Les forces du gouvernement d’union (GNA), après avoir repris le contrôle de tout l’ouest libyen, ont dû ralentir leur avancée sur Syrte, verrou stratégique en direction de l’Est et des plus importantes installations pétrolières du pays, toujours aux mains du maréchal Khalifa Haftar depuis janvier dernier.
Après l’échec avéré de son offensive lancée en avril 2019 sur la capitale Tripoli, Khalifa Haftar est désormais sur la défensive. Et suite à la chute de Tarhouna, dernier bastion des pro-Haftar dans l’Ouest, « des ordres ont été donnés » samedi aux forces du GNA « pour commencer à avancer et attaquer les positions des rebelles » dans la région de Syrte, a dit Mohamad Gnounou, porte-parole des pro-GNA, cité par l’AFP.
Leur progression a toutefois ralenti à l’approche de la ville, des frappes aériennes, notamment à l’aide de drones, ayant vocation à leur ouvrir la voie.
Au fur et à mesure de leur avancée, les forces du GNA se rapprochent du « croissant pétrolier », et la prise de Syrte leur ouvrirait la voie vers les principaux sites de production du pays.
Haftar lâche du lest
Longtemps intransigeant sur le terrain diplomatique, le maréchal Khalifa Haftar s’est rangé samedi à un appel à un cessez-le-feu, à l’initiative du Caire, où il se trouvait auprès d’un de ses grands alliés, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Cette « initiative du Caire », qui appelle au « respect des efforts internationaux et propose un cessez-le feu à partir de 06H00 locales » (04H00 GMT) lundi, n’a pas rencontré d’écho favorable à Tripoli.
Depuis l’offensive lancée par le maréchal Haftar sur Tripoli il y a plus d’un an, toutes les tentatives de cessation des hostilités ont échoué, sur fond d’implication croissante de puissances étrangères.
Ce conflit, dans un pays en proie au chaos depuis 2011, a fait des centaines de morts, dont de nombreux civils, et poussé plus de 200.000 personnes à fuir leur domicile.
Dimanche, la situation sécuritaire apparaissait particulièrement fragile à Tarhouna, deux jours après le retour du GNA. Les autorités de Tripoli ont mis en garde contre les actes de représailles ou de pillages, sous peine de poursuites pénales.
Plus largement, le ministère de l’Intérieur du gouvernement d’union a appelé les forces militaires et sécuritaires dans « les zones libérées » à veiller à protéger « les vies, la dignité et les propriétés » des citoyens.
Libye: La poussée des forces du GNA ralentit aux abords de Syrte
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