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Tunis : Moins d’un milliard DT dans les caisses de l’Etat, à la veille du départ de Larayedh.

On ne sait pas encore quand est-ce que le gouvernement d’Ali Larayedh partira, mais il est, depuis jeudi 9 janvier 2013, officiellement, sur le départ. L’intéressé ne semblait, en tout cas, ni pressé ni affecté de le faire, lorsqu’il annonçait à Carthage sa démission avec un large sourire de circonstance.

A son départ, Ali Larayedh laissera une Tunisie économiquement très affectée. C’est d’abord une balance commerciale déficitaire de -11808,1 MDT. C’est ensuite une inflation, officielle, de 6%. C’est enfin un taux de chômage de 15,7 % dû notamment à l’engorgement de la fonction publique par des milliers d’emplois sans aucune création de valeur ajoutée. A son départ, Larayedh avait embrasé la Tunisie avec des mesures fiscales que son propre parti, Ennahdha au pouvoir, avait votées contre l’avis de toute l’opposition et qu’il défendait lui-même, assis à côté de son ministre des Finances sur les bancs de l’ANC. Et lorsque le chef du gouvernement décidera de présenter sa démission, il se désavouera, publiquement, et désavouera le ministre d’Ettakattol, en annonçant la suspension des mesures fiscales qu’Elyès Fakhfakh confirmait pourtant quelques heures plus tôt.

A son départ aussi, Ali Larayedh laissera des réserves en devises de 11525 MDT (chiffre du 8 janvier 2013), soit l’équivalent de 106 jours d’importation. Des réserves, assez confortables certes, mais que la Banque Centrale ne doit ni à une importante hausse du commerce extérieur ni à une flambée du tourisme et encore moins à une augmentation des transferts des Tunisiens résidant à l’étranger. Un matelas de devises dû à l’endettement, une dette à presque 30 %, selon des chiffres officiels de la BCT, utilisée à des fins de consommation et non à l’investissement et à la création de la valeur.

A la date du 8 janvier 2013, le gouvernement Ali Larayedh ne laissera que 994 MDT, moins d’un milliard DT, dans les caisses de l’Etat. Le compte courant de la trésorerie aura ainsi juste de quoi payer les salaires, c’est-à-dire une somme mensuelle de 600 MDT. Le compte de la trésorerie est certes fluctuant au gré des dépenses, force est cependant de constater que ce compte a toujours flirté, durant la période des gouvernements d’Ennahdha, avec le fil du rasoir.

A leur départ que beaucoup de Tunisiens espèrent définitif, sans trop de conviction, Larayedh et son parti auront ainsi livré un pays au bord du gouffre financier et économique. Ils laisseront aussi au nouveau chef de gouvernement des caisses pas assez vides pour les blâmer et pas assez remplies pour s’en féliciter. Ils pourront, pourtant, par la suite, lorsque viendra le temps des campagnes électorales, se targuer d’avoir appauvri l’Etat pour engraisser le citoyen. Il ne serait pas hasardeux, à ce sujet, de dire «engraisser un certain citoyen».

Jamais, en effet, le trafic en tous genres n’a été aussi florissant et incontrôlable que pendant les deux années de règne d’Ennahdha. Jamais aussi, le Tunisien n’a aussi peu travaillé que pendant les deux années de gouvernement Nahdhaoui. Jamais encore, l’employé tunisien n’aura encaissé autant d’augmentations salariales sans aucune production supplémentaire de valeur ajoutée. Jamais enfin, le Tunisien ne se sera fait payer de jours de grève, bien qu’illégales, et de journées de sit-in tout aussi illégales, que pendant le règne de la Troïka sur le ministère des Affaires sociales et celui des Finances. L’argent n’a ainsi jamais manqué, au cours de ces deux années de pouvoir Nahdhaoui en Tunisie. Ce n’est pourtant pas le citoyen qui s’était appauvri, mais uniquement l’Etat. Des chiffres officiels de la BCT confirment que les comptes bancaires n’ont plus connu le rush qu’ils avaient vécu au début de l’année 2011. 750 MDT avaient alors quitté les coffres des banques tunisiennes pour les coffres privés et les dessous de matelas. A la BCT, on nous affirme de manière solennelle, que cette somme a, depuis plusieurs mois, regagné les circuits bancaires.

Après deux années de pouvoir complet, il serait aussi inapproprié d’oublier de signaler les multiples voix qui évoquent un rapide enrichissement de plus d’un membre des deux gouvernements d’Ennahdha et leurs acquisitions immobilières. Il serait alors temps de demander au chef du gouvernement partant et à ses ministres de publier leurs comptes et leur patrimoine.

Demander aussi à la Cour des Comptes d’avoir le courage de demander des comptes aux deux gouvernements d’Ennahdha. Demander enfin au nouveau chef de gouvernement d’auditer les principaux ministères qu’il se prépare à remettre à de nouveaux ministres. Mehdi Jomaa se doit ainsi d’auditer, avant qu’il ne soit audité lui-même !

Ka. Bou.

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