Massivement plébiscité par plus de 9 Tunisiens sur 10, le président de la République, Kais Saied , à quelques jours de la forclusion du délai que lui prescrit la Constitution dont il a invoqué l’article 80 pour décréter l’état d’exception, n’a de cesse de défendre ses choix face à l’inquiétude soulevée par certaines de ses décisions jugées « attentatoires aux libertés » et ce qui ressemble à une « purge », selon des militants est activistes, cités par le Daily Mail et l’AFP .
La Tunisie, saluée comme une rare réussite démocratique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, est embourbée dans une crise politique aggravée par de graves difficultés économiques et la pandémie de Covid-19, mais elle est aussi le pays où « plusieurs hommes politiques, hommes d’affaires et juges, ainsi que des députés du parlement – qui ont perdu leur immunité après que Saied a suspendu la législature – ont déclaré avoir été interdits de voyage à l’étranger ou assignés à résidence sans avertissement préalable ».
Leurs plaintives élégies ont suscité un concert de condamnations, les critiques dénonçant des mesures « arbitraires » et « injustifiées », note le tabloïd londonien tout en reprenant les éléments de défense et de réponse de Saied à ses détracteurs, notamment ses propos affirmant que « la liberté de voyager est un droit constitutionnel que je m’engage à garantir », mais que « certaines personnes devront répondre devant les autorités judiciaires avant de pouvoir voyager ».
Le chef de l’Etat insiste sur le fait que ses actions ressortissent aux dispositions de l’article 80 de la Constitution, qui stipule que le chef de l’État peut prendre des « mesures exceptionnelles » en cas de « danger imminent » pour la sécurité nationale.
La professeure de droit constitutionnel Salsabil Klibi n’est pas de cet avis, et estime que les termes de l’article controversé « sont plus dangereux pour les droits et libertés que l’état d’urgence ». « Il implique la suspension des droits et libertés et des autres garanties qui leur sont liées », a-t-elle soutenu.
Sana Ben Achour, professeur spécialisée dans le droit public, fait partie des nombreux détracteurs de Saied qui ont accusé le président de fomenter un « coup d’État ». Les mesures prises par le président « violent la Constitution », a-t-elle déclaré. « Il détient le pouvoir et, en ce qui le concerne, il est le seul capable d’interpréter la constitution », a-t-elle déclaré. Ce faisant, il détient effectivement tout le pouvoir entre ses mains, a déclaré Ben Achour aux médias locaux.
Mais Saied, un ancien professeur d’université et expert juridique qui avait promis de réorganiser le système politique grâce à sa vision de la loi après son élection écrasante en 2019, a balayé ces critiques. « Nous continuerons à défendre nos principes dans le cadre de la loi, et les lois nous permettent de prendre des mesures pour protéger l’État », a-t-il déclaré vendredi.
« Dérive autoritaire » !
Un groupe de 45 juges a rédigé une déclaration commune dénonçant les interdictions de voyage du président Saied comme une « dérive autoritaire ». Ils ont également condamné ce qu’ils ont appelé les mesures « épouvantables et sans précédent » de l’interdiction de voyager du président quiempêche les magistrats de se rendre à l’étranger.
Vendredi soir, l’ancien chef de l’organisme tunisien de lutte contre la corruption, l’Inlucc, Chawki Tabib, a déclaré qu’il avait été assigné à résidence. Ancien bâtonnier du barreau tunisien, Tabib a déclaré dans une publication sur Facebook que cette mesure constituait « une violation flagrante » de ses droits garantis par la Constitution.
Kamel Jendoubi, ancien ministre des droits de l’homme et de la société civile, a abondé dans le même sens en déclarant que Saied ne pouvait pas continuer à « violer les droits de l’homme en toute impunité ».
« Le retrait d’Ennahdha et de ses alliés du pouvoir ne permet pas à Saied de se sentir libre » d’agir, a-t-il déclaré dans une déclaration en ligne samedi.
Le délai de 30 jours expire sous peu
I Watch, un groupe non gouvernemental tunisien qui lutte contre la corruption, a déclaré qu’au moins 14 membres du Parlement font l’objet de poursuites judiciaires ou ont été condamnés pour une série de crimes. Parmi ces députés figurent Yassine Ayari, reconnu coupable par un tribunal militaire en 2018 d’avoir critiqué l’armée, et Faycal Tebbini, condamné dans une affaire de diffamation.
Et alors que la date limite de la suspension du parlement, qui dure depuis un mois, approche, Saied doit s’adresser à la nation dans les prochains jours.
Selon Ben Achour, on s’attend à ce qu’il prolonge cette suspension.
« Et cela peut durer des années », a-t-elle déclaré.
on s’en fout ce que le Daily Mail ou l’ AFP écrivent , le peuple tunisien tunisien sait ce qu’il veut et connaît ses gros problèmes engendrés par 10 année de pouvoir des islamistes et ses differents alliés . il est maintenant majeur et vacciné il réformera ce qui ne marche pas et développe ce qui marche avec l’aide et les conseils désintéressés des pays frères et amis sincères sans diktats ni interventions pour une partie de la classe politique qui a failli à sa mission et elle a rendu le pays vulnérable .