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L’indicible histoire du coronavirus en Tunisie

Le monde n’a pas fini de s’interroger sur les raisons qui logent derrière le fait que malgré le manque de ressources dont disposent ses voisins plus riches et plus puissants, la Tunisie a réussi à contenir la propagation de COVID-19 et à entamer le processus de déconfinement de son économie – accueillant même les touristes de retour à la fin du mois de juin. L’IRI (International Republican Institute), dans sa déclinaison « Democracy Speaks » livre un début de réponse. Il pense que « la transparence, la sensibilisation du public et une culture naissante d’engagement civique ont contribué à ce succès. Et d’abonder dans ce sens en estimant que « bien que les défis économiques et politiques restent considérables, la gestion de COVID-19 par la Tunisie démontre la sagesse de l’engagement du pays en faveur de la démocratie ».
Depuis l’apparition de COVID-19, beaucoup d’encre a coulé à flot pour louer les politiques de pays comme l’Islande et la Nouvelle-Zélande, bien qu’il s’agisse de pays riches, éloignés, peu peuplés et à densité de population exceptionnellement faible. En revanche, le succès remarquable de la Tunisie dans sa lutte contre la pandémie reste sous-estimé. Les premiers cas du nouveau coronavirus ont été confirmés en Tunisie le 2 mars, peu après l’apparition de l’épidémie en Europe. À ce jour, le pays n’a confirmé que 1 205 cas et 50 décès, soit à peu près le même nombre que celui enregistré dans le comté de Cumberland, dans le Maine (population : 281 674).

Il n’y a pas de raison évidente pour laquelle la Tunisie est mieux placée que d’autres pays pour gérer les retombées du COVID-19. En fait, le gouvernement tunisien a dû surmonter plus de difficultés que les autres dans sa réponse à la pandémie. Lorsque celle-ci a commencé sa propagation meurtrière à travers le monde, la Tunisie était aux prises avec une crise gouvernementale et faisait face à de possibles élections surprise, avec un système de santé sous-financé, sous-équipé et en sous-effectif.

Les clés du succès !

Pourtant, avec des ressources limitées, non pas un mais deux gouvernements différents ont agi rapidement pour contenir la propagation du virus ; d’abord celui sortant de Youssef Chahed, puis le gouvernement de coalition d’Elyes Fakhfakh. Reconnaissant l’urgence de la situation et la nécessité d’agir avec détermination, les autorités tunisiennes ont déployé un plan ambitieux de dépistage et de traitement et ont appliqué des mesures strictes de distanciation sociale. Aujourd’hui, la Tunisie semble avoir maîtrisé le virus, avec seulement une poignée de nouveaux cas au cours du mois dernier.

Le succès de la réponse tunisienne au COVID-19 repose sur la coopération d’un public informé, l’une des principales caractéristiques d’une démocratie saine. Les points de presse quotidiens du ministère de la Santé ont été soutenus par une couverture médiatique incitant les citoyens à rester chez eux, à pratiquer une hygiène personnelle stricte et à soutenir la réponse nationale à la crise. Les élus et les volontaires des ONG ont fait des heures supplémentaires pour soutenir les efforts du gouvernement et aider ceux qui en avaient le plus besoin. Des militants démocrates travaillant avec l’Institut républicain international (IRI) ont trouvé des moyens innovants pour continuer à défendre les citoyens et à assurer la surveillance du gouvernement.

L’impératif de stabilité et de redevabilité

La Tunisie est en train de déconfiner, mais le risque d’une deuxième vague du virus continue de planer. La fragile coalition gouvernementale a été unifiée dans sa réponse à la COVID-19, mais des fissures apparaissent alors que le chef du gouvernement est accusé de conflits d’intérêts et fait face à des appels à sa révocation ou à sa démission. La situation économique de la nation s’aggrave et pourrait encore précipiter une crise encore plus sérieuse. Le peuple tunisien doit maintenant relever le défi de maintenir la stabilité dans une période incertaine tout en demandant des comptes à ses dirigeants et en protégeant et renforçant ses institutions démocratiques, plaide l’IRI.

Et de conclure : « Les Tunisiens sont prompts à souligner les lacunes de leur transition démocratique, mais comme le montre la gestion de cette crise sans précédent, il y a de réels progrès à célébrer. En tant que partenaire de longue date de la transition démocratique tunisienne, l’IRI a assisté à l’introduction de libertés jusqu’alors impensables et à la démocratisation d’institutions tunisiennes clés. Dans un monde marqué par la résurgence de l’autoritarisme, la Tunisie continue de montrer que ce dont les citoyens ont le plus besoin – dans les bons comme dans les mauvais moments – c’est d’un gouvernement qui soit au service de son peuple, et non l’inverse.

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