AccueilLa UNELes pressions américaines  ne décélèrent pas sur Kais Saied

Les pressions américaines  ne décélèrent pas sur Kais Saied

Marchant sur les pas de leurs collègues de la Chambre des représentants, deux sénateurs américains, et non des moindres, viennent d’introduire un projet de loi dont le dessein déclaré est de « rétablir la démocratie en Tunisie »,  mais aussi de « restaurer l’équilibre des pouvoirs » dans le pays.

Il s’agit de Jim Risch, républicain de l’Idaho, et Bob Menendez, démocrate du New Jersey, respectivement membre et président de la Commission sénatoriale des affaires étrangères,  qui ont présenté cette proposition de loi sur la sauvegarde de la démocratie, le 15 juin, selon un communiqué publié sur le site web de la commission.

« La Tunisie a émergé de la révolution du jasmin et du printemps arabe comme un rare exemple de démocratie naissante et en développement. Malheureusement, le président de la République tunisienne, Kais Saied a pris plusieurs mesures radicales qui ont sapé les institutions démocratiques de la Tunisie et consolidé le pouvoir de l’exécutif », a déclaré  Risch.

Saied a remporté une victoire écrasante lors de l’élection présidentielle de 2019, mais il s’est arrogé des pouvoirs considérables lors d’un coup de force en juillet 2021, une mesure qualifiée de coup d’État par ses opposants.

La police  de la Tunisie, berceau des soulèvements du printemps arabe de 2011, a arrêté plus de 20 opposants au gouvernement depuis février, dont d’anciens ministres, des syndicalistes et des personnalités du monde des médias, indique, à cet égard, le site de la chaîne satellitaire Al-Jazeera.

Il rappelle aussi qu’au mois de mars,  le Parlement européen a dénoncé dans une résolution non contraignante la « dérive autoritaire » de Kais Saied, qui affirme que les personnes arrêtées sont des « terroristes » impliqués dans un « complot contre la sécurité de l’État ».

Lundi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé la Tunisie à accepter les réformes du Fonds monétaire international et à éviter de tomber d’une « falaise économique » après que l’Union européenne lui a fait miroiter un important programme d’aide.

Au demeurant, le 11 juin, l’Union européenne a déclaré qu’elle était prête à offrir à la Tunisie un ensemble de mesures comprenant une aide financière pouvant atteindre 987 millions de dollars.

L’arsenal proposé

« Malgré les réductions de l’aide annoncées par l’administration Biden, le blocage du prêt du Fonds monétaire international et les menaces du Congrès d’étudier la possibilité de conditionner l’aide, le président  tunisien n’a pas changé de cap », a déclaré  Risch.

En octobre dernier, la Tunisie, criblée de dettes, a conclu un accord de principe avec le FMI pour un montant de près de 2 milliards de dollars, mais les discussions sont depuis lors au point mort.

Le FMI a demandé une législation pour restructurer plus de 100 entreprises  publiques, qui détiennent des monopoles sur de nombreux secteurs de l’économie et sont souvent lourdement endettées.

Mais  Saied a rejeté à plusieurs reprises  les « diktats » du FMI avant l’octroi d’un prêt, alors même que le pays se débat dans une inflation paralysante et une dette estimée à environ 80 % de son produit intérieur brut.

« Cette législation limitera le financement du département d’État à la Tunisie jusqu’à ce que le président Saied mette fin à l’état d’urgence et mette en place des incitations économiques réelles pour des réformes démocratiques significatives. La Tunisie est un partenaire de longue date des États-Unis, mais elle doit changer de cap sous peine de voir se dégrader davantage les relations entre les États-Unis et la Tunisie », a déclaré  Risch.

Cette législation limite de 25 % les financements accordés à la Tunisie par le département d’État, y compris l’aide à la sécurité, jusqu’à ce que le Saïd mette fin à l’état d’urgence national décrété le 25 juillet 2021, à l’exception des financements destinés à la société civile tunisienne.

« Les États-Unis et la Tunisie ont des intérêts communs en matière de stabilité régionale et d’opportunités économiques, et je soutiens fermement l’aide américaine visant à favoriser les aspirations démocratiques et la dignité économique du peuple tunisien », a déclaré, pour sa part, le sénateur  Menendez.

La législation autoriserait 100 millions de dollars par an pour les années fiscales 2024-2025 afin de créer un « Fonds de soutien à la démocratie en Tunisie ».

« Cette législation préserve l’assistance humanitaire et économique à la société civile tunisienne, tout en clarifiant les choix du président Kais Saied. Lui et son gouvernement peuvent soit mettre fin à l’état d’urgence et remettre la Tunisie sur la voie de la démocratie. Ou bien il peut s’opposer au soutien des États-Unis au peuple et au gouvernement tunisiens », a averti  le sénateur du New Jersey.

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2 Commentaires

  1. Cela est plutôt ironique quand les Américains parlent de démocratie, quand on sait qu’ils sont la première nation terroriste et criminel et de surplus génocidaire…

  2. Risch, Blinken &Co occupez vous de votre pays et laissez la Tunisie faire son ménage démocratiquement à la Tunisienne! En d’autres termes, fouttez-nous la paix !

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