887,5 MDT, tel est le montant du chiffre d’affaires réalisé par les trois opérateurs téléphoniques tunisiens pendant le premier trimestre de l’exercice 2022. Pour les six premiers mois, le total des revenus encaissés par le trio « Tunisie Télécom », « Ooredoo Tunisie » et « Orange Tunisie », dépassait de peu les 1,775 Milliards DT. Pour tout l’exercice 2021, les « 3 Majors » du secteur des télécommunications réalisaient un chiffre d’affaires d’un peu plus de 3,528 Milliards.
Comme les opérateurs, le régulateur qu’est l’INT reste cependant « motus et bouche cousue » sur les bénéfices des trois opérateurs, le montant de TVA qu’ils devaient reverser à l’Etat ainsi que l’IS et la contribution conjoncturelle au budget de l’Etat.

Le tout, dans un marché qui tire le plus gros de ses revenus du grand public (621 MDT au 2ème trimestre 2022, contre 236 pour le marché des entreprises, dit aussi marché de gros), et où la téléphonie fixe ne représentait plus que 3,3 % dans un marché tiré par la téléphonie mobile (32,8 %) dont le taux de pénétration était à fin juin dernier de 130,5 % et affichait plus de 15,425 millions d’abonnés, et la Data mobile (31,7 %).
Un marché, où l’opérateur historique n’arrivait toujours pas à se départir de cette étiquette qui lui colle à la peau d’éternel second de la classe, et qui se laisse chaque année encore plus grignoter sa PdM par les concurrents.
A la fin du 2ème trimestre 2022, l’opérateur public de l’Etat tunisien (qui détient aussi des parts dans les deux autres Majors du fait de la confiscation), ne représentait qu’une PdM (Part de Marché) de 37,2 %, loin derrière Ooredoo qui contrôlait 40,1 du marché. En décembre 2010, Tunisie Télécom détenait 40,8 % du marché tunisien du Mobile, loin derrière les 53,3 % de « Tunisiana » avant qu’elle ne devienne « Ooredoo ». En 10 ans, cette dernière aura perdu 10,8 points, moins que les 8,7 points de Tunisie Télécom, qui restera cependant toujours le second de la classe.
Un 2ème de la classe, qui perdait le 25 mai 2022, sa plainte contre son concurrent direct Ooredoo qu’il accusait de bloquer les SMS commerciaux de « Jumia-Food », après avoir perdu, le 4 mai de la même année, une autre plainte contre le même concurrent, que TT accusait alors de « Clash Marketing ». Dans les deux affaires, le régulateur décidait de ne pas tenir rigueur à Ooredoo « pour avoir déjà reçu plainte sur le même sujet ». Il faut dire que, dans ce secteur, le crêpage de chignon professionnel est continu et général, comme en témoignent les 180 plaintes qui ont déjà fait l’objet de décision de l’INT.