AccueilLa UNEMorose, la révolution tunisienne, dix ans après !

Morose, la révolution tunisienne, dix ans après !

Dans deux jours, la Tunisie, où le printemps arabe a débuté, fêtera le 10ème anniversaire de sa révolution, mais les célébrations seront plus discrètes lorsqu’il s’agira de marquer la décennie qui s’est écoulée depuis que les manifestants ont chassé son leader autocratique.

L’optimisme révolutionnaire du mouvement pro-démocratie qui a déposé le président Zine el Abidine Ben Ali en 2011 a fait place au désespoir du tiers des jeunes sans emploi. Et si la Tunisie – contrairement à la plupart de ses voisins régionaux – a gardé le flambeau  d’une démocratie fragile allumée, le mécontentement populaire généralisé pousse maintenant beaucoup de gens au départ, fait remarquer le quotidien londonien « The Guardian ».

C’est que les Tunisiens constituent le plus grand nombre de migrants clandestins, plus de 12 000, qui sont arrivés en Italie l’année dernière sur des bateaux traversant la Méditerranée. Le secteur clé du tourisme du pays, déjà durement touché par une série d’attaques djihadistes en 2015, s’est pratiquement effondré en raison de la pandémie de Covid-19, laissant les stations balnéaires qui bordent son littoral, désertes  pour la plupart.

C’est en Tunisie que les révoltes ont commencé après que le jeune vendeur de rue Mohamed Bouazizi,  humilié par les autorités locales, s’est immolé par le feu le 17 décembre 2010. Son geste de désespoir a déclenché une vague de révoltes populaires à travers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, faisant brièvement naître l’espoir d’apporter la liberté politique à des millions de personnes.

Alors que ces espoirs ont été largement anéantis et que la Syrie, la Libye et le Yémen ont été plongés dans des guerres brutales, la petite Tunisie a pris un chemin plus prometteur après la fuite de Ben Ali vers l’Arabie Saoudite le 14 janvier 2011.

Depuis, le pays a eu neuf gouvernements en dix ans, mais les transferts de pouvoir se sont faits de manière pacifique, malgré les troubles initiaux et les attentats islamistes meurtriers.

Le prix Nobel de la paix a été décerné en 2015 au « Quartet » de Tunisie, composé de groupes de défense des droits de l’homme, de juristes, de travailleurs et d’entrepreneurs, « pour sa contribution décisive à la construction d’une démocratie pluraliste … dans le sillage de la révolution de jasmin de 2011 ».

 Le capitalisme de copinage

Une nouvelle constitution adoptée en 2014 par les islamistes et l’opposition a été saluée comme une avancée historique. Le pays a depuis organisé plusieurs élections jugées équitables par les observateurs locaux et étrangers, la dernière ayant porté au pouvoir le président Kais Saied, un juriste, à la fin de 2019.

D’anciens blogueurs ont lancé des médias indépendants et un cinéma tunisien revitalisé ose désormais aborder des sujets autrefois tabous, tandis qu’une société civile dynamique a émergé. Mais le mécontentement a été alimenté par le malaise économique persistant, largement imputé à une classe politique déchirée par des luttes intestines.

Les critiques accusent les familles puissantes de maintenir un système capitaliste de copinage où les règles et les lignes de crédit les protègent de la concurrence ouverte.

L’économie s’est contractée de 9 % en 2020, selon la Banque mondiale, et les gens sont descendus dans la rue une fois de plus dans les régions marginalisées pour demander des emplois et des investissements.

Le secteur public a augmenté les salaires et gonflé sa masse salariale, le nombre de fonctionnaires ayant augmenté de 50 % entre 2010 et 2017.

Mais cela n’a pas répondu aux « attentes énormes », constate un journaliste de la place. « Les différents gouvernements ont essayé d’acheter la paix sociale sans avoir une politique à long terme de développement économique ou d’intégration sociale ».

« Au nom de l’histoire »

La crise a alimenté la nostalgie dans certains milieux pour la stabilité des années sous Ben Ali. Certains anciens manifestants se remémorent avec amertume les années qui se sont écoulées depuis qu’ils se sont mobilisés pour « la liberté, le travail (et) la dignité nationale », souvent à grands frais personnels.

Selon un premier décompte effectué par les autorités tunisiennes en 2012, 338 personnes ont été tuées et 2 147 blessées lors du soulèvement populaire. Des chiffres ramenés à 129 tués et 634 blessés dans une liste publiée en ligne en octobre 2019 par le Comité supérieur tunisien des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Alors que de nombreuses victimes et familles attendent toujours d’être reconnues et indemnisées, peu de responsables ont eu à rendre des comptes. Certains occupent aujourd’hui des postes de haut niveau dans la police ou l’armée.

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1 COMMENTAIRE

  1. la révolution n’a apporté qu’une démocratie fragile la liberté de parole et l’inflation des partis politiques et l’instabilité gouvernementale le reste est négative surtout sur le plan économique sociale financière sociétale,sécuritaire inflation endettement ,descente du dinar aux enfers l’ouverture des frontières aux migrants légaux et clandestins des subsahariens et l’émigration clandestine des tunisiens vers les cotes italiennes la spéculation ,le marché parallèle la contrebande ,le banditisme ,les importations illicites et prohibés le sinistre record d’exportation des terroristes tunisiens vers le moyen orient et la corruption etc beaucoup de tunisiens regrettent aujourd’hui le régime de Bourguiba / Nouira et dans une certaine mesure le régime de Ben Ali

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