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Seuls à Sousse, en l’absence de Bouden et de Rabhi, les hommes d’affaire parlent des pénuries et de la spéculation

L’ouverture officielle, ce vendredi 9 décembre 2022 à Sousse des journées de l’entreprise, a été marquée cette année par l’absence de la cheffe du gouvernement tunisien Najla Bouden, remplacée au pied levé par la ministre de l’industrie Neila Gounji. Etait aussi attendue, la ministre du commerce et du développement des exportations Fadhila Rebhi, mais n’a pu assister tout compte fait. Nul ne connaît les raisons pour l’une comme pour l’autre, mais le débat fut sauvé malgré tout.

L’IACE (Institut arabe des chefs d’entreprises) en tant que Think Tank économique œuvrant pour l’amélioration de l’environnement des affaires en Tunisie, a organisé pour la 36ème année consécutive les journées de l’entreprise. Il s’agit de l’une des plus grandes manifestations économiques de la région.

Le thème retenu pour cette année est « L’Entreprise & la sécurité ; la sécurité : Liberté & Souveraineté », et porte sur la stagnation de la consommation mondiale combinée à la pression continue sur les matières premières.

  • Troubles sociaux et pérennité de l’entreprise

Mohamed Rekik, spécialiste en Finance et céréalier, a précisé qu’en 2022, lors de la crise russo-ukrainienne, les entreprises s’attendaient à un manque de matières premières, une pénurie provoquée par les fonds d’investissement des géants d’industrie qui disposent de beaucoup de liquidités.

« Nous pouvons finalement dire que le déséquilibre du marché international est provoquée par la spéculation. Face à ce constat, le marché mondial s’autorégule tout seul, nul besoin d’intervention »

La Tunisie est un tout autre phénomène selon le responsable, qui porte sur un manque de matière première, et bien évidemment, ce qui a été annoncé en termes de spéculation, selon ses dires, c’est bien les entreprises actant dans les matières premières qui en font les frais.

En outre, les entreprises ont connu de graves problèmes d’approvisionnement, qui ont indirectement impacté la production, la compétitivité, et le pouvoir d’achat du consommateur. « Quand le prix augmente, la marge des industries est érodée et baisse considérablement. »

  • Les mesures immédiates

L’Etat doit, selon Rekik, intervenir afin de réguler le système de gestion des aliments, en augmentant le quota de l’orge, du son, et du blé, octroyés aux unités d’aliments de bétail.

Cette action permettra de fournir aux agriculteurs un produit avec un meilleur apport nutritif pour la préservation des aliments, et à moindre coût. Cela permettra également de réguler les circuits de distribution, et diminuer ainsi l’effet de la spéculation. Car il y a des produits où la spéculation est de taille, à l’instar du son de blé, qui sort de la minoterie à 232 dinars la tonne, et arrive à l’agriculture à 650 dinars, ce qui n’est pas normal, selon le responsable car il y a beaucoup d’intermédiaires.

L’Etat doit également agir sur le coût du transport, car aujourd’hui, il y a une loi qui interdit l’utilisation de camions supérieurs à 35 tonnes, en même temps, le responsable a précisé que les camions ne peuvent transporter qu’une vingtaine de tonnes. « Il faut 50% de plus dans la flotte, les traversées ont une consommation énergétique énorme, et un encombrement des routes, qui impactent sur l’apport de ces entreprises ».

Le responsable a, indiqué que le problème récurrent des subventions pèse lourdement sur les finances des entreprises, à cause de la charge financière qui est excessivement élevée, et a, par ailleurs suggéré que l’Etat trouve le moyen de régler les subventions, dans le secteur laitier, les minoteries etc. Une priorité au même titre que le salaire des employés, selon ses propos.

  • Les failles selon Ennaifer

Nafaa Ennaifer, membre du bureau exécutif de l’IACE, a affirmé que développer des productions sur place s’avère impératif. « La tendance générale est d’équilibrer les besoins vitaux par l’établissement de relations de coopération avec les pays », dit-il.

Quand on parle de mix énergétique, et que pour améliorer ce mix énergétique, il fallait des investissements dans l’énergie renouvelable, et que ces investissements n’ont pas eu lieu à cause de certains blocages, selon les dires du responsable, il ne faut pas, par la suite regretter des surcoûts d’avoir des augmentations de tarifs, car des mesures devaient être mises en place, et ne l’ont pas été à la fin.

A la question de la régulation, Ennaifer a indiqué qu’imposer à des opérateurs privés d’investir à perte est tout simplement inadmissible, « car il faut des dispositions de la part des autorités ». A-t-il précisé.

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