AccueilLa UNERetour de flamme pour "l'ami" de la Tunisie, après sa sortie sur...

Retour de flamme pour « l’ami » de la Tunisie, après sa sortie sur le voile : Les députés pétitionnent!

Le poids des mots… le Premier ministre français, Manuel Valls, n’avait sûrement pas ça à l’esprit quand il a balancé cette fameuse phrase qu’il pensait anodine, et on peut le comprendre, dans un programme en direct de deux heures sur France 2, « L’Emission politique », le 5 janvier 2017. En France la petite phrase de Valls n’a pas fait un pli, mais en Tunisie où, il faut le reconnaitre, on s’enflamme pour un rien depuis la Révolution, citoyens comme politiques, ces propos ont eu une toute autre résonance.

Valls, qui croyait sans doute faire mouche avec son argumentaire, a eu le malheur de déclarer que le voile avait été « imposé » à des femmes en Tunisie. Ce qui a accru l’ire d’une partie de l’opinion publique en Tunisie, c’est que le Premier ministre français a cité le berceau du printemps arabe en même tant que l’Iran. « Dans d’autres pays, je pense à la Tunisie, je pense à l’Iran, des femmes à qui on a imposé le voile se battent précisément pour l’enlever ». Comme cela se passe très souvent depuis le départ précipité de Ben Ali, les réseaux sociaux se sont enflammés autour de cette déclaration. Et comme cela se passe aussi très souvent depuis le 14 janvier 2011, les députés ont pris le témoin et s’excitent à leur tour. Ils ont même mis sur les rails une pétition contre le candidat à la primaire socialiste en France, lit-on ce vendredi 13 janvier 2017 sur RFI.fr. Le site précise que le texte, sur lequel aucun élu d’Ennahdha n’a encore apposé sa signature, est libellé pour le moment en arabe ; une des signataires la traduit ainsi : «Un nombre de députés expriment leur étonnement et leur désapprobation des propos de Monsieur Valls…».

Bochra Belhaj Hamida, députée indépendante et grande figure du féminisme, a déclaré ceci à propos de la sortie de Valls : « D’une part, on dirait que toutes les femmes subissent des pressions. D’autre part, on dirait que c’est la Tunisie, y compris l’Etat, or c’est tout à fait faux. Donc il doit dire aux femmes tunisiennes : « désolé, ce n’est pas du tout ce que j’ai voulu dire », et s’excuser. Voilà, c’est tout. »

Une affaire hautement explosive

La pétition arpente pour le moment les couloirs de l’Assemblée des représentants du peuple pour recueillir le maximum de signatures. Il est question de la traduire en français et de la transmettre à Manuel Valls prochainement. On ne sait pas pour le moment si ce document porte les germes de la discorde avec le Premier français, qui est pourtant un « ami » de la Tunisie et qui a même accepté de parrainer la Conférence internationale sur l’investissement, à Tunis, les 29 et 30 novembre 2016. Mais ce qui est sûr c’est que la Tunisie ne s’est pas mise dans les meilleures dispositions avec le très probable candidat de la gauche française à la présidentielle de 2017, et potentiellement le prochain chef de l’Etat. L’après-Révolution a plutôt pour le moment des allures de lendemain qui déchantent. La preuve : La pléthore de gouvernements depuis 5 ans, sans qu’aucun des problèmes majeurs du pays ne soit réglé. Et quand la Tunisie a sonné le rassemblement des investisseurs – « Tunisia 2020 » -, certes ils se sont bousculés à Tunis (et encore on attend la concrétisation, que le ministre de la Coopération internationale a reportée à 2018!), mais ce sont les Européens, encore eux, qui se sont le plus manifestés, avec à leur tête les Français, que Chahed est allé visiter le 09 novembre 2016 pour s’assurer du succès du rendez-vous de Tunis.

Les députés auraient peut-être dû réfléchir à l’extrême vulnérabilité du pays, notamment dans le domaine économique, avant de mener cette croisade futile somme toute et dangereuse, pour des broutilles finalement. Les propos de Valls, quoi qu’on puisse en penser, ne valent certainement pas tout ce tintamarre. Le problème c’est que la classe politique a pris l’habitude, une mauvaise, de s’enflammer aussi vite que les citoyens lambda, au lieu de les tirer vers le haut par des actes responsables et porteurs. Un des drames de ce pays c’est une classe politique immature, qui a pris les rênes de manière inopinée, après une Révolution dont personne ne pouvait imaginer les développements et l’ampleur. La classe politique, comme les citoyens, se forme et fais ses gammes. D’autres ratés sont encore à prévoir. Et des gros…

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -