Le président de la République, Béji Caid Essebsi, devra se passer de 6 Français parmi les victimes de l’attentat du Bardo (le 18 mars 2015) lors de la cérémonie d’hommage, calée pour demain vendredi 18 novembre 2016. En effet ils ont décliné l’invitation de BCE, outrés par la tournure que prennent les décisions de justice sur cette affaire, nous apprend le Canard Enchainé. Ces victimes ont qualifié le geste du Chef de l’Etat tunisien de « poudre aux yeux médiatique » au regard de l’enlisement de l’enquête, ajoute le journal.
En effet 6 complices présumés des assaillants du Bardo ont été appréhendés puis relâchés, après être revenus sur leurs aveux, qu’on leur aurait, disent-ils, arrachés sous la torture. Autre zone d’ombre, selon le journal : Le juge qui a remis les accusés en liberté a été promu procureur. A présent il fait l’objet d’une enquête du ministère de la Justice.
Toujours d’après le Canard enchaîné, les deux syndicalistes policiers, Issam Dardouri et Walid Zarrouk, qui s’agitaient pour pointer du doigt « des défauts » dans les investigations ont été réduits au silence avec une peine d’emprisonnement.
Le journal en ajoute une louche en déclarant que Hatem Kharbouch, commissaire divisionnaire du district du Bardo, a été démis de ses fonctions pour avoir dit qu’il avait demandé des renforts la veille de l’attaque après avoir eu vent d’un probable attentat contre le musée.
L’avocat des victimes françaises de l’attentat du Bardo, Philippe de Veulle, a également fait sensation sur Twitter en qualifiant cette enquête de « scandale », soutenant que « les juges islamistes étouffent la vérité en Tunisie ». Bref, le moins qu’on dire est que la justice tunisienne n’a pas bonne presse en ce moment du côte de l’Hexagone…