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Tabboubi & Majoul avec la mine des mauvais jours . Salaires et approvisionnement en cause !

On aura rarement vu, comme en ce jour du 12 septembre 2022, les patrons des deux syndicats (ouvrier et patronal), faire si grise mine en présence du chef de tout l’Etat. Presqu’une mine d’enterrement, devant un Kais Saïed qui les sermonnait, Noureddine Tabboubi à propos du résultat, temporaire, des négociations salariales, et Samir Majoul  au sujet de la pénurie de plusieurs denrées alimentaires et qui, si elle se diversifie, ne semble pas vouloir pour autant se terminer.

  • Kais Saïed monte au créneau depuis Carthage

Selon une source syndicale que nous qualifierons de « mécontente », entre UGTT et gouvernement, tout marchait comme sur des roulettes, jusqu’à lundi dernier, à propos des augmentations salariales. Un accord, initial, aurait été trouvé pour une augmentation annuelle de 5 % qui satisfaisait tout le monde, malgré les déclarations de principe mécontentes de l’UGTT.

Un élément essentiel dudit accord n’a pourtant pas été fuité. Le fait que quatre des 5 % seraient supportés directement par le budget de l’Etat, et le reste (1 %) par le biais d’une partie de la contribution sociale de l’Etat chez la CNRPS, ce qui ressemblait à s’y méprendre à une augmentation déguisée. Cela, car au-delà des 4 %, le ministère des Finances risquait de déséquilibrer le budget et d’approfondir la crise financière de cette Caisse sociale.

Et c’est ainsi que le taux global effectif de l’augmentation de 5 % a finalement été communiqué à l’UGTT, et a fini par fuiter. Il semblerait cependant, selon notre source qui a requis l’anonymat, que les responsables du FMI à Tunis aient eu vent des détails de l’accord UGTT-Gouvernement, et y aient opposé leur refus, au motif qu’il est contraire à l’accord verbal d’un plan d’assistance financière à la Tunisie. Et c’est ainsi que, amer de s’entendre accuser d’être un gouvernement « à la solde du FMI », le gouvernement de Najla Bouden a fini par se résoudre à communiquer à la centrale syndicale la nouvelle proposition de 4 %, sûr qu’elle va la refuser et quitter in-situ la table des négociations. Et c’est ce qui fut « partiellement » fait le soir même, tient à préciser notre source sans autre explication.

« Le groupe de négociation de l’UGTT a été le soir du lundi choqué par une proposition non négociée auparavant (…) et une justification irrationnelle et non argumentée, attribuant cela à des facteurs extérieurs au cadre des négociations », disait ainsi une information écrite le soir même par l’organe  de l’UGTT « Achaâb-News ». Tout y est dit sans les détails ajoutés par notre source. Elle signait ainsi une fin de non-recevoir à l’offre de 4 % d’augmentation sur trois ans, bien que l’accord ne doive contenir aucune contrepartie syndicale, notamment sur une possible garantie de paix sociale au moins sur la même période des augmentations.

  • Quel rôle pour le patronat Utica dans la pénurie ?

Intervint alors l’audience du chef de tout l’Etat, où la présence du patron des patrons Samir Majoul n’avait théoriquement rien à voir avec les négociations directes entre UGTT et gouvernement et n’y avait jamais participé auparavant, ressemblait plus à une couverture pour deux hommes depuis longtemps en bisbille politique qu’à une présence en lien directe avec le sujet de base de la rencontre qu’ était la négociation salariale. Un ménage à trois donnait, de plus, l’occasion à Kais Saïed de maintenir une certaine distance officielle politique avec l’opposant de fait qu’est Noureddine Tabboubi, et l’image d’un chef d’Etat soucieux de tout ce qui se passe sur la scène sociale, du pouvoir d’achat du Tunisien de manière globale, du portefeuille jusqu’au couffin.

Et c’est là que s’explique la mauvaise mine de Majoul, tout aussi grise au cours de cette audience que celle de son partenaire Tabboubi et leurs visages défaits sur les écrans. Le fait est en effet que la pénurie et les hausses de prix, qui sont en grande partie imputables au peu de moyens de l’Etat épisodiquement incapable de traiter la pénurie par l’abondance (Cas des importations de sucre, de café, ou de farine) et d’en endiguer ainsi la hausse des prix à la distribution grand-public, ne pouvait être orchestrée que par des agents économiques dépendant de l’UTICA.

L’Office du commerce est l’importateur et distributeur officiel. Toutes ses ventes sont consignées dans des registres officiels. Et s’il n’a pas l’autorité directe de contrôler le circuit de l’après sortie de ses entrepôts, il a le pouvoir de collaborer avec les agents du contrôle économique, et il ne s’en prive pas. Sauf que le contrôle en porte-à-porte nécessite des moyens humains colossaux, ce que le ministère du Commerce n’a pas.

D’où des appels, jusque-là restés lettre morte, à la centrale patronale de jouer son rôle d’accompagnateur de tout l’effort national de maîtrise des prix, et de sensibilisation au sacrifice partagé en période de crise, en acceptant, par exemple, de baisser leurs marges bénéficiaires, et de faire de l’Out-Box en matière de vente comme les promotions ou la vente sous marque blanche, ou sous marque distributeur.        

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