L’ex gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Taoufik Baccar , a mis en garde , dans un post sur sa page facebook, contre le recours au financement extérieur, « arme à double tranchant…pouvant mener à la ruine ».
Il estime que le problème tient moins au niveau de la dette qu’à sa maturité laquelle s’est beaucoup rétrécie, ce qui augure d’une augmentation prochaine de la dette qui viendrait à échéance et des difficultés de remboursement que cela pourrait entraîner d’autant que ces financements ont été utilisés pour couvrir des dépenses de fonctionnement et des déficits qui ne sont pas générateurs de croissance.
Il note que « de plus en plus, la dette à rembourser est celle contractée après 2011 en raison du raccourcissement des maturités des nouveaux emprunts contractés », prévoyant « des temps difficiles devant nous », expliquant que les crédits contractés auprès du FMI, sont d’une courte maturité » et que « le service de la dette pourrait rapidement atteindre le seuil de 7 à 8 milliards de dinars et représenterait une sérieuse menace au Budget de l’Etat et à la Balance de Paiement ».
« Si par malheur la croissance économique ne reprend pas d’ici là, la Tunisie n’aura plus de choix que de rééchelonner sa dette, ce qu’elle a toujours refusé de faire jusqu’à présent. C’est dire l’importance de tout mettre en œuvre pour une reprise de la croissance et cela ne peut se faire qu’à travers la mobilisation de toutes les énergies et les potentialités du pays et la libération des initiatives », prévient-il.
« Seuls la mise en œuvre d’un ambitieux programme de reforme, d’une réconciliation économique et financière, et l’arrêt de la diabolisation de l’Administration et des hommes d’affaires sont à même d’assurer un tel objectif. Il faut remettre la machine économique en marche ; il en va de la suivie de ce pays et de l’avenir nos enfants », conclut Taoufik Baccar.