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Le salarié et l’entrepreneur logés à la même enseigne face l’inflation

De 3.6 % en 2016 à 6.7% en janvier 2022,  puis à 7 % en février, 7.2 % en mars, 7.5 en avril, jusqu’au 7.8 %  du mois de mai, selon les chiffres annoncés par l’Institut National de Statistique (INS), l’inflation poursuit  sa flambée  à une cadence de plus en plus accélérée.

C’est particulièrement le cas des  prix du logement, eau, gaz, électricité, qui ont  enregistré une hausse de  5% en avril dernier  et de 7.4% à l’heure actuelle. Ceux  des meubles et articles ménagers et d’entretien ont à leur tour augmenté de 8.4% contre 7.4% pendant la même période.

Idem pour les prix des produits alimentaires qui ont grimpé de 8.2% durant l’année écoulée, suite à l’augmentation des prix des œufs de 23%, des huiles alimentaires de 20.1% des fruits frais de 16.8%, des dérivés de céréales de 9.7%, des légumes frais de 8.5%, et des poissons de 8.4%.

De même, les prix des produits manufacturés ont haussé de 9.3% suite à l’augmentation  de ceux  des matériaux de construction de 11.6%, des produits de l’habillement de 9.4% et des produits d’entretien de 6.5%.

Les prix des services ont, de la même manière, connu un accroissement de 6% avec une augmentation de 7.9% des prix des services des restaurants, cafés et hôtels, de 4.6% des loyers et de 7.4% des autres services.

Perte de compétitivité

Cette situation n’a  pas seulement affecté le simple citoyen qui galère de plus en plus à joindre les deux bouts, mais elle a touché doublement l’industriel tunisien qui la ressent au quotidien quand il fait l’importation de la matière première destinée à la transformation, selon Sonia Louati, CEO  du Groupe Soran et  membre du bureau du CJD.

« Aujourd’hui, l’inflation qui s’est aggravée avec le Covid ainsi que dans la foulée  de la guerre en Ukraine, fait que les entrepreneurs tunisiens ont perdu de leur compétitivité », a-elle noté lors de son intervention au 1er panel mensuel « Les Mardis de l’Economie » organisé par « Global Institute 4 Transitions » GI4T.

Face à des producteurs concurrents,  la Tunisie  en perd sur le coût du produit sachant qu’elle n’est pas un pays producteur qui fait de l’importation de la matière première, selon la même source.

S’y ajoutent  les mécanismes contraignants du pays, comme en matière d’export. « Nous avons devant nous des compétiteurs qui sont déjà des producteurs et qui  maîtrisent la chaîne en termes de coût et de délais, dont l’Etat subventionne le transport en partie ou dans son globalité », a-t-elle expliqué.

Donc, l’entrepreneur tunisien se trouve démuni face à pareille compétitivité, outre la hausse des salaires qui ne représente pas vraiment un élément essentiel à prendre en considération, mais si la situation demeure ainsi, il pourrait devenir une contrainte sur le long terme, selon ses dires.

S’agissant des prix de transport qui ont flambé, Louati a affirmé que le problème ne réside pas dans l’augmentation en soi mais dans la non maîtrise de l’augmentation qui est exponentielle.

« Certaines entreprises qui  opèrent dans le secteur de la transformation sont liées  par des délais de fabrication et de transformation et qui importent la matière première,  ce qui est- de nature à augmenter le coût du  transport de 40 à 50% au bout d’un mois », a-t-elle ajouté.

En ce qui concerne le marché local, beaucoup refusent de voir cette augmentation, alors qu’ils peuvent l’accepter sur des produits de consommation mais non pas sur des produits fabriqués  destinés aux professionnels.

Des solutions sont quand même disponibles

Certes, la situation au jour d’aujourd’hui n’est pas confortable, mais il existe toujours des solutions.

Sonia Louati a évoqué l’exemple de la France qui a opté pour la relocalisation des sociétés afin de maîtriser la chaîne logistique.

Cependant, cette solution n’est pas applicable  aux  entreprises dont  le business model est la sous-traitance.

D’autres solutions qui incombent à l’Etat et au gouvernement pourraient  aussi  être disponibles, mais  elles nécessitent une stabilité politique.

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