AccueilLa UNEL’économie sociale et solidaire, des atermoiements inexpliqués !

L’économie sociale et solidaire, des atermoiements inexpliqués !

Longtemps  prônée mais rarement appliquée en Tunisie, l’économie sociale et solidaire s’affirme pourtant comme la voie passante vers une réponse idoine et concrète aux besoins essentiels de la société et l’amélioration du  bien-être des individus, autant que comme un atout indéniable pour   la transition écologique. Néanmoins aussi, nombreux sont ceux qui pensent que les conditions semblent réunies pour développer et promouvoir une économie solidaire et sociale (ESS) conciliant solidarité, performance économique et  utilité sociale.
Les initiatives et les projets ne manquent pas, mais peu de données  sont disponibles sur le secteur et la communication reste limitée par rapport à ce qui se fait sur le terrain,  ont déploré des pénalistes et des acteurs de l’ESS, réunis à Tunis, à l’occasion de l’évènement annuel du projet « Savoirs Eco » d’Expertise France, financé par l’Union européenne et organisé en partenariat avec l’incubateur « Lab’ess »,  sur la thématique « rôle de la production de connaissances dans la structuration de l’ESS ».

Le poids du secteur dans le PIB, estimé, d’une manière non officielle à 1% en Tunisie, est, en réalité, difficile à mesurer et à évaluer à l’heure actuelle, selon le directeur de l’incubateur « Lab’ess », un acteur qui accompagne, finance et sensibilise sur les initiatives d’économie  sociale et solidaire  en Tunisie et dans la région MENA.

« Nous sommes actifs depuis 12 ans et nous accompagnons les entrepreneurs et acteurs de l’économie solidaire et sociale (ESS) dans la transition écologique  pour aboutir à un impact social et environnemental  pour la société, mais nous nous rendons compte aujourd’hui que l’information sur l’ESS est très limitée, voire inexistante et parfois de qualité médiocre », a lancé le  directeur de « Lab’ess », Rachid Abidi, responsable, qui intervenait, à cet évènement.

Il a  évoqué, à cet effet, une autre difficulté, celle d’évaluer l’apport de l’ESS  et sa contribution au PIB pour savoir son poids réel dans l’économie et la société.
« On  parle depuis des années, d’une contribution de l’ESS de 1% au PIB en Tunisie, mais on n’arrive pas à mesurer sa contribution réelle actuellement, et l’INS ne peut pas l’évaluer et la mesurer en raison de l’absence de données ».
Il s’agit d’une lacune auquel l’incubateur tente actuellement d’y remédier grâce à une action sur le terrain, la production de contenus scientifiques et des  documentations et à un savoir acquis au quotidien permettant de formuler des recommandations et des informations qui pourraient orienter les  décideurs dans le cadre de leurs politiques publiques, selon Abidi.

D’après lui, il y’ a besoin aujourd’hui de présenter l’ESS comme une économie alternative durable et inclusive et d’y accorder davantage d’intérêt.

Faire de la recherche sans le savoir !

La directrice exécutive de l’Association Patrimoine pour l’économie solidaire (APES),    Aida Ben Ammar,  estime elle aussi qu’en plus du rôle de prestataires de terrain,  les acteurs de la société civile et les incubateurs sont en train de faire de la recherche sans le savoir.
On fait une action-recherche à travers les entretiens des bénéficiaires, la collecte des  données sur le marché de l’emploi et le contexte des bénéficiaires, ainsi qu’ en mesurant la satisfaction vis-à-vis des programmes proposés », a-t-elle dit.
Outre l’accompagnement,  cette démarche permet d’avoir accès à l’information qualitative sur le terrain et de repenser le public ciblé et les entreprises bénéficiaires ainsi que de  de produire des rapports utiles au changement positif.

A l’aune de l’impact social

 De son côté Benoit Hamon, président d’ESS France,  a indiqué que  le poids de l’économie sociale et solidaire, qui n’est pas à la base une économie à buts lucratifs ou d’enrichissement individuel, ne doit pas se réduire  uniquement à sa contribution au PIB. Il faut la mesurer sur la base de son impact social, estime-t-il.

En France, pourtant,  l’ESS représente 10 % du PIB et près de 14 % des emplois privés en France. Ce secteur compte environ 200 000 entreprises et structures et 2,38 millions de salariés, selon le ministère français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.
 Pour rappel, la Loi du 30 juin 2020, relative à l’économie sociale et solidaire en Tunisie a été adoptée par l’ARP, le 17 juin 2020, après une gestation de près de 5 ans.
La Tunisie est devenue, en l’adoptant, le  premier pays du Maghreb et du monde arabe à disposer d’une  loi-cadre sur l’ESS après le Cap Vert (2016), le Cameroun et le Djibouti (2017) en Afrique

Outre une définition de l’ESS et de son périmètre, le texte de cette loi prévoit également, le mode de gouvernance applicable à ce secteur et apporte quelques éléments concernant son développement au sein de la société tunisienne et l’encadrement législatif de ses activités, démarche perçue comme vif intérêt accordé par les autorités tunisiennes à ce domaine.
Le projet « Savoirs éco » a pour objectif d’appuyer le débat public sur les enjeux économiques en Tunisie à travers un renforcement des Structures productrices de savoirs à vocation économique.

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