AccueilLa UNETunisie : Une marée humaine a accompagné Chokri Belaid à sa dernière...

Tunisie : Une marée humaine a accompagné Chokri Belaid à sa dernière demeure

Des millions de Tunisiens ont rendu, ce vendredi 8 février, un ultime hommage à Chokri Belaid , assassiné , mercredi, alors qu’il quittait son domicile. A Tunis, pas moins d’un million 400 mille personnes ont accompagné le martyr jusqu’à sa dernière demeure dans une atmosphère empreinte d’un émouvant recueillement mais aussi d’une vive colère suscitée par cet acte odieux et unique dans les annales de la Tunisie moderne.

Cette colère vise principalement le pouvoir islamiste comme en témoignent les multiples slogans scandés par les jeunes et moins jeunes qui ont participé aux obsèques nationales faites à l’illustre disparu

Dés les premières heures de la matinée, les citoyens ont commencé à affluer vers le domicile parental de Chokri Belaid dont la dépouille a été déposé à la maison de la culture de Jebel Jelloud, sa ville natale, pour permettre à des centaines de milliers de Tunisiens de défiler devant son cercueil.

Le cortège funèbre s’est ensuite ébranlé vers le cimetière de Jellaz . Le cortège funèbre a mis plusieurs heures pour y arriver d’une véritable marée humaine évaluée par les services du ministère de l’Intérieur à 1,4 million. Une mobilisation record alors que la population tunisienne compte moins de 11 millions d’habitants.

Bravant la pluie et le mauvais temps, la foule scandait des slogans contre le régime et le parti islamiste au pouvoir Ennahda: «Ghannouchi, assassin, criminel», «La Tunisie est libre, terrorisme dehors».

Les funérailles ont été marquées par des incidents et quelques affrontements avec les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes sur des casseurs qui ont mis le feu à une dizaine de voitures face au cimetière, dans le sud de Tunis, où l’opposant devait être inhumé, provoquant un bref mouvement de panique, selon un policier. Une épaisse fumée et des flammes étaient visibles aux abords du cimetière.

Pendant ce temps, sur l’avenue Habib Bourguiba au cœur de Tunis, les policiers ont pourchassé à coup de matraque et de gaz lacrymogènes des dizaines de jeunes manifestants hostiles au pouvoir scandant « dégage, dégage », cri de ralliement lors de la révolution de 2011 qui a renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali.

Pour les funérailles de Chokri Belaid, le pays était paralysé par une grève générale à l’appel de partis et de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

Un impressionnant dispositif y était déployé comprenant des militaires, des unités anti-émeutes casquées ainsi que des éléments en civil cagoulés armés de bâtons.

Des hélicoptères de l’armée survolaient Tunis où des camions militaires ont été déployés avenue Bourguiba, épicentre des heurts ces derniers jours qui ont coûté la vie à un policier. Un autre policier était vendredi dans le coma après avoir été tabassé dans la nuit par des manifestants à Gafsa.

Les militaires ont été aussi déployés dans les villes de Zarzis (sud), autre point chaud près de la frontière libyenne, à Gafsa (centre), et à Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, devant les principales administrations.

Dans ces villes et ailleurs, des centaines de personnes défilaient en scandant « Assassins » et « Chokri repose toi, on continuera ton combat ». A Gafsa, de bref heurts ont opposé policiers et manifestants.

Pourtant l’UGTT a appelé à une « grève pacifique contre la violence » et les autorités ont demandé aux citoyens « d’éviter tout ce qui porterait atteinte à la sécurité publique ».

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -