AccueilLa UNEQuand le silence n'est pas grand, tout le reste est faiblesse

Quand le silence n’est pas grand, tout le reste est faiblesse

Il s’était livré en live, à la télé où il avait fait le coming-out de son entreprise de gestion des déchets. Il s’est très maladroitement défendu devant les députés, après que son avocat-ministre Mohamed Abbou a failli à justifier ce que tous, dont le président de l’instance de lutte contre la corruption, considèrent un conflit d’intérêts.
Il a ensuite, assez violemment, agressé chez eux ceux qui lui avaient donné leur confiance pour gouverner, en leur lançant au visage son méprisant « Yabta chouwaya يبطى شويه », presqu’un grossier « Yabta filhabta يبطى في الهبطة». Deux répliques, dans tous les cas, indignes d’un chef de gouvernement.

Mais l’homme était connu pour être suffisant, altier, hautain presque dédaigneux et arrogant pour ne pas se fendre d’au moins une excuse, malgré les remarques qui lui avaient été faites par plus d’un député à l’ARP. Une assemblée, en partie encouragée par le mot d’ordre d’Ennahdha et la mauvaise défense d’Ettayar qui s’ils lui sauvaient la face, l’enfermeraient aussi dans leur seul soutien.

Revenu de la séance matinale, qui le marquera à jamais et fera certainement de celui à qui plus d’un député avait rappelé les échecs électoraux, un chef de gouvernement plus atrabilaire, aigri et donc moins efficace, Elyes Fakhfakh se mure dans le silence sur l’affaire du conflit d’intérêts qui lui avait valu un mauvais quart d’heure.

A la fin d’une journée à oublier, l’homme d’affaires qu’il avait oublié d’effacer de son CV politique, avait déjà décidé de ne plus rien raconter de sa malheureuse entreprise, et avait jeté ses prises de notes sur les questions relatives à son accusation de soupçons de conflit d’intérêts et passa à autre chose. Mais son silence n’en fut pas plus grand, et ressemblait davantage à de la faiblesse, non encore assumée.
Et si on pouvait comprendre son retour à l’obligation de réserve sur une affaire qui fera l’objet d’une enquête parlementaire et, peut-être, d’une enquête judiciaire, on comprendrait mal son silence sur deux questions posées par le député Iyadh Elloumi.

Un silence sur 2 questions, peut-être coupable !

Deuxième intervenant lors de la séance matinale du vendredi à l’ARP, le député du parti de l’opposition Qalb Tounes, lui avait demandé si la société « Valis » où Fakhfakh ne serait qu’un simple petit actionnaire, avait pris part au soutien financier aux efforts de l’action de lutte contre le Covid-19. Ce fonds de récolte des dons de tous les Tunisiens, particuliers et entreprises, avait été mis en place depuis mars 2020. Il avait surtout été suivi d’un discours du chef du gouvernement, d’un ton dur à l’égard de tous ceux, et notamment des entreprises, qui en auraient les moyens et qui ne mettraient pas la main à la poche pour aider le pays. Une menace, à peine voilée, vite reprise par le ministre de charge du dossier de la confiscation, et qui avait soulevé un tollé chez l’organisation patronale tunisienne.
Le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a éludé cette question, lors de ses réponses aux questions des députés, vendredi dernier.

Le député Iyadh Elloumi avait aussi posé la question au chef du gouvernement et actionnaire à une entreprise commerciale ayant signé contrat public, pour connaître si cette entreprise comptait prendre part à l’emprunt obligataire, désormais dit emprunt « obligatoire » exclusivement destiné aux entreprises tunisiennes. Et sur cette question aussi, Elyes Fakhfakh était passé sans répondre. Il ne se reconnaissait, peut-être pas, dans le dicton qui disait que « charité bien ordonnée commence par soi- même », signifiant que l’effort de soutien au pays commence par le sien propre !

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