AccueilChiffreTunis -Alerte contre l’exode des élites et l’isolement de l’économie !

Tunis -Alerte contre l’exode des élites et l’isolement de l’économie !

Deux ans après la révolution, la Tunisie est encore loin d’être stabilisée. La colère gronde toujours. Le chômage, les disparités régionales et les déséquilibres économiques étaient aux racines de cette colère. Les problèmes qui ont existé dans l’ère de Ben Ali persistent encore. Les signes de changement et les perspectives de développement ne sont pas au rendez-vous. Tous les indices économiques clignotent au rouge. Un taux de croissance révisé à la baisse ! Une loi de finances complémentaire devrait voir le jour ! Un taux d’inflation qui ne cesse de grikmper ! Revenus et production en berne et un endettement extérieur qui ne cesse de s’approfondir ! Lors de l’ouverture du dialogue national sur la relance économique, samedi, à Tunis, Radhi Meddeb, expert économique, a déclaré que la situation économique actuelle de la Tunisie pose plusieurs menaces et il a alerté contre l’exode des élites, la marginalisation de l’économie nationale, l’isolement économique ou encore l’approfondissement du gap social. Il a expliqué que le secteur bancaire se trouve, aujourd’hui, face à plusieurs difficultés structurelles et que tous les secteurs sont menacés de faillite (Industrie, phosphates, agriculture, PME, commerce, tourisme). Radhi Meddeb, à appelé, dans ce cadre, à accélérer l’organisation des élections et reprendre la confiance vis-à-vis des citoyens, des acteurs économiques, des partenaires et des investisseurs étrangers ainsi que des touristes. Il a appelé également, à rompre avec le modèle économique actuel basé sur les bénéfices, les avantages et les liens avec le pouvoir. Selon lui, la reprise reste tributaire de la stabilité politique et sécuritaire et l’élaboration d’un plan de route clair pour les prochaines échéances. « C’est la seule solution pour la relance de l’économie et le rétablissement de la confiance des investisseurs », a-t-il dit.

Wided Bouchamaoui, a appelé, pour sa part, à assurer la stabilité sécuritaire, garantir les conditions nécessaires pour l’activité économique, arrêter le courant des perturbations sociales anarchiques, les mouvements non encadrés et les grèves qui ont été à l’origine de fermeture d’un bon nombre d’entreprises étrangères et le départ de plusieurs investisseurs étrangers vers des pays concurrents de la Tunisie. C’est ainsi qu’elle a appelé à inscrire le droit de la liberté de joindre le travail dans la nouvelle constitution. « Il ne faut interdire à aucun Tunisien de joindre son travail et exercer des pressions sur lui quelle que soit la raison», a-t-elle ajouté.

Wided Bouchamaoui a dressé un tableau sombre sur l’économie tunisienne, faisant savoir que les difficultés économiques sont devenues insupportables et que les principaux indices de l’économie national ont reculé d’une manière effrayante et alarmante. Elle a affirmé, en outre, que cette rencontre pourrait être la dernière occasion pour sauver notre économie. Elle a plaidé, également, pour la mise en place de nouvelles visions et de nouvelles feuilles de route urgentes qui concordent avec la nature de la situation économique actuelle du pays et pour l’élaboration de réformes à moyen et à long termes. Wided Bouchamaoui a appelé, aussi, à identifier les priorités du pays et réviser plusieurs questions relatives au dossier économique et examiner les causes qui ont handicapé la réalisation des projets dans les régions de développement régional. Selon elle, les conditions de vie dans ces régions sont honteuses. La présidente de l’Utica a recommandé de lutter contre la contrebande et de traiter le dossier de financement des projets des nouveaux promoteurs .

De son côté, Houssine Abassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du Travail (UGTT) a appelé à revoir le modèle de développement actuel pour qu’il réponde efficacement aux exigences d’une économie de marché générant emploi et croissance. Il est urgent, selon lui, d’éloigner le spectre de violence et d’éviter les tiraillements sur la rédaction de la constitution et le respect des libertés.

Le président de la République, Moncef Marzouki a mis l’accent, quant à lui, sur l’importance de la stabilité politique pour dynamiser l’économie. Il a demandé, également, la levée des interdictions de voyage dont sont frappés plusieurs hommes d’affaires. Il a appelé à la mise en place d’un mécanisme de réconciliation entre l’Etat et les hommes d’affaires concernés, ajoutant que le nombre des hommes d’affaires impliqués dans des affaires de corruption ne dépasse pas les 0,4% de l’ensemble de cette population », a-t-il déclaré en soulignant, cependant, que les hommes d’affaires sont appelés à payer les impôts. L’objectif est d’éviter le recours à l’endettement extérieur puisque les ressources de l’Etat sont limitées. Au sujet des événements de Jebel Chaanbi, Moncef Marzouki a indiqué qu’il s’agit d’une tentative pour déstabiliser le pays. Et de préciser que la Tunisie ne peut être qu’un pays démocratique, voire un pays des entreprises et un pôle démocratique pour les droits de l’Homme.

Khadija Taboubi

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