AccueilLa UNELes projets européens des dernières années envers la Tunisie étaient «inamicaux» !

Les projets européens des dernières années envers la Tunisie étaient «inamicaux» !

Sous le titre, en gros caractères, « L’Europe veut imposer à la Tunisie un projet de dépendance économique totale », l’influent et très sérieux quotidien français Le Monde publiait le 17 mai 2019 une tribune en guise d’article, signée par un universitaire tunisien et dénonçant, arguments à l’appui, « les projets inamicaux de  l’Europe envers la Tunisie, sous un couvert cordial ».

Ainsi, comme l’a noté un commentateur, l’actuelle politique de prudence et de circonspection suivie, en ce moment, par la Tunisie dans ses relations avec les partenaires européens et les institutions internationales sous influence, ne relève pas  du syndrome du complot que beaucoup en Tunisie et à l’étranger aiment lui coller.

« Huit ans après le soulèvement populaire, lit-on dans la tribune signalée (nous sommes en 2019), les revendications primaires de la révolution comme l’accès à l’emploi et la dignité peinent à se concrétiser, en Tunisie ». 

« Face à cette crise, la Tunisie n’a pas trouvé en l’Europe la solidarité et le soutien nécessaires pour financer sa transition démocratique et les réformes structurelles urgentes. « L’exception tunisienne », tant célébrée par les alliés européens, n’a pas abouti à une collaboration étroite et substantielle entre la Tunisie et l’Union européenne (UE).

« Celle-ci a entravé le développement tunisien en adoptant une approche ambiguë quant aux demandes urgentes d’aide à la croissance économique. « La Tunisie est face à une grave crise économique dont les symptômes sont le déficit du budget public, la hausse de l’inflation, l’énorme dette extérieure, et la chute de valeur du dinar ». Les « réformes » exigées par les bailleurs de fonds en échange des prêts ont fragilisé la déjà faible protection sociale et réduit drastiquement le semblant de justice sociale.

« Dans le même temps, l’Europe continue de mettre la pression sur les gouvernements tunisiens successifs pour réformer le code des investissements et ainsi contourner les obstacles au dumping social, faciliter l’investissement étranger qui profite aux pays européens et en même temps imposer des barrières pour la libre circulation des professionnels et des citoyens tunisiens.

« Les exemples ne manquent pas : la décision de l’UE d’inscrire la Tunisie sur la liste noire des pays non coopératifs en matière d’échange d’informations fiscales et de taxation des multinationales et sur celle des pays exposés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme est perçue comme un moyen de pression sur l’actuel gouvernement. Les tensions entre Tunis et Bruxelles se cristallisent autour du projet européen d’installer des « plates-formes régionales de débarquement » pour délocaliser la gestion des flux migratoires sur le sol tunisien ».

Incompétence politique

L’article a dénoncé, dans le même contexte, l’esprit hégémonique qui a présidé à la reconversion de l’accord d’association signée avec la Tunisie en 1995 en un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA).

« Il faut l’admettre, y lit-on, à ce sujet. L’Europe définit les règles du jeu dans toute forme de négociation et de coopération avec la Tunisie. Le très controversé Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca) entre la Tunisie et l’UE est au cœur de ce rapport de néocolonialisme économique hostile. L’Aleca est un projet néocolonial qui vise à annihiler toute possibilité de souveraineté économique de la Tunisie en marginalisant, voire en faisant disparaître, des secteurs vitaux de l’économie comme l’agriculture, la santé et les services. Ce que l’UE force les Tunisiens à accepter d’ici à la fin de l’année est tout simplement un projet de dépendance économique totale ».

Cependant, ont noté d’autres commentateurs, ce que l’auteur de cette tribune toujours d’actualité a oublié de dire est l’incurie et l’incompétence politique totale des gouvernements tunisiens ayant pris les rênes du pouvoir en Tunisie depuis 2011, durant la période qualifiée, après le mouvement du 25 juillet 2021,  de « décennie noire ».

Des analystes indépendants s’étonnent que l’Etat tunisien et l’économie tunisienne aient pu tenir et ne se soient pas déjà effondrés depuis longtemps. Mais, c’était grâce à l’emprunt et à l’endettement facilité justement d’un côté par l’alignement et l’obéissance aveugle aux directives et de l’autre côté par le vouloir hégémonique au service des intérêts propres.

Les experts ont montré que tous les problèmes auxquels est confrontée, aujourd’hui, la Tunisie, aux niveaux de la production agricole, de la production minière (phosphate), des services publics (enseignement, santé, transport), outre les difficultés au niveau des finances publiques, sont très anciens, et étaient connus et diagnostiqués. Ils n’attendaient que des gouvernements sérieux pour s’employer  à leur trouver, à temps, les solutions adéquates.

S.B.H

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