Il est très important que les pays du Maghreb réaffirment aujourd’hui avec force leur volonté commune de créer un marché maghrébin de l’électricité avec la perspective de l’intégration avec le marché européen. Un tel processus favoriserait l’investissement dans le secteur, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables.
Lors de la tenue, ce mardi 18 février 2020, de la réunion annuelle du Comité Maghrébin de l’électricité (COMELEC), le PDG de la Société Tunisienne de l’Électricité et du Gaz (STEG), Moncef Harabi a annoncé que le marché maghrébin intégré d’échange d’électricité entrera en service à l’horizon 2025.
Prônant une » coopération approfondie et constructive pour un intérêt commun », Harabi a précisé, dans une déclaration accordée à la TAP, qu’il s’agit d’un marché d’échange d’électricité regroupant les cinq pays du Maghreb (100 millions d’habitants) et d’une capacité de production d’électricité d’environ 45 mille mégawatts.
Il permettra, selon lui, de fixer un tarif du transport de l’électricité d’un pays à l’autre, affirmant que le comité est actuellement en train d’étudier la possibilité de créer des centrales électriques communes à l’instar d’une centrale électrique en Tunisie financée par l’Algérie ou vice versa et des stations de stockage d’électricité dans l’un des pays maghrébins.
Le 1er responsable de la STEG a passé en revue l’existence de deux formules d’échanges d’électricité et l’échange d’une énergie contre une autre gratuitement ou la vente et l’achat de l’électricité, ajoutant que la Tunisie exporte vers la Libye avec une contrepartie et importe de l’Algérie également avec une contrepartie.
Harabi a appelé toutes les parties concernées à renforcer la coopération maghrébine en la matière, bien évidement avec la Libye, ce pays qui connaît ces dernières années une crise. Dans le même ordre d’idées, il a assuré aux médias que la Tunisie a un excédent dans la production d’électricité grâce aux stations de Mornaguia et de Radès et que l’entreprise oeuvre actuellement à répondre aux besoins de la Libye en électricité.
Nécessité de la mise en place d’une infrastructure moderne
Sur un autre volet, le patron de la STEG a fait savoir que les pays maghrébins disposent chacun d’un plan solaire de production de l »électricité à partir des énergies renouvelables, notamment la Tunisie, l’Algérie et le Maroc, ajoutant que la Mauritanie vient de mettre en place un plan pour produire de l’électricité à partir de l’énergie éolienne.
Il a, dans ce contexte, insisté sur l’importance d’intégrer les projets d’électricité dans la région à travers la mise en place d’une infrastructure développée.
Lors de son intervention, Lakdher Chouraib , secrétaire général du COMELEC, a pour sa part, affirmé qu’il s’agit d’une coopération fructueuse et solide, assurant que ce marché maghrébin pourrait voir le jour avant 2025, vu l’infrastructure développée dans la région. Il a rappelé que le Comité Maghrébin de l’Électricité est un organe qui a été créé en juin 1974 et comprend les sociétés maghrébines de l’électricité(…).
Depuis 46 ans, le COMELEC fournit des efforts louables afin de mettre en place une infrastructure dans le secteur de l’électricité dans le Maghreb arabe, dont la création de 4 lignes de liaison électrique entre le Maroc et l’Algérie à haute tensio ( 625 kv) et de 5 lignes de liaison respectivement entre la Tunisie et l’Algérie et la Tunisie et la Libye…
A rappeler que l’objectif de ce marché est d’aboutir à une vision commune, à même d’assurer une intégration régionale, à travers une transition énergétique où les énergies renouvelables auraient une place de choix. Les pays concernés par ce projet doivent coopérer pour assurer un climat régional et préserver le parcours d’un partenariat durable. Cela demande un engagement collectif permettant de coordonner les efforts.
