AccueilAfriqueL'UA prend enfin sa part dans l'humanitaire et le règlement des conflits

L’UA prend enfin sa part dans l’humanitaire et le règlement des conflits

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), lors de sa 762ème réunion tenue le 9 avril 2018, a tenu une séance d’information sur la mise en œuvre effective de l’Agence humanitaire de l’UA (AUHA) : l’examen de l’impact du terrorisme et des conflits armés sur le tissu social de l’Afrique ».

Le Conseil a pris note des communications faites par le Directeur du Département des Affaires politiques de l’UA, les représentants du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (OCHA). Le Conseil a pris également note de la déclaration faite par le représentant de la Côte d’ivoire, en sa qualité de membre africain du Conseil de sécurité des Nations unies.

Le Conseil a rappelé les dispositions pertinentes du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité, y compris l’article 7(1p), qui lui donne mandat d’appuyer et de faciliter l’action humanitaire dans les situations de conflit armé ou de catastrophe naturelle. Le Conseil a en outre rappelé ses prises de position antérieures sur les défis humanitaires en Afrique, y compris les communiqués de presse PSC/PR/BR. (CDLXIX), PSC/PR/BR. (DCXCV), PSC/PR/BR (DCCXXII) et PSC/PR/BR. (DCCVII), adoptés, respectivement, lors de ses, 469ème, 695ème, 707ème et 723ème, tenues le 25 novembre 2014, 21 juin 2017, 8 août 2017 et 5 octobre 2017.

Le Conseil a exprimé sa profonde préoccupation face à la persistance des conflits et de la violence dans différentes parties du continent et à leurs conséquences dévastatrices pour les populations civiles affectées. Le Conseil a également exprimé sa profonde inquiétude devant l’ampleur et la complexité de la situation humanitaire liée aux changements climatiques, qui ont un effet négatif sur le développement humain, ainsi que face à la grave situation humanitaire née des catastrophes naturelles en Afrique.

Le Conseil a en outre exprimé sa vive préoccupation face à l’impact économique et social consécutif à la présence d’un grand nombre de personnes déplacées et de réfugiés sur les pays et les communautés d’accueil, en particulier la menace à la sécurité nationale et régionale. A cet égard, le Conseil a appelé à prendre des mesures collectives pour enregistrer et répertorier les réfugiés et demandeurs d’asile, soulignant la nécessité de préserver le caractère civil des camps et des sites de réfugiés.

Le Conseil a noté avec préoccupation l’absence remarquée de l’UA dans la plupart des opérations humanitaires, qui sont largement dominées par d’autres organisations internationales, et a souligné la nécessité pour l’UA de renforcer sa présence et son action dans les situations humanitaires sur le continent. Le Conseil a souligné que la visibilité dans de telles situations devrait être prise en charge à travers une aide concrète et un soutien aux États membres concernés et aux populations affectées, tout en réaffirmant le principe de la responsabilité principale des États pour assurer la direction dans l’initiation et la coordination de l’action humanitaire.

Le Conseil a souligné que la transformation économique du continent et les aspirations inscrites à l’Agenda 2063 et à l’Agenda 2030 sur les objectifs du développement durable ne peuvent être valablement réalisés sans s’attaquer aux causes profondes des crises humanitaires sur le continent. A cet égard, le Conseil a souligné la nécessité urgente d’agir sur les causes structurelles des déplacements forcés et des réfugiés sur le continent africain en vue de trouver des solutions durables, conformément au Droit international humanitaire

Le Conseil a demandé à la Commission de l’UA à accélérer l’élaboration des modalités pour l’opérationnalisation de l’Agence humanitaire africaine et a souligné que les mécanismes proposés devraient énoncer les politiques structurelles et les implications financières et juridiques à soumettre à l’examen des organes de décision de l’UA, en ayant à l’esprit une véritable appropriation du projet par l’Afrique. A cet égard, le Conseil a exprimé sa volonté de rester saisi du processus devant conduire à la pleine opérationnalisation de l’Agence en janvier 2019, dans le cadre général des processus de réforme de l’UA.

Le Conseil a souligné la nécessité pour la nouvelle Agence de s’inspirer des institutions existantes et des mécanismes internes des Etats membres et des Communautés économiques régionales et Mécanismes régionaux (CER/MRs) et de renforcer leur synergie tout en prêtant l’attention nécessaire aux avantages comparatifs du système des Nations unies, et gardant à l’esprit les principes de subsidiarité et de complémentarité.

Le Conseil a souligné la nécessité de financer l’Agence par les ressources africaines propres, pour assurer son indépendance. À cette fin, le Conseil a rappelé les décisions antérieures du Conseil exécutif et de la Conférence sur les sources alternatives de financement de l’UA et a réitéré la nécessité de disposer de ressources plus prévisibles, fiables et durables, en vue de permettre à l’UA de remplir d’assumer ses responsabilités au plan humanitaire. A cet égard, le Conseil a exhorté tous les États membres à mettre en œuvre de toute urgence la décision de la Conférence de faire passer la dotation auFonds humanitaire de l’UA de 2 à 4 % des contributions statutaires des États membres.

Le Conseil s’est félicité de la tenue envisagée d’une Conférence des donateurs pour mobiliser des ressources pour le réapprovisionnement du Fonds spécial d’urgence humanitaire et a appelé tous les États membres et partenaires à apporter leur appui.

Le Conseil a appelé la communauté internationale à continuer, selon une répartition juste du fardeau international, à soutenir l’UA, les CER/MRs et les États membres, ainsi que le système humanitaire international le HCR, OCHA, en vue de faire face aux crises humanitaires sur le continent, en particulier pour l’enregistrement et le répertoire des réfugiés, demandeurs d’asile et autres populations déplacées, en vue de permettre aux États et aux communautés d’accueil de mieux faire face à l’impact de leur présence. Le Conseil a appelé les Etats membres à faciliter les opérations d’enregistrement des réfugiés, des demandeurs d’asile et d’autres populations déplacées.

Le Conseil a demandé à tous les États membres, qui ne l’ont pas encore fait, à signer, ratifier et a intégrer dans leurs législations nationales tous les instruments africains et internationaux relatifs aux personnes déplacées, aux réfugiés et aux questions humanitaires en général.

Le Conseil convenu d’être tenu par la Commission de l’UA de la situation humanitaire en Afrique, y compris l’opérationnalisation de l’Agence, et de travailler en étroite collaboration avec le sous-Comité du Comité des Représentants permanents (COREP) en charge des réfugiés.

Le Conseil a décidé de rester activement saisi de la question.

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