L’économiste Habib Zitouna est revenu, mardi 6 mai 2025 sur Express fm, sur le rapport State of the Global Workplace 2025, portant sur l’engagement des travailleurs dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, qui a classé la Tunisie à la 16ème position, devançant seulement l’Égypte et le Liban. Le pourcentage de travailleurs engagés dans leur emploi en Tunisie ne dépasse pas les 8%.
Il a estimè que le marché de l’emploi diffère entre le secteur public, le privé, et le secteur informel. Plus de 30% des travailleurs tunisiens n’ont ni contrat ni couverture sociale. Le manque de flexibilité empêche à la fois les entreprises de se développer et les employés d’accéder à de meilleures conditions de travail.
Selon Zitouna, le faible engagement des employés entraînerait une perte de 8 % du PIB. La faiblesse des salaires pousse certains travailleurs à chercher un second emploi, ce qui diminue leur engagement principal.
Il a également critiqué le climat des affaires, peu propice au développement des entreprises, et donc à l’amélioration des salaires et des conditions de travail.
Enfin, il a insisté sur les différences générationnelles, en particulier avec la génération Z, dont les méthodes de travail diffèrent. Le système tunisien n’a pas su s’adapter à ces changements, ce qu’il qualifie d’échec collectif.
Il conclut en soulignant que le cadre légal du travail en Tunisie, basé sur les conventions sectorielles de 1978, est dépassé face aux mutations du marché et à l’émergence de nouveaux métiers.