% à 125,86 dollars.
Ils ont tous deux atteint en séance leur plus haut niveau depuis juillet 2008 à respectivement 139,13 dollars et 130,50 dollars.
« Un boycott mettrait une pression énorme sur l’offre pétrolière et gazière qui ressent déjà les effets de l’augmentation de la demande », ont déclaré les analystes de CMC Markets, qui estiment qu’un baril à 150 dollars n’est pas impossible.