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Tunisie : Plaidoyer pour une relecture des impératifs du développement régional

Les défis de la compétitivité et de l’emploi dans le cadre de la transition démocratique en Tunisie ont fait l’objet d’une étude exposée, mardi 8 mai 2012, par le ministère de l’Investissement et de la Coopération internationale en coopération avec la banque européenne de l’Investissement (BEI).

L’étude, réalisée par le bureau d’études belge (Analysis for economic decisions) a été financée par la BEI à hauteur de 175 mille euros. Entamée depuis septembre 2011, l’étude est à sa phase de diagnostic et d’évaluation. L’objectif de cette phase de l’étude est de poser, dans les domaines couverts par l’étude (compétitivité, environnement des affaires, emploi et développement régional), un diagnostic de situation mettant en évidence les atouts et opportunités dont l’économie tunisienne peut tirer avantage, mais aussi les faiblesses qu’elle doit corriger et les risques contre lesquels elle doit se prémunir. « Chaque volet ouvre un certain nombre de propositions qui devraient servir comme feuille de route pour  le gouvernement tunisien », a indiqué Abdellatif Mahmoud, universitaire et chercheur tunisien, dans une déclaration à Africamanager. 

Le séminaire a été également une occasion de débusquer  des pistes de réflexion afin de fournir des éléments de réponse aux questions soulevées par les problèmes de compétitivité, d’emploi et de disparités de développement régional auxquels l’économie tunisienne est confrontée. Il s’agit ainsi de dynamiser l’environnement des affaires et de la formation afin de donner plus de chance à ceux qui ne trouvent pas encore de l’emploi.

Améliorer la compétitivité des entreprises tunisiennes pour qu’elles trouvent d’autres sources de compétitivité a été également privilégié par l’étude. C’est dans ce cadre que Abdellatif Mahmoud a proposé une relecture des impératifs du développement régional dans la mesure où cette approche a été principalement fondée sur un code d’incitations à l’investissement qui cherchait à créer des emplois sans considérer la qualité. « Il fallait créer de l’emploi en considération de la qualité de travail, des qualifications, de la valeur ajoutée et du contenu technologique », a-t-il insisté.

L’importance de cette rencontre, selon lui, réside dans le fait de « donner des idées assez nouvelles et développer un système de suivi », a indiqué Abdellatif Mahmoud en relevant  l’absence d’un système de suivi en Tunisie, « l’essentiel est de suivre ce qui a été déjà réalisé et ce qu’on doit réaliser », a-t-il expliqué en soulignant que le diagnostic de l’étude est très intéressant, mais ceci n’empêche pas de  passer à une étape supérieure s’articulant autour de la mise en route d’un certain nombre de propositions.
Selon Alaya Bettaieb, secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Investissement et de la Coopération internationale, l’étude va permettre d’identifier tous les obstacles à l’encouragement de l’emploi notamment dans les zones de développement régional. Il est indispensable, selon lui, de faire face aux défis de la création de l’emploi principalement la culture de l’entreprenariat et l’employabilité des diplômés du supérieur. Le secrétaire d’Etat a évoqué aussi certains défis sur le plan tant réglementaire que financier et infrastructurel empêchant certaines régions à accueillir des projets.

Au sujet du développement régional, le secrétaire d’Etat a indiqué que l’orientation des investissements vers les régions de l’intérieur est une conviction pour pallier les déséquilibres qui existent entre les régions côtières et celles de l’intérieur. En revanche, « Il faut se rattraper sur le plan infrastructure pour attirer davantage d’investisseurs dans les régions à travers la création des zones industrielles dans les régions, principalement à Sidi Bouzid où il n’existe aucune zone industrielle, a expliqué le secrétaire d’Etat, dans une déclaration à Africanmanager.

En effet, s’agissant des aspects démographique et de niveau de vie, l’étude a révèle l’existence d’une opposition entre, d’une part, le Grand Tunis et les régions de l’Est et, d’autre part, les régions de l’Ouest où la population est moins dense, moins urbanisée, s’accroît moins rapidement, et dont le niveau de vie est moins élevé.

Pour remédier à certaines faiblesses identifiées par le diagnostic, plusieurs propositions ont été avancées. Elles ont concerné l’amélioration de l’efficacité et l’efficience des aides publiques aux entreprises, l’élargissement des marchés accessibles aux entreprises du régime général et l’allégement de la contrainte de financement qui pèse sur le développement des PME. Il a été également proposé de renforcer les dispositifs d’appui à l’innovation, de réduire les désajustements entre l’offre et la demande d’emplois et de mobiliser le potentiel de croissance des régions de l’intérieur.

Khadija Taboubi

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