Pour la Tunisie, 2024 aura été une année sans pareille pour prendre rang parmi les pays particulièrement actifs dans le domaine des énergies renouvelables(ER).
Elle a sélectionné quatre projets totalisant 500 MW lors de la première phase de l’appel d’offres de 1 700 MW, le meilleur tarif étant de 0,029 EUR (0,030 USD) par kWh.
Parmi les lauréats de l’appel d’offres AO-01-2022 figurent trois projets de 100 MW proposés par des promoteurs : l’un par Qair International SAS sur un site à El Ksar (Gafsa), l’autre par Scatec ASA sur un site à Mezzouna (Sidi Bouzid), et le troisième par Voltalia SA sur un site à Menzel Habib (Gabès).
Le quatrième projet, proposé par l’Etat dans le cadre de l’appel AO-03-2022, a été attribué à Qair International. Il a aura une capacité de 198 MW et sera construit sur le site d’El Khobna (Sidi Bouzid).
Le producteur indépendant français d’énergie renouvelable a assuré, déjà, qu’il avait donné le coup d’envoi de la construction de deux parcs solaires en Tunisie, qui ajouteront 20 MWp à la capacité de production d’électricité du pays.
Les fermes photovoltaïques seront installées dans la ville de Feriana, dans le gouvernorat de Kasserine, au centre-ouest de la Tunisie. Qair détient 100 % du premier projet de 10 MW, tandis que le second est une coentreprise avec la société d’exploration pétrolière et gazière Mazarine Energy. Après la phase de construction, les deux projets seront exploités par l’entreprise française.
Les centrales de Feriana devraient avoir une production combinée d’électricité d’environ 44 GWh, soit suffisamment pour couvrir la consommation de 30 000 foyers tout en réduisant les émissions de dioxyde de carbone de 17 000 tonnes. Chacune des installations, qui sera connectée à une sous-station de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) située à proximité, devrait être mise en service en février 2025.
1 000 GWh par an
Ces projets devraient être opérationnels en 2027 et produire environ 1 000 GWh par an, soit environ 5 % de la production nationale d’électricité de la Tunisie. Les centrales solaires devraient permettre d’économiser 250 000 tonnes de gaz naturel par an, pour une valeur d’environ 125 millions de dollars.
Dans le cadre du même programme, le ministère tunisien de l’Industrie, des l’énergie et des mines prévoit de recevoir des offres pour au moins deux projets éoliens, chacun d’une capacité de 75 MW, d’ici la fin mars 2025.
La construction des parcs solaires est soutenue par un financement par emprunt de 7,8 millions d’EUR (8,2 millions d’USD) de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Leur exploitation devrait améliorer la résilience du réseau national tunisien et contribuer à l’objectif du pays d’atteindre une part de 35 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, précise le site Renewables Now
Il est utile de rappeler, pour compléter le tableau, que la Tunisie avait précédemment attribué cinq projets d’énergie solaire photovoltaïque d’une capacité combinée de 500 MW dans cinq gouvernorats : 200 MW à Tataouine, 50 MW à Tozeur, 50 MW à Sidi Bouzid, 100 MW à Kairouan et 100 MW à Gafsa. Ces projets devraient être opérationnels à partir de 2025.
Dividendes et opportunités économiques
Le développement à grande échelle des énergies renouvelables peut catalyser la croissance en Tunisie de plusieurs manières : premièrement, en réduisant les coûts énergétiques et en diminuant la nécessité de subventions ; deuxièmement, en rendant cette énergie verte et en minimisant la dépendance aux combustibles fossiles importés, contribuant ainsi à l’équilibre de la balance commerciale ; et troisièmement, en attirant des investissements directs étrangers dans la production industrielle et les exportations vertes, créant ainsi des emplois et des opportunités économiques. A cette fin , la Banque Mondiale, en particulier, travaille en étroite collaboration avec le gouvernement tunisien pour intégrer pleinement la vision d’une transition énergétique verte au cœur de la transformation industrielle, sociale et économique du pays.
