C’est un John Kerry visiblement très inquiet qu’on a vu parler à la presse ce lundi 02 mai 2016 au terme de son entrevue à Genève avec l’envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie, Staffan de Mistura. Le secrétaire d’Etat américain a déclaré que la situation en Syrie actuellement est « à bien des égards hors de contrôle ».
Kerry a dit qu’il allait appeler dans la journée son homologue russe Sergueï Lavrov pour qu’il s’active de son côté auprès du régime syrien afin que les parties en conflit respectent l’accord sur la cessation des hostilités. Mais le secrétaire d’Etat américain a tout de suite ajouté qu’il ne promettait pas un miracle…
En fait le cessez-le-feu, comme il l’a rappelé, tient assez bien dans l’ensemble du territoire, mais la reprise des bombardements des troupes syriennes sur Alep depuis quelques jours est en train de lézarder l’accord que Russes et Américains ont eu tant de mal à arracher. Kerry a affirmé que le régime syrien a délibérément visé trois cliniques et un grand hôpital, causant le décès de médecins et de patients. « L’attaque sur cet hôpital est inimaginable » et « cela doit cesser », a-t-il ajouté.
Des chiffres concordants font état de plus de 250 civils tués, dont une cinquantaine d’enfants, depuis que les canons ont recommencé à parler à Alep, le 22 avril 2016. C’est une violation flagrante de la trêve, même si le régime argue qu’il s’en prend à des rebelles qui eux-mêmes auraient rompu les accords.
« Les deux parties, l’opposition et le régime, ont contribué à ce chaos, et nous allons travailler ces prochaines heures intensément pour essayer de restaurer la cessation des hostilités », a dit pour sa part Kerry, avant d’ajouter : « A cet effet, la Russie et les Etats-Unis ont accepté qu’il y ait plus de personnel à Genève, travaillant 24/24 heures et 7/7 jours » pour mieux veiller sur le respect de la trêve.
Le secrétaire d’Etat américain a par ailleurs déclaré à propos d’un « mécanisme » de suivi : « Nous allons essayer ces prochaines heures de voir s’il est possible de parvenir à un accord, non pas pour simplement remettre sur pied la cessation (des hostilités, ndlr) mais pour créer une voie à suivre pour que la cessation tienne non pas un jour de silence ou deux » mais plus.
Il a conclu en ces termes : « Nous préparons un meilleur mécanisme, mais nous avons besoin de volonté politique ».