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Quand le phosphate va…..

La Tunisie a repris ses exportations de phosphate après une interruption de 11 ans et projette d’en vendre sur le marché mondial plus de 300 000 tonnes cette année en raison d’une forte augmentation de la demande mondiale et au moins 600 000 tonnes l’année prochaine.

Serait-ce l’exorde d’une renaissance  tant  espérée mais très souvent inhibée par des épisodes d’agitation d’apparence sociale mais sous-tendus par des intérêts bassement politiques  qui ont toujours prévalu sur ceux du bassin minier et plus généralement du pays en son entier sous la forme d’un manque à gagner cumulé de dizaines de milliards en devises fortes.

Si le bassin minier arrivait, cette fois-ci, à exorciser ses démons, la Tunisie aurait aisément retrouvé   son statut  de premier exportateur pour profiter de la forte hausse des prix des engrais due à la guerre en Ukraine. Déjà, les demandes  proviennent de pays comme la France, le Pakistan, le  Brésil, l’Indonésie et  la Turquie.

Au demeurant, la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) s’apprête à focalisera, lors de la période restante de l’année 2022, sur la récupération de ses clients traditionnels sur le marché mondial, grâce à une stratégie d’approvisionnement au profit de plusieurs clients d’Asie et d’Europe.

Après plus de 10 ans de suspension des exportations tunisiennes de phosphates vers ces acheteurs, la priorité est à la relance des exportations tunisiennes en phosphate commercial, dans le cadre d’un plan qui couvre le reste de l’année 2022, à travers le transit vers les marchés mondiaux de 300 mille tonnes de phosphate, indique une source de la CPG à la TAP.

Un atout de taille

Dans ce contexte, la CPG s’apprête à exporter près de 50 mille tonnes, vers des clients en France, Brésil et en Turquie avant la fin du mois de mai courant, les mêmes clients traditionnels que la Tunisie avait perdu ces dernières années à cause de l’effondrement de la production nationale qui a régressé au niveau d’environ 4 millions de tonnes actuellement, contre près de 8 millions de tonnes en 2010″, fait savoir la même source.

Par ailleurs, le responsable a tenu à souligner les demandes croissantes que la Tunisie reçoit actuellement des notamment des pays susmentionnés, en raison de la qualité supérieure du phosphate tunisien dans les usages agricoles, « un atout de taille qui contribuera à la récupération des clients traditionnels de la CPG et, par conséquent, la relance des exportations tunisiennes de phosphate », ajoute-il.

La demande accrue sur le phosphate tunisien coïncide avec la hausse remarquable des prix des phosphates et des engrais sur les marchés mondiaux, « une conjoncture qui serait à même de réajuster les équilibres financiers de la CPG, mis à mal pendant ces dernières années », note le responsable.

Des prix élevés et volatils

Les débouchés pour le phosphate tunisien comme pour celui du Maroc et de la Jordanie, par exemple, sont légion, et les prix sont plus qu’alléchants.  C’est ainsi que les  engrais ont encore pris 10% au premier trimestre 2022 après la hausse de 80% en 2021. Le fait que les prix de cet intrant soient élevés et volatils fait craindre une faible disponibilité d’engrais en 2022-2023, laquelle pourrait avoir des répercussions négatives sur la production alimentaire et la sécurité alimentaire.

Cette année, la Banque mondiale estime qu’ils augmenteraient encore de 70% avant de baisser en 2023. « La forte hausse des prix des intrants tels que l’énergie et les engrais pourrait provoquer une baisse de la production alimentaire, notamment dans les économies en développement. L’utilisation réduite d’intrants pèsera sur la production et la qualité des aliments, ce qui affectera les disponibilités alimentaires, les revenus des populations rurales et les moyens de subsistance des pauvres », indique John Baffes, économiste senior au sein de la division Perspectives de la Banque mondiale.

Selon toute vraisemblance, la Tunisie sera en état de répondre à une partie significative des besoins  de marché mondial, pour peu qu’elle renoue &avec ses niveaux d’antan  quand la  machine de production délivrait  en moyenne 15 000 tonnes par jour sont produites en Tunisie. Mais, suite à la  crise sanitaire et la recrudescence des mouvements sociaux dans la région de Gafsa, la production de phosphate a péniblement atteint les 2,7 millions de tonnes, bien loin des prévisions de 4,3 millions. A son pic, ce chiffre était le double. En quelques années, la Tunisie est passée du cinquième au douzième rang mondial des pays producteurs, selon un classement de l’Institut d’études géologiques des Etats-Unis.

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