AccueilLa UNETunisie : Les expatriés se font remonter les bretelles !

Tunisie : Les expatriés se font remonter les bretelles !

Face à une situation morose marquée par une crise politique, pour l’instant, sans issue, la satisfaction des attentes des citoyens demeure un défi de taille dans un pays où l’activité économique est menacée notamment avec la réticence des investisseurs et les craintes des bailleurs des fonds.

Comment peut-on alors agir pour assurer les équilibres macro-économiques du pays tout en allégeant la pression sur le marché de l’emploi ? La réponse est simple. Pour plusieurs acteurs, il semble opportun de reconsidérer les relations économiques des Tunisiens à l’étranger avec leurs pays compte tenu de leurs poids.

Un défi qui reste difficile à relever étant donné que le souci majeur des expatriés est de soutenir leurs familles et non plus de contribuer à la promotion économique du pays. Ce constat est conforté par un chiffre : seulement 4% des transferts des tunisiens résidant à l’étranger vont à l’investissement alors que le reste sert à couvrir les dépenses de consommation.

Un long chemin à parcourir

Partant de cette vérité, une table ronde consultative s’est tenue en coordination avec la société civile tunisienne autour du thème « enjeux de migration et développement ».

Cette rencontre vient suite à la tenue du dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement organisé à New York, les 3 et 4 octobre dernier.

Houcine Jaziri, secrétaire d’Etat aux migrations et aux Tunisiens à l’étranger a affirmé, dans son intervention, qu’il y a encore des difficultés assez insurmontables qui nécessitent un travail approfondi et une consultation de haut niveau pour assurer une meilleure contribution de nos ressortissants dans l’activité économique.

L’implication de tous les intervenants s’avère une nécessité, selon Jaziri, reconnaissant, cependant, que «l’on a certes commencé à traiter ce dossier, mais nous avons encore du mal à aller jusqu’au bout». Le secrétaire d’Etat a expliqué cette difficulté par le fait que la Tunisie passe par une période transitoire et qu’il n’y pas d’autres choix que de travailler ensemble ».

Une position partagée par Barbara Datwyler Scheuer, directrice de coopération à l’ambassade de Suisse en Tunisie, qui a précisé que son pays a renforcé son engagement envers la Tunisie pour réaliser cet objectif.

Imbriquer l’apport des migrants dans le développement soutenu

Habib Louizi, Directeur général de l’Office des Tunisiens à l’Etranger a, de son côté, jugé utile d’imbriquer l’apport des migrants dans le développement durable du pays.

D’après une enquête mixte OIM/OTE réalisée en 2011 auprès des ressortissants tunisiens vivant en France et en Italie, 86% des personnes interrogées souhaiteraient être impliquées dans le développement de la Tunisie. Les transferts globaux le confirment. En effet, ces transferts n’ont pas cessé d’augmenter depuis 2007atteignant 3539 milliards de dinars en 2012 contribuant ainsi pour 5% au PIB.

« Cet apport est certes louable, mais l’objectif est de faire en sorte que les migrants participent pleinement à la dynamique du développement par des investissements productifs capables d’impulser la création d’emplois et de participer à la mise en place d’infrastructures dans le cadre d’une coopération public-privé », a affirmé Habib Louizi pointant du doigt la situation actuelle et les effets perturbateurs des départs à l’étranger.

Comment faire ?

Lorena Lando, chef de mission de l’organisation internationale pour les migrations en Tunisie, nous a indiqué que la migration a un rôle à jouer dans le développement du pays. Ceci nécessite une stratégie à développer.

C’est la raison pour laquelle la société civile devrait jouer un rôle déterminant. « Il faut être des connaisseurs et travailler ensemble », a-t-elle insisté avant de constater que « ce n’est pas uniquement le rôle du secrétariat de l’Etat. Au contraire, c’est le rôle de tous les acteurs pour avoir les vis-à- vis, et ce pour mettre en place une stratégie migratoire ».

Dans le même ordre d’idées, Lorena Lando a relevé que le tissu associatif devrait s’apprêter à une forte interaction entre migration et développement.

Wiem Thebti

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