AccueilLa UNEPourquoi ce gouvernement dit-il seulement aux autres ce qu'il veut faire chez...

Pourquoi ce gouvernement dit-il seulement aux autres ce qu’il veut faire chez nous ?

Le lundi 24 juin 2024, la ministre de l’Economie, Feriel Ouerghi, recevait Ousmane Dione. Elle était la seule parmi ses trois hôtes, à en croire les photos, en présence de laquelle il a esquissé un sourire, « Le ministre a passé en revue les principales tendances de développement pour la prochaine étape et les réformes les plus importantes sur lesquelles le gouvernement travaille actuellement afin de stimuler l’activité économique et d’accélérer le rythme de la croissance, en particulier les réformes liées à l’amélioration du climat des investissements et des affaires et à la promotion du développement humain », disait le communiqué de presse du ministère, qui n’a pas encore reçu la presse, corps intermédiaire nécessaire dans une démocratie représentative et pas encore populaire, depuis fin janvier 2024. « الشعب يريد المعلومة ».

–        Dites, au peuple aussi Madame, à quelle sauce il va être mangé ?

La ministre a aussi évoqué « les tendances et stratégies les plus importantes qui ont été approuvées, concernant les progrès dans la transition énergétique, le dessalement de l’eau de mer, le recyclage des eaux usées et d’autres programmes (…), la réforme et à la restructuration des entreprises publiques afin qu’elles puissent retrouver leur efficacité et leur rôle actif sur la scène économique du pays, exprimant son aspiration à ce que la Banque mondiale, en particulier la Société financière internationale, contribue à cet effort national à travers un appui technique et en bénéficiant de l’expérience de la Banque dans ce sens ». De cette stratégie, personne ne sait quoi que ce soit. Qui l’a mise en place ? Le chef de tout l’Etat, qui avait limogé un l’ancien ministre Samir Saïed pour avoir élaboré une pareille stratégie, est-il d’accord ? Comment compte-t-elle stimuler cette croissance qui ne décolle plus depuis des lustres ? Où en est le texte d’amélioration du climat des affaires ? De tout cela, la ministre a certainement parlé avec son invité de la BM venu exprès pour cela. Le peuple qui va payer tout cela, soit en crédits, ou en sacrifices sur sa qualité de vie, n’a-t-il pas le droit de savoir « à quelle sauce il va être mangé » ? « الشعب يريد المعلومة » Madame la ministre !

–        En voie de recouvrement ? Dites au peuple comment !

Le même jour devant le Gouverneur de la BCT, le Vice-président de la Banque Mondiale pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) était mis au courant des « réformes économiques menées par la Tunisie dans un contexte de tarissement des ressources financières extérieures (…) », les efforts de la Tunisie pour stabiliser son économie, laquelle a « fait preuve d’une résilience remarquable » selon Fethi Nouri, sûr que « même si les prévisions tablent sur un taux de croissance réalisable de 1,4%, les perspectives d’affermissement de l’économie tunisienne permettraient de dépasser cette estimation ». Le Gouverneur de la BCT disait, tout aussi sûr de lui, qu’en Tunisie « la situation s’apparente à un processus de recouvrement de la croissance » et évoquait devant l’équipe de la BM, « les efforts de la BCT pour assurer un niveau rassurant de réserves de change, la stabilité de la monnaie nationale et la réduction de l’inflation s’inscrivent dans cette démarche ». Il a, dans ce sens, insisté sur « l’importance de donner la visibilité nécessaire au secteur privé, qu’il a qualifié « d’acteur majeur dans la création de richesse ».

Fethi Nouri a, peut-être, expliqué à son invité où il a trouvé les indices du recouvrement, surtout lorsqu’il remplit les réserves en devises par l’épargne en importation qui induit les petites pénuries récurrentes, mais n’a pas fait autant avec la presse de son pays qu’il ne rencontre toujours pas. Il ne lui a pas dit, non plus, si on pouvait considérer le dernier communiqué de la CA de la BCT, capable de donner une quelconque visibilité aux opérateurs ?

Dans le communiqué de cette réunion, on apprend que « MM. Nouri et Dione ont examiné les possibilités d’appui budgétaire de la Banque Mondiale ». Or, on sait que les appuis budgétaires sont généralement du rôle du FMI, non de la BM. La BCT changerait-elle son fusil d’épaule ? La BM (Banque Mondiale) serait-elle prête à jouer ce rôle ? « الشعب يريد المعلومة » Monsieur le Gouverneur !

–        Un gouvernement du genre « aidez-nous avec le silence »

Et le séjour de Dione en Tunisie se terminait devant un aréopage d’au moins 6 ministres pour parler du « futur programme de coopération » autour de six axes. Et toujours aucun détail sur ce que prépare ce gouvernement taciturne qui semble abhorrer la presse, pour le peuple, le combien et le comment de ce qu’il compte faire !

La seule exception pourrait être le ministre des AE Nabil Ammar qui semble avoir arrêté de faire le pigeon voyageur, et qui maintient contact, jusque-là récurrent mais pas régulier, avec la presse de son pays,mais ne donne interviews qu’à la presse étrangère !

Autrement, comme son chef, le chef du gouvernement « Made in Saïed » ne reçoit pas les journalistes et ne s’adresse à eux que par voie de communiqués repris intégralement par les institutions des médias publics, n’explique rien de ce qu’il dit en communiqués laconiques, où les noms des participants à ses réunions prennent parfois plus de place que les informations contenues, et dont les communiqués des CM sont une simple dissertation de projets de loissans aucun détail, ce qui renvoie automatiquement aux cerbères des services de presse des ministères concernés, lesquels, s’ils ne sont pas injoignables, « ne donnent change de justice ». « الشعب يريد المعلومة » Monsieur le chef de gouvernement !

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -