Le Fonds mondial pour la nature WWF (Bureau Afrique du Nord) insiste sur l’impérieuse urgence de déployer des efforts collectifs pour protéger les systèmes environnementaux dans les zones côtières, en raison de la montée plus rapide du niveau de la Mer Méditerranée au cours des prochaines décennies, menaçant de disparition certaines de ces zones à l’horizon de 2050.
Et de préciser que « l’infrastructure de base et les activités humaines dans les zones côtières en Afrique du Nord sont les plus exposées aux changements climatiques.
Le Fonds mondial a rappelé que l’élévation du niveau de la mer résulte du réchauffement climatique actuel sans précédent, dû à de nombreuses activités humaines, notamment les émissions des gaz à effet de serre des pays industrialisés. Ce réchauffement climatique a causé une fonte des glaces aux pôles Nord et Sud, ainsi qu’une montée du niveau de la mer.
Il a, également, souligné que la fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les cyclones tropicaux de grande intensité et les vagues de chaleur marine, augmente le risque d’inondation dans les zones côtières et constitue une menace réelle pour la population.
A noter qu’une étude pour le moins inquiétante parue fin 2023, a concerné la montée des eaux en Méditerranée. Réalisée par trois chercheurs européens rattachés à l’Institut national de géophysique et de volcanologie d’Italie et de l’université néerlandaise de Radboud, ce document indique que la montée des eaux sur les côtes de la Méditerranée serait plus rapide que prévu.
En cause, le réchauffement climatique et la fonte des glaces mais surtout un autre facteur qui n’est pas assez pas pris en compte jusqu’à ce jour, selon les trois chercheurs : l’affaissement des sols marins, dus à des phénomènes naturels comme la tectonique des plaques, mais aussi aux activités humaines comme le pompage d’eau.
Selon les dernières prévisions du Giec (Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui est un organe des Nations unies chargé de l’évaluation objective de la recherche scientifique sur le changement climatique, le niveau des eaux devrait augmenter de 50 centimètres d’ici 2050. Des prévisions sous-estimées selon les trois chercheurs, en l’absence de la prise en compte du facteur d’affaissement ou soulèvement des sols. Ainsi, le phénomène de montée des eaux serait, pour eux, supérieur de 62% par rapport à ces dernières estimations du Giec.
D’après le site « Futura »(portail web de vulgarisation scientifique), des chercheurs ont constaté que le niveau de la Méditerranée semble augmenter de plus en plus vite. Il s’est élevé de 0,7 mm par an entre 1945 et 2000, de 1,1 mm par an entre 1970 et 2006 et de 3 mm par an ces deux dernières décennies !
Tunisie : Une perte e terres de 1,6 milliard $
L’élévation du niveau de la mer pourrait affecter environ un quart de la zone côtière de la Tunisie d’ici 2050, avec un potentiel de perte totale de terres de 1,6 milliard de dollars, confirme un rapport de la Banque mondiale.
On s’attend à ce que la probabilité d’inondations catastrophiques soit multipliée par dix, et le coût de la réhabilitation des infrastructures routières à la suite de ces seules inondations pourrait atteindre 277 millions de dollars d’ici 2050. Ces risques mettent non seulement en péril les moyens de subsistance des personnes vivant sur la côte et dans les zones inondables, mais également le statut international du pays en tant que destination importante pour les voyages et le tourisme.
Le rapport appelle également à des actions stratégiques pour remédier à la pénurie d’eau, notamment la rationalisation de la demande en eau, le renforcement des réseaux de distribution pour réduire les pertes et le gaspillage d’eau, et la protection des écosystèmes, en particulier les bassins versants, les écosystèmes oasiens, les forêts et les zones humides afin d’accroître la disponibilité de l’eau et la résilience aux chocs climatiques.