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Tunisie : La BCT lance la chasse à ceux qui cachent leur argent

Les billets de banque de 20 dinars (type 1992), de 30 dinars (type 1997) et de 50 dinars (type 2008) cesseront d’avoir cours légal et pouvoir libératoire à partir du 1er janvier 2013.

Ces trois types de billets seront échangés aux guichets de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) et à travers toutes ses agences situées dans les différentes régions du pays, et ce jusqu’au 31 décembre 2017, selon une source à la BCT.

D’après la même source, les billets de 20 dinars et de 50 dinars seront remplacés, car ils comportent des symboles de l’ancien régime, alors que le billet de 30 dinars sera retiré du marché, pour son inefficacité dans les transactions financières journalières.

A l’évidence, l’argument invoqué pour le remplacement des billets de banques en question, ne convainc personne, tant il est inopérant et « tiré par les cheveux ». Le régime déchu de la Nouvelle Ere a disparu depuis bientôt deux ans, et ses icones, symboles et représentations sur la monnaie fiduciaire auraient pu être effacés d’un trait de plume depuis belle lurette. Et ce n’est pas maintenant que l’on juge judicieux et opportun de le faire.

Ensuite, la rapidité avec laquelle les trois types de billets de banque, et non des moindres en valeur, cesseront d’avoir cours légal et pouvoir libératoire (à compter du 1er janvier 2013) a de quoi étonner. Mais, il ne serait pas interdit de penser que l’institut d’émission, sans estimer qu’il y a le feu, cherche à accélérer le processus et à mettre en place au plus vite tous les mécanismes et procédures liés au remplacement et à l’impression des billets de banque.

A la vérité, les autorités monétaires, en l’occurrence la banque centrale, sont de mois en moins en mesure de fournir au secteur bancaire des flux de liquidités qui vont croissant. Les besoins en liquidité des banques ont continué de monter en flèche malgré une certaine amélioration au niveau des recouvrements des crédits, ce qui a amené la BCT à poursuivre son intervention sur le marché monétaire par l’injection de 5.442 MDT en moyenne par jour au mois d’octobre, pour ne citer que ce mois.

 

C’est que les épargnants et plus encore les entreprises sont de plus en plus gagnées par la fièvre de la thésaurisation qui est, comme l’entendent les experts, un terme technique économique décrivant une accumulation de monnaie pour en tirer un profit ou par absence de meilleur emploi. Autrement dit, il s’agit de conserver son argent sans le faire fructifier. C’est une forme d’’épargne. Mais, ceci ne fait pas circuler l’argent et donc ne stimule pas l’économie. En intégrant dans les phénomènes monétaires et l’incertitude dans la vie économique comme influençant bien les prévisions des agents économiques et particulièrement des entrepreneurs, il va sans dire que, en période d’instabilité politique et d’insécurité, les agents économiques ont tendance à détenir une épargne de précaution qui prend la forme de thésaurisation.

A vrai dire, il s’agit d’amener, plutôt de contraindre les ménages et les entreprises à réinjecter dans le circuit économique les fonds qu’ils avaient retirés des banques, à la suite de la Révolution. Le président de la République par intérim de l’époque, avait pris un décret dans ce sens, qui ne semble pas avoir en l’effet escompté. L’argent ainsi retiré s’élevait officiellement à quelque 750 millions de dinars, mais , en fait, il faut compter le triple de ce montant . On comprend dès lors pourquoi l’institut d’émission se décide à prendre des mesures plus radicales comme celle de retirer de la circulation les grosses coupures et les remplacer par d’autres toutes nouvelles. Se trouvant ainsi le dos au mur, les adeptes du bas de laine et des coffres-forts, n’auraient plus alors qu’à reprendre le chemin des banques.

Une autre analyse circule dans les milieux financiers et bancaires en guise d’explication de la décision de remplacer les billets de banque de 20, 30 et 50 dinars. Elle viserait plus particulièrement les hommes d’affaires qui avaient, dès l’aube de la Révolution, retiré leurs fonds des banques, de peur de s’exposer à des poursuites sur l’origine de leurs avoirs. Leurs craintes se sont accentuées d’autant, alors que la justice transitionnelle tarde à venir les dissiper et que rien n’est venu rassurer les hommes d’affaires, dont des centaines sont encore frappés par l’interdiction de voyager et d’autres restrictions.

Voilà pourquoi de multiples voix s’élèvent pour que ce climat délétère et chargé de suspicion laisse la place sans plus tarder à une architecture d’affaires à la faveur de laquelle les hommes d’affaires se sentiraient rassurés sur leurs investissements, et la machine économique pourra enfin redémarrer, au plus grand bien de la lutte contre le chômage et la réalisation d’une meilleure croissance.

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