Manifestement, le déficit pluviométrique commence à constituer un motif de vive préoccupation pour la Tunisie. Les précipitations enregistrées durant les derniers mois de l’année en cours n’ont pas été à leur niveau habituel. A l’appel du ministère des Affaires religieuses, des prières de la pluie ont été accomplies dans plusieurs mosquées de la Tunisie, mais la manne du ciel se fait encore attendre…Il fait franchement beau depuis plusieurs mois et les températures sont en hausse comme si c’était le printemps.
Dans une récente déclaration accordée à Africanmanager, le secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques auprès du ministère de l’Agriculture, Abdallah Rabhi, a annoncé que la baisse des réserves des barrages a atteint 486 millions mètres cubes entre début septembre à ce jour, ajoutant que la baisse au Nord-ouest est estimée à 81% comparée au taux de la saison précédente, et celle au Sud-uest est de 70%.
Rabhi a assuré qu’une série de mesures ont été prises suite au déficit pluviométrique enregistré essentiellement au cours de cette année.
Le secrétaire d’Etat a fait savoir que les services du département de l’agriculture en collaboration avec toutes les parties concernées œuvrent afin de résoudre le problème du barrage de l’oued Medjerda.
Les agriculteurs tirent la sonnette d’alarme…Les grandes cultures sont en péril !
Plusieurs agriculteurs tunisiens ont tiré la sonnette d’alarme et ont affirmé que le déficit pluviométrique générera de mauvais impacts essentiellement sur les grandes cultures et affectera sans doute la prochaine saison agricole 2020/2021, ce qui a entraînera par la suite une grande baisse de la production.
La sécheresse a sévi dans plusieurs régions, celles du Nord, du centre et du Sud qui n’ont pas reçu des quantités suffisantes de pluie. Les agriculteurs mettent en garde contre ce danger et appellent les autorités concernées à lancer toute une stratégie afin d’éviter la sécheresse.
Baisse de 30% des ressources en eau d’ici 2030
Selon le plan climat présenté par la Tunisie en 2018, à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCUNCC), une diminution de 30% des ressources en eau conventionnelles de la Tunisie sera prévue d’ici 2030 et une baisse des ressources en eau de surface sera également enregistrée d’environ de 5%.
La Tunisie perdra, ainsi, environ 150 millions de mètres cubes (m3) de ses ressources actuelles en raison de l’élévation du niveau de la mer et de l’augmentation de la salinité dans les aquifères côtiers.
Le pays devrait, donc, se préparer à des phénomènes extrêmes, non seulement, au niveau des politiques de l’Etat, mais aussi à une échelle plus restreinte (communautés locales, individus) pour prévenir les risques des changements climatiques et en atténuer les impacts, en particulier en ce qui concerne la ressource en eau, vitale pour la survie et pour la croissance économique…