AccueilLa UNERéférendum : La diaspora a commencé à voter. Une participation jugée faible!

Référendum : La diaspora a commencé à voter. Une participation jugée faible!

Le vote est en cours pour les Tunisiens expatriés, appelés à  se prononcer  par voie de référendum par oui ou par non  sur  le projet de la Constitution de la nouvelle République, un texte  qui n’a de cesse, depuis sa publication  par son auteur , le président de la République, Kais Saied, de nourrir polémiques et controverses et même mouvements de protestation .

Le vote de la diaspora tunisienne se déroule se déroule, trois jours durant  46 pays  avant que les Tunisiens ne se rendent aux urnes dans les bureaux de vote  sur tout le territoire de la République, pour donner leur avis, le 25 juillet.

On estime que 7 % des Tunisiens vivent en dehors de la Tunisie, la majorité d’entre eux  résidant  en France et en Europe.

Selon Farouk Bouaskar, le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), quelque  614 isoloirs ont été installés à l’étranger aux fins du vote  de la diaspora tunisienne,  principalement dans les ambassades et consulats tunisiens.

Nombre d’analystes et d’observateurs  s’attendent  à ce que la participation soit faible, alors qu’une large part de la société tunisienne, expliquent-ils,   ne voient pas d’un bon œil  les changements prévus, qui incluent une énorme centralisation du pouvoir  entre les mains du président de la République.

Selon de récents sondages réalisés par The Economist, relayés par le site « The New Arab », Kais Saied lui-même perd pied auprès des Tunisiens, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, et devient de plus en plus impopulaire à mesure qu’il tente de faire avancer ses projets.

La Constitution proposée donnerait au président le pouvoir de nommer et de révoquer les ministres du gouvernement et de déclarer l’état d’exception, tout en supprimant la possibilité pour le Parlement de contrôler les actions du président et de son gouvernement.

Pendant ce temps, l’économie tunisienne elle-même est en grande difficulté, le chômage atteint 16 % et l’inflation a dépassé 8 % depuis le début de l’année.

Amendement de  la loi électorale

S’adressant à Arabi21, le groupe d’observateurs électoraux « Mourakiboun » a déclaré avoir été témoin d’un certain nombre d’irrégularités dans le processus de référendum.

« Le cadre juridique pour la tenue d’un référendum a subi des changements fondamentaux en très peu de temps – ce qui est incompatible avec les normes internationales », a déclaré sa directrice  Raja Jabri.

« Le changement le plus important est la restructuration de la commission électorale indépendante par décret présidentiel, en avril. Le président Saied a nommé – directement ou indirectement – les membres et le président de la commission, qui seront en place pour quatre années supplémentaires », a-t-elle ajouté.

« Les normes internationales dénoncent le fait d’apporter des changements aux organes ou aux lois électorales si près d’un scrutin aussi important », rappelle-t-elle.

Les changements rapides, selon Mourakiboun, mettent en doute l’indépendance de la commission et jettent une ombre sur le respect des conventions internationales de vote par le président Saied.

La rue est divisée

À quelques heures du  référendum , des centaines de Tunisiens étaient encore dans les rues pour manifester contre le projet de texte présenté par le président de la République  Des responsables du parti d’inspiration islamique Ennahdha se sont retrouvés parmi les manifestants à Tunis samedi, accusant le président Kais Saied d’avoir pris le pouvoir depuis l’année dernière.

La nouvelle Constitution vise à donner moins de pouvoir au Parlement, comme le permettait la Constitution de 2014. Un amendement considéré comme une menace pour la démocratie  aux yeux de beaucoup de ceux qui louent le texte de 2014 inspiré par le Printemps arabe de 2011. « Je suis venue participer en tant que femme tunisienne, pour dire que j’approuve la Constitution de 2014 et que je dis non au référendum, non à la Constitution d’un seul homme, non à la concentration du pouvoir dans les mains d’une seule personne, non à la destruction des institutions en Tunisie », a expliqué une  citoyenne citée par la presse internationale.

La prise de pouvoir initiale, le 25 juillet 2021, par Kais Saied, a été, néanmoins  saluée par de nombreux Tunisiens, qui en ont assez du système politique post-révolution souvent bloqué.

Mais ses détracteurs ont mis en garde contre le risque d’un retour à l’autocratie, dix ans après le renversement en 2011 de l’ex président  Zine el Abidine Ben Ali par un soulèvement  populaire.

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