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L’homme des missions «impossibles » du Président

Il avait perdu les présidentielles contre Kais Saïed. Son parti politique n’a pas fait un gros score aux législatives. Tout le monde, en Tunisie, s’attend donc à ce qu’il parte sans retour. Cela, d’autant que son parti répète à satiété qu’il n’est pas concerné par le prochain gouvernement. Youssef Chahed est pourtant toujours là. Il pourrait même rester au-delà de janvier prochain, si Ennahdha n’arrive pas à confectionner un gouvernement qui tienne le choc de l’ARP.

Beaucoup s’attendaient aussi, à ce que les relations du chef de l’Etat avec le chef du gouvernement, apparaissent des plus tendues, dès leur première rencontre, et traduisent une continuité de la mauvaise entente entre les deux têtes de l’Exécutif.

En 15 jours au poste de chef d’Etat, Kais Saïed a pourtant reçu, au moins deux fois et à intervalle de 3 jours, Yousef Chahed. A l’observation de la photo de cette rencontre du 25 octobre 2019, la 1ère après deux jours de son installation à Carthage, on ne peut pas ne pas remarquer la poignée de main, non conventionnelle, entre les deux hommes, et qui laisserait entendre tout sauf une froideur dans la rencontre. Mais passons !

  • Le duo Saïed Chahed. Un couple en divorce ou un couple reconstitué ?

Dès leur première rencontre, les deux hommes se mettaient, naturellement, d’accord sur la révocation de deux des plus importants ministres de la République, et assignaient immédiatement deux autres hommes d’Etat pour leur relève. Le même jour, chef d’Etat et chef de gouvernement, décidaient en tandem, deux audits. Le 1er au palais de Carthage que venait juste de quitter un des fidèles du défunt Béji Caïed Essebssi (BCE). L’autre au ministère des affaires étrangères, d’où venait d’être révoqué un autre des fidèles de BCE. Y aurait-il une conclusion à tirer de ces deux audits ? Seuls, Dieu, Saïed et Chahed, pourraient le dire.

On aurait pu croire que Chahed, sommes toutes chef d’un gouvernement de gestion des affaires courantes, et qui se saurait partant quoique soient le résultat des tentatives d’Ennahdha de former un nouveau gouvernement, n’aurait fait que consentir aux demandes du nouveau «chef» et nouveau locataire de Carthage.

C’est possible, et cela ne semblait pas trop déranger un chef de gouvernement qui est resté, souriant et détendu, malgré l’échec et les 17 plaintes pour corruption. «Quand le bœuf tombe, le couteau se rapproche», disait le proverbe. A le voir toujours souriant en face d’un Kais Saïed qui semblait moins de marbre, Youssef Chahed le sait et cela ne semblait pas beaucoup le perturber.

  • Deux missions, impossibles, ou cadeaux empoisonnés ?

Pis, ou mieux (cela dépend de quel côté vous vous placez). Le chef de l’Etat charge le chef de gouvernement, de le représenter au sommet mondial de la paix à Paris. La rencontre est pourtant, une occasion en or, pour un nouveau chef d’Etat de se faire connaitre auprès des grands de ce monde, et d’affirmer et peaufiner son image de premier responsable de la diplomatie tunisienne.

La même rencontre, aurait pu aussi être la meilleure des occasions, pour le nouveau chef d’Etat tunisien, d’arrondir les angles d’une relation tuniso-français, quelque peu écorchée par le parti El Karama et tout ce qui a été dit sur l’ambassadeur Olivier Poivre d’Arvor.

C’est pourtant au chef du gouvernement, encore en place, et son ancien concurrent pour le fauteuil de la Présidence, que Kais Saïed choisit Chahed et le missionne même, ce qui n’est pas sans sens. Serait-ce ce même message d’un chef d’Etat, sans rancune. Et ce n’est pas fini !

La chef de l’Etat, vient aussi de missionner le chef du gouvernement, pour une visite officielle en Algérie. Force est de rappeler, que cette mission était une promesse électorale du chef de l’Etat. «Ma première visite à l’étranger, sera pour l’Algérie» avait à plusieurs reprises dit Kais Saïed.

La visite aura lieu, mais ce ne sera pas lui, mais celui qu’aucun n’attendait pour une telle visite, qui tenait tant à cœur pour le président de la République. Mais, peut-être, que Kais Saïed ne voulait pas y aller lui-même, pour ne pas froisser un peuple algérien, qui fait encore sa propre «révolution» et dont la transition politique n’est pas encore terminée.

Dans le cas de cette seconde mission de Youssef Chahed à Alger, personne ne savait, ni ne sait, pourquoi le chef de l’Etat y tenait, quel est son objectif, son objet, ou le contenu du message que Chahed sera chargé de délivrer.

Faute de porte-parole et d’un défaut visible de communication du Palais, on ne peut donc faire que des supputations. D’autres, feront certainement des lectures différentes sur ce couple Kais & Youssef, dont on ne sait encore s’il est en divorce ou recomposé. Ce qui pour l’instant sûr, c’est que ce couple, sommes toutes inattendu, fonctionne. Réalité politique, ou illusion d’une fin de règne programmée ?

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